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Placée en procédure pour déficit excessif, la France se retrouve face à un défi monumental : changer la trajectoire de ses finances publiques pour se rapprocher des critères maastrichtiens, à savoir un déficit public ne dépassant pas 3% du PIB et un taux d’endettement inférieur à 60%. Rien que ça ! Un sacré challenge, car à force de crier aux loups, le discours politique a perdu toute crédibilité. Pour ceux qui s’en souviennent, c’est la fameuse déclaration de 2007 du Premier ministre François Fillon : « Je suis à la tête d’un État qui est en situation de faillite ». Dix-sept ans après, le poids de la dette a quasiment été multiplié par deux, sans que cela n’effraie ni les agences de notation, qui classent toujours la France parmi les pays les plus sûrs, ni les investisseurs étrangers qui se ruent encore et encore sur les obligations d’État français avec autant d’appétit.


L'illusion de la dette facile


Alors, vive la dette, et surtout, à quoi bon faire des efforts pour la réduire ? Simplement parce qu’elle a été mal utilisée, gaspillée, parce que les taux zéro, c’est terminé, parce que plus l’ajustement sera tardif, plus il sera violent et causera de la casse sociale. Certes, nul économiste ne sait calculer quel est le bon ou le juste niveau de la dette : tout dépend de son utilisation. Or, depuis près de 20 ans, elle a essentiellement servi à soutenir le revenu des ménages et, en fin de période, à préserver le tissu productif des effets de la crise de la Covid pour éviter que l’économie ne s’effondre. En définitive, très peu de moyens ont été mobilisés pour accroître la productivité en investissant dans les infrastructures, en R&D, dans l’éducation. Finalement, les dépenses de soutien à court terme ont pris le pas sur les mesures de long terme, les seules pourtant capables de rehausser un potentiel de croissance rabougri.


Vers une croissance nominale de 3%


En conséquence, l’économie française doit maintenant affronter un service de la dette (c’est-à-dire ce que l’État, le contribuable in fine, doit rembourser chaque année) en forte augmentation, alors que la capacité productive du pays est restée pratiquement inchangée. La dette, c’est aussi un contexte économique et financier. Si l’on tente de se projeter dans un futur proche, 2024-2025, il faut anticiper le retour graduel de l’inflation vers 2%, sur fond d’une croissance potentielle qui ne décollera pas de sa tendance de 1%. Être raisonnable en matière de projection de la dette, c’est donc miser sur une croissance nominale tendancielle de 3%. Or, à 3 %, c’est précisément le niveau des taux que sert l’État français à 10 ans. Un palier qui résiste et résistera à la décrue anticipée des taux courts.


Un ajustement budgétaire inévitable


Partant de ces hypothèses, pour stabiliser la dette, le déficit doit être proche de zéro, hors charges d’intérêts, ce qui, dans le jargon économique, s’appelle le déficit primaire. Il faut maintenant ajouter à cette estimation le poids des charges d’intérêt, entre 1,5 % et 2%, ce qui donne la cible de déficit à atteindre. À 5,6 % fin 2023, et 5,1% encore prévu pour cette année, la France en est loin. L’État a besoin d’un ajustement de près de 4 points du PIB pour s’en approcher. Un ajustement va devoir s’engager alors même que les probabilités de ralentissement l’emportent sur celles d’accélération de la croissance, et alors même que tous les pays développés sont confrontés au même agenda de consolidation.


La dette publique française atteint des sommets vertigineux, et les chiffres actuels ne pourront pas être ignorés par le gouvernement. Si la France continue d'agir comme si tout allait bien, elle risque de se retrouver dans une situation où l'ajustement budgétaire nécessaire devient catastrophique, non pas en raison de la dette elle-même, mais en raison de la façon dont elle est gérée. Crier à la faillite est peut-être prématuré, mais ignorer les signes avant-coureurs serait une erreur stratégique monumentale. À bons entendeurs…


Publié le mercredi 04 septembre 2024 . 3 min. 56

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