De l'intelligence des données à l'expertise augmentée
Connexion
Accédez à votre espace personnel
Recevez nos dernières vidéos et actualités quotidiennementInscrivez-vous à notre newsletter
ÉCONOMIE
Décryptages éco Intelligence économique Intelligence sectorielle Libre-propos Parole d'auteur Graphiques Notes de lecture
STRATÉGIE & MANAGEMENT
Comprendre Stratégies & Management A propos du management Parole d'auteur
RESEARCH
RUBRIQUES
Économie généraleFranceEurope, zone euroÉconomie mondiale Politique économique Emplois, travail, salairesConsommation, ménagesMatières premières Finance Géostratégie, géopolitique ComprendreManagement et RHStratégieMutation digitaleMarketingEntreprisesFinanceJuridiqueRecherche en gestionEnseignement, formation
NEWSLETTERS
QUI SOMMES-NOUS ?

Voir plus tard
Partager
Imprimer

L’Europe décroche par rapport aux États-Unis. Parmi tous les indicateurs, le plus saisissant demeure le PIB par habitant. Converti en dollars, il approchait 90% de celui des Américains en 2008, contre 56% aujourd’hui. Le choix de la période est certes arbitraire. Elle isole une séquence particulière, dans une série qui historiquement connaît de fortes fluctuations. Bien sûr, dans leur monnaie, sur leur territoire et dans leur propre système de prix, les Européens n’ont pas vécu une telle paupérisation. Mais cette réalité est bien tangible pour un touriste voyageant aux États-Unis ou une personne cherchant à se procurer un produit libellé en dollars. Ce chiffre vaut la peine d’être expliqué, car il révèle les nombreux points de faiblesse communs aux pays européens.


L’euro n’a pas réussi à rivaliser avec le dollar


Le PIB par habitant peut être décomposé comptablement en quatre éléments : le taux de change euro-dollar, la productivité, la mobilisation de la main-d’œuvre et les prix relatifs des produits européens. Partant de cette décomposition, la dégringolade du pouvoir d’achat européen en dollars relève pour partie des évolutions de change avec un euro qui a cédé près de 30% de sa valeur sur la période. On peut certes le relativiser, tant ses fluctuations sont de grande ampleur et soumises à des déterminants imprévisibles. Ce serait une erreur, car la valeur de l’euro sanctionne aussi une déconvenue : la monnaie européenne n’a pas réussi à rivaliser avec le dollar comme monnaie internationale, sanctionnant une attractivité financière moindre.


R&D et capital humain à la traîne


Le reste du décrochage est dû pour partie à la moindre hausse de la productivité relativement à celle des États-Unis. Le cas français en donne une parfaite illustration. Le décrochage s’est enclenché au milieu des années 1990 et s’est aggravé par les crises successives depuis 2007. Trois causes peuvent être invoquées : la mobilisation accrue de la population peu qualifiée dans l’emploi, dans le sillage des politiques de baisse des charges, le vieillissement plus marqué de la population active et surtout notre retard technologique. C’est dans la sphère des services marchands que s’opère le plus gros du décrochage, signalant que les États-Unis surclassent non seulement l’Europe comme producteur, mais aussi comme utilisateur des technologies numériques.


Les indicateurs les plus synthétiques montrent un gap technologique qui se creuse année après année. Il y a d’abord la R&D, où l’Europe est aujourd’hui à la traîne des États-Unis en termes d’intensité de l’effort, avec un rapport de 1 à 5 entre la masse de R&D investie annuellement dans la Tech. Il y a ensuite les données portant sur le capital humain. Même en matière de diplômes, l’Europe accuse un retard persistant avec les États-Unis. Cela est vrai lorsque l’on scrute la population de plus de 25 ans dans son ensemble, où l’Europe pâtit de son retard à l’allumage en termes de démocratisation de l’enseignement supérieur, mais cela reste vrai pour les plus jeunes générations.


L’Europe paie la médiocrité de sa spécialisation intermédiaire


Autre source de décrochage : la dégradation des prix relatifs européens. Les prix unitaires des produits fabriqués en Europe ont sensiblement moins augmenté qu’aux États-Unis, plombant le revenu. C’est, entre autres, le signe d’un faible pouvoir de marché des entreprises. L’Europe, exception faite de l’Allemagne, paie la médiocrité de sa spécialisation intermédiaire, trop exposée à la concurrence internationale. Moins bien positionnée sur les produits disposant d’une forte rente technologique, son pouvoir pour capter la valeur est bien moindre que celui de l’empire numérique américain. Finalement, seule la mobilisation de la main-d’œuvre ne tourne pas à l’avantage de l’Amérique.


L'effondrement du pouvoir d’achat en dollars de l’Europe en dit long sur les effets de longue diffusion, via la productivité, les prix, et le change, du retard technologique qui caractérise toute l'Europe vis-à-vis des États-Unis.


Publié le mardi 08 octobre 2024 . 4 min. 26

x
Cette émission a été ajoutée à votre vidéothèque.
ACCÉDER À MA VIDÉOTHÈQUE
x

CONNEXION

Pour poursuivre votre navigation, nous vous invitons à vous connecter à votre compte Xerfi Canal :
Déjà utilisateur
Adresse e-mail :
Mot de passe :
Rester connecté Mot de passe oublié?
Le couple adresse-mail / mot de passe n'est pas valide  
  CRÉER UN COMPTE
x
Saisissez votre adresse-mail, nous vous enverrons un lien pour définir un nouveau mot de passe.
Adresse e-mail :