Xerfi Canal TV présente l'analyse d'Alexandre Mirlicourtois, directeur de la conjoncture et de la prévision de Xerfi
Tout est réuni pour une nouvelle remontée des prix de l’immobilier dans l’ancien. Dans le rôle du boutefeu : la Chine. La cause peut sembler bien lointaine, mais la débâcle boursière chinoise a un impact très direct sur les prix des logements, ici, en France. Deux canaux de transmission : les taux d’intérêt et la résurgence générale des craintes des investisseurs autours des marchés actions. Les taux d’intérêt d’abord. Avec la déroute de la bourse de Shanghai, l’appétit pour le risque a diminué. Dans le jargon économique on parle alors de « fly to quality ». Autrement dit, lors d’un krach boursier, les capitaux se déplacent des valeurs mobilières vers des placements plus sûrs en particulier les emprunts d’Etat auxquels sont accrochés les taux fixes des crédits immobiliers. C’est ce qui se passe. Les taux des Treasuries, les emprunts d’Etat américains à 10 ans sont ainsi brièvement tombés à 2%. Quand les obligations d’Etat allemands s’approchaient du plancher des 0,5%. Depuis des petits mouvements de corrections se sont produits, mais le nouvel équilibre qui sera trouvé sera inférieur à celui du début de l’été. La France est prise dans ce mouvement. Le taux d’emprunt d’Etat à 10 ans (c’est à dire le taux auquel la France emprunte) voisinent les 1% après être remonté à 1,35% environ début juin. Cela prend à revers notre scénario du début de l’été d’une remontée progressive des taux, des taux qui devaient s’installer, selon nous, dans une fourchette comprise entre 1,5 et 2% d’ici 6 mois à 1 an. Maintenant, la cible se situe bien plus dans l’intervalle 1-1,5%. Et pas plus. Pas plus car de l’autre côté de l’Atlantique la remontée des taux directeurs de la Fed est contrariée par la crise chinoise. Pas plus, car en Europe, le retour d’un filet d’inflation est retardé et la reprise balbutie. La BCE va donc continuer sa politique monétaire des taux zéro et d’achats de bons du Trésor et de prêts hypothécaires dans la cadre de sa politique d’assouplissement quantitatif. C’est fondamental pour les marchés de l’immobilier car cela veut dire que la petite remontée des taux des crédits à l’habitat entraperçue en juillet n’ira pas plus loin. Deuxième impact de la crise boursière chinoise : l’appétence des investisseurs pour le marché actions a diminué. La bourse chinoise a collapsé et Paris n’en est pas sortie indemne. Après un excellent début d’année, le CAC 40 a perdu beaucoup de points et depuis son pic d’avril. Ce jeu de yo-yo a de quoi refroidir les ardeurs et redonne du lustre à la pierre, considérée comme un placement beaucoup plus sûr . Le boum de l’investissement locatif confirme que l’immobilier revient sur le devant de la scène. Dans l’ancien, le volume de transaction se réveille aussi et le nombre de vente devrait se rapprocher des 750 00 cette année en hausse de 8,5% sur 2014. Avec un peu de décalage les prix vont suivre. Bien entendu après un premier semestre délicat l’inversion de tendance sera trop tardive pour échapper à une baisse en moyenne annuelle mais cela pose les jalons d’une hausse de 1,6% en 2016 ce qui mettrait ainsi un terme à 4 années de recul.
Alexandre Mirlicourtois, La reprise du marché immobilier, une vidéo Xerfi Canal TV
Publié le lundi 31 août 2015 . 3 min. 27
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