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Le pouvoir d'achat étouffé ? Les vrais chiffres

Publié le mercredi 28 novembre 2018 . 4 min. 22

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Les Français ont toujours l’impression que les prix augmentent et de plus en plus rapidement. Les chiffres de l’INSEE montrent le contraire : sur les 10 dernières années ils ont beaucoup moins progressé que sur les 10 précédentes, selon un rapport de 1 à 2. D’où vient alors ce ressenti des Français.


Premier constat, ce n’est pas du côté de l’alimentaire qu’il faut chercher les foyers d’inflation. Plutôt que de partir de l’évolution globale des prix de l’alimentaire, les comparaisons sont faites en tenant compte du temps de travail nécessaires pour faire l’acquisition du produit pour une personne payée au SMIC. La baguette de pain coûtait 83 centimes en moyenne il y a 10 ans contre 88 centimes aujourd’hui. Compte tenu du SMIC net horaire passé de 6 euros 81 à 7 euros 82 sur la même période, le temps de travail nécessaire passe lui de 7 minutes et 19 secondes à 6 minutes et 45 secondes, soit une baisse de 7,7%. En reproduisant ce même type de calcul avec un ensemble de produits emblématiques de notre alimentation courante, du sucre en morceaux en passant par l’huile de tournesol jusqu’au kilo de bifteck dans la bavette, les baisses dominent et les hausses sont limitées.


Le coût des objets n’est pas en cause


Depuis 10 ans se nourrir coûte donc relativement moins cher. S’habiller aussi. La hausse des prix de la ligne « habillement-chaussures » est très faible 4% sur 10 ans, soit légèrement moins de 0,4% en moyenne par an. Une hausse concentrée entre 2012-2013 dans le sillage de la flambée des cours du coton, de la laine et des fibres synthétiques.


Regardons le poste logement maintenant. La méthodologie retenue par l’Insee, sur l’évolution du prix du logement est très discutable car elle exclut de l’indice tous les logements achetés qui sont considérés comme un investissement. Cela minore le poids du logement et passe à côté des flambées immobilières. Toutefois, force est de constater que de 2008 à 2018, les prix de l’immobilier sont restés relativement sages exceptés à Paris et dans quelques métropoles stars. Mesurée en nombre d’années de revenus, la pression est ainsi restée relativement stable en France au cours des 10 dernières années. Et idem du côté de l’équipement de moins en moins coûteux sur le papier. Bref, la complainte des classes moyennes paraît en première analyse déconnectée de la réalité.


Hausse des coûts de fonctionnement et des services


Mais c’est passer à côté de l’essentiel, car ce n’est pas du côté du monde des objets, et de l’agriculture et de leur coût d’acquisition qu’il faut rechercher les hausses, mais bien plus du côté de leur coût de fonctionnement et de tous les services qu’ils incorporent. Prenons la question du logement. Là, la hausse de 15% du SMIC ne pèse pas lourd face à l’explosion de la facture d’électricité, de la collecte des ordures ménagères, du gaz, ou de l’eau.


Reprenons aussi la question de l’équipement : la forte baisse des prix des appareils ménagers, des ordinateurs ou des téléviseurs est plus que trompeuse. Toute innovation technologique ou amélioration d’un produit ou de puissance de calcul entraine mécaniquement une baisse de prix dans le cas de l’électroménager du matériel audiovisuel ou de la micro-informatique. C’est ce que l’on appelle les prix hédoniques. Sauf que cette montée en performance n’est pas choisie par le consommateur et qu’elle déclasse de plus en plus rapidement le matériel. Les prix baissent peut-être, à performance égale, mais l’obligation de renouvellement accélérée et la montée en gamme subie, fait que le poste de dépense ne diminue pas pour les ménages.


Prenons enfin la mobilité, qui pour beaucoup reste liée exclusivement à l‘automobile. Comme pour logement, ce n’est pas tant le prix à l’acquisition qui s’envole que celui de son fonctionnement : hausse de 23% de l’assurance auto sur la période, du prix du contrôle technique, contrôle technique qui en devenant plus sévère occasionne plus de réparations dont le coût a flambé. Le prix d’une heure de main-d’œuvre s’est envolé de 34% sur les dix dernières années. Finalement, ce n’est pas le prix du gazole qui a le plus pesé. Le plein de 50 litres compte tenu de l’évolution du Smic horaire net coûte aujourd’hui légèrement moins chers en temps de travail qu’en 2008.


Bref, ce qui étouffe le pouvoir d’achat des français, ce n’est pas le prix des objets, mais tous les services qu’ils embarquent et des astreintes attenantes à leurs possessions vécues comme des dépenses contraintes.


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