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Et si la France périphérique, cette clé d’interprétation tant rabâchée de la colère Gilet-jaune et du vote national n’était qu’un leurre ? C’est la thèse de Laurent Davezies, dans son dernier ouvrage « L’État a toujours soutenu ses territoires » et un examen plus approfondi des données les plus récentes semble lui donner raison. Beaucoup d’idées reçues circulent en effet et ne résistent pas à l’épreuve des chiffres. En voici cinq incontournables.


Déserts médicaux et éducatifs : attention à ces notions !


La première : la prolifération des déserts médicaux, avec d’un côté un monde rural en proie à une pénurie de médecins et de l’autre les grandes métropoles véritables oasis de la santé. En resserrant l’analyse aux départements, Paris est certes hors-concours, mais les départements de la petite couronne, là où la concentration de la population est pourtant particulièrement élevée avec de nombreuses villes parmi les plus denses de France, la couverture médicale n’est pas plus élevée que dans d’autres départements plus ruraux. Les Hauts-de-Seine se situent ainsi entre le Vaucluse et l’Aude avec 1,57 médecin pour 1 000 habitants, le Val-de-Marne se retrouve entre le Tarn-et-Garonne et la Moselle, la Seine-Saint-Denis entre l’Yonne et la Mayenne. Enfin, s’il y plus de 800 lits d’hôpital pour 100 000 habitants dans le Limousin et près de 750 en Auvergne, l’Île-de-France en compte à peine 540, c’est inférieur à la moyenne nationale. Seuls les Pays de la Loire en France métropolitaine sont moins pourvus.


Deuxième mythe, certains territoires seraient les oubliés de l’Éducation nationale créant de véritables déserts éducatifs. Or, dans le 1er degré par exemple (c’est-à-dire les écoles maternelles et primaires), le taux d’encadrement est le plus élevé dans les départements de la Lozère avec 90 enseignements pour 1 000 élèves, de la Creuse (75) ou bien encore du Cantal (75 également) soit entre 11 et 13 élèves par professeur. À l’autre bout du spectre, parmi les 6 départements métropolitains les moins bien lotis, 4 font partie de la région parisienne et comptent 19 élèves par enseignant. Quant aux Alpes-Maritimes, en queue de classement, c’est l’un des départements les plus denses hors Île-de-France.


Certes, sur ces deux aspects, médical et éducatif, une bonne couverture de la population ne signifie pas pour autant une égalité territoriale, c’est-à-dire de la densité des moyens au kilomètre carré, notamment quand la population est éparpillée, mais ce sont bien deux notions distinctes, la seconde étant très difficilement réductible.


Un taux de pauvreté deux fois plus faible en couronne qu’en ville


Autre mythe : d’un côté les citadins fortunés et de l’autre les populations rurale et périurbaine défavorisées. Une fois de plus les chiffres invalident ce lieu commun, car les plus grandes fractures sociales se propagent d’abord au sein même des grands centres urbains qui concentrent les deux tiers des ménages vivant sous le seuil de pauvreté. Selon l’Insee, le niveau de vie médian est systématiquement plus faible dans le pôle que dans sa couronne. Dans une aire urbaine de plus de 700 000 habitants, le niveau de vie médian en son cœur est ainsi de 21 990 euros contre 23 220 en périphérie et le taux de pauvreté y est réciproquement de 17,2 et de 9,3%. Quelle que soit la taille de l’aire urbaine, le taux de pauvreté est statistiquement deux fois moindre dans la couronne que dans la ville.


Quatrième mystification, les métropoles sont des prédatrices qui aspirent plus de revenus qu’elles ne génèrent de richesse. Une fois de plus, c’est totalement faux. Ainsi, si la région parisienne a concentré en 2017 un peu moins de 22% du revenu disponible brut total de la France, elle est à l’origine de 31% du PIB du pays. Ainsi, si les revenus étaient proportionnels à la création de richesse, ils passeraient de 300 à 428 milliards d’euros, soit un bond de 43%, l’équivalent de 128 milliards d’euros. Cette somme donne un ordre de grandeur des transferts nets de la région Île-de-France vers le reste du pays. On retrouve le même phénomène autour des grandes métropoles régionales.


Enfin, l’abandon des territoires par l’État serait à l’origine du vote RN. Dans son livre, Laurent Davezies réalise un examen minutieux des 9 800 communes où Marine Le Pen a obtenu plus de 50% des voix au second tour de la présidentielle du 7 mai 2017. Or, il s’avère que ce sont des territoires où l’emploi public a progressé plus rapidement que dans le reste de la France (+12%, contre +10% en moyenne entre 2006 et 2016). Malgré une base fiscale plus réduite, le montant des dotations globales de fonctionnement des collectivités locales par habitant y est 3% supérieur à la moyenne nationale grâce aux dotations de l’État. Enfin, la part des immigrés dans la population y est quasiment deux fois moindre.


L’opposition systématique entre grandes métropoles et territoires oubliés est pour beaucoup factice, ou pour le moins réductrice. Un mythe à oublier !


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