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Alors que la stratégie de terre brûlée de Donald Trump accapare toute l’attention, un bouleversement majeur est passé sous le radar : l’Allemagne vient de tourner le dos à l’austérité, une révolution dont la France pourrait tirer profit. Sous l’impulsion du nouveau chancelier conservateur Friedrich Merz, le Bundestag a voté un double plan d’investissement hors normes : 500 milliards d’euros pour les infrastructures et la transition climatique, 500 autres pour la défense. En douze ans, ce sont donc 1 000 milliards d’euros — près de deux points de PIB par an — qui seront injectés dans l’économie outre-Rhin.

Pour financer ce choc budgétaire, Berlin a brisé un tabou : le sacro-saint « frein à l’endettement ». Une dérogation constitutionnelle ouvre désormais la voie à un recours massif à la dette. Le fonds d’infrastructure servira à moderniser routes, ponts, chemins de fer, réseaux énergétiques, mais aussi les hôpitaux et les crèches. Côté défense, il s’agit de rebâtir un appareil militaro-industriel digne de ce nom, dans un contexte géopolitique tendu. Cette montée en puissance, à la fois civile et militaire, change la donne.

Un moteur économique à redémarrer : une aubaine pour la France

L’économie allemande tourne au ralenti depuis plus de deux ans. Ce plan pourrait la remettre sur les rails en relançant la demande intérieure. De quoi compenser, au moins partiellement, le recul du commerce avec les États-Unis. La France y a tout à gagner. Un précédent existe : lors de la réunification, les investissements massifs avaient dynamisé les exportations françaises au point de parvenir à un quasi équilibre commercial entre les deux pays. L’imbrication des deux économies est très forte, difficile pour Paris d’aller de l’avant quand Berlin est à l’arrêt : les cycles de croissance sont trop proches.

Une relance allemande aux effets collatéraux européens

Si ce plan suscite, à juste titre, beaucoup d’espoirs, y compris pour les entreprises françaises, deux interrogations demeurent. Une partie du plan allemand sera financée par de la dette, ce qui implique une offre additionnelle d’obligations d’État sur le marché et une augmentation des rendements obligataires pour attirer les investisseurs. La réaction à l’annonce du plan a d’ailleurs été immédiate. Le taux souverain allemand à 10 ans s’est envolé amenant dans son sillage tous les taux européens, notamment les OAT françaises avec cette double incidence : une hausse du coût de financement pour l’État, et un coup d’arrêt pour la baisse des taux immobiliers. De quoi compliquer la trajectoire budgétaire française et menacer la fragile reprise du logement.

Un pari sur la confiance : la France sous pression

Deux questions se posent : le marché est-il capable d’absorber cette nouvelle offre allemande ? Les investisseurs vont-ils se détourner de la dette française ? L’abondance d’épargne en zone euro et les contraintes prudentielles des investisseurs institutionnels devraient maintenir une forte demande pour les obligations de qualité et éviter une flambée des taux en Allemagne et en France… si elle conserve son AA.

Le bazooka allemand : menace ou opportunité pour Paris ?

Le réarmement allemand est assurément une bonne nouvelle pour l’industrie française de défense. Mais il ne faut pas perdre de vue que l’Allemagne est profondément atlantiste et que 60% de ses achats militaires concernent du matériel américain. Cela peut lui servir de levier dans le cadre de négociations bilatérales avec Washington si elle fait cavalier seul. Le « bazooka » allemand est une opportunité pour la France à condition que sa crédibilité budgétaire ne soit pas remise en cause et lui fasse perdre son AA, au moment où la dette allemande arrive sur le marché obligataire, et que l’Allemagne la joue « collectif » en matière de réarmement, c’est-à-dire se détache des États-Unis.


Publié le vendredi 11 avril 2025 . 3 min. 50

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