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Que sait-on vraiment, au-delà des préjugés et des fantasmes, de l’intégration des immigrés en France et de leurs descendants ? La réponse ne peut-être unidimensionnelle, aucun indicateur ne permettant de mesurer l’intégration comme le PIB mesure la croissance. On peut arbitrairement se fixer deux dimensions, l’une culturelle — vue à travers la religiosité des immigrés et de leurs descendants ainsi que leurs modes de vie. L’autre est axée sur la réussite sociale — vue à travers la réussite scolaire et l’insertion sur le marché du travail.


Les modes de vie convergent


1er observation : si la tendance à la sécularisation — c’est-à-dire l’affaiblissement de la religiosité pouvant aller jusqu’à l’abandon de son affiliation — est moins prononcée chez les immigrés et leurs descendants que chez les autochtones, elle reste malgré tout plus puissante que celle du renforcement religieux, même si les musulmans sont plus investis dans la religion. La plupart des immigrés viennent de pays où l’imprégnation religieuse est plus élevée qu’en France et constitue une référence morale et une pratique active. Le mouvement de sécularisation est une tendance forte chez les autochtones puisque 62% sont agnostiques, athées ou détachés de la religion. Chez les immigrés, cette part tombe à 26% et ne remonte qu’à 28% pour les descendants de 2 parents immigrés. La prise de distance vis-à-vis de la religion est en revanche très prononcée chez les descendants de couple mixte à un niveau comparable à celui de la population majoritaire. Ces données sont naturellement à croiser avec la répartition des descendants d’immigrés. Sur les 7,3 millions recensés par l’Insee en 2015, un peu plus de 4 soit 55% sont issus d’un couple mixte.


2ème observation : la convergence des modes de vie. Côté natalité la divergence des taux de fécondité de la 1ère génération s’efface dès la seconde. La fécondité des femmes descendantes d’immigrés est ainsi très proche de celui des femmes sans lien avec l’immigration (respectivement 1,86 contre 1,85 enfant par femme) tandis que les femmes immigrées ont une fécondité beaucoup plus forte avec 2,73 enfants en moyenne. Quand les femmes bénéficient de la même socialisation, elles ont tendance à avoir le même nombre d’enfants.


Les structures familiales convergent également. Les descendants d’immigrés de 25 ans ou plus ne vivant plus chez leurs parents sont principalement en couple et dans des proportions équivalentes aux personnes sans liens direct avec l’immigration alors que moins de 1 sur 10 dans les deux cas est le parent d’une famille monoparentale. Les immigrés vivent quant à eux plus souvent en couple notamment avec enfant ou dans des ménages complexes, c’est-à-dire qui compte plus d’une famille, plusieurs personnes isolées, etc.


Encore des inégalités sur le marché du travail


3ème fait : la réussite scolaire est au-rendez-vous dès lors que sont intégrées les différences sociodémographiques. Cela peut s’appréhender à travers un indicateur assez frustre : être titulaire du bac. A priori le taux d’échec est supérieur dans la population immigrée. Parmi les personnes âgées de 20 à 35 ans, la part des bacheliers s’élève à 68% dans la population ni immigrée ni issue de l’immigration, contre 61% pour les enfants d’immigrés mais avec de très forte disparités. La probabilité d’être bachelier, en comparaison de la population sans lien avec l’immigration, est plus importante chez les enfants d’immigrés originaires de l’Union européenne hors Europe du Sud, et du Sud-Est asiatique. En revanche, les chances sont nettement plus réduites pour d’autres : elle est par exemple 0,6 moindre pour les enfants d’immigrés turcs. Toutefois, en intégrant l’origine sociale, le niveau scolaire des parents, la dimension de la fratrie et le type de famille, les inégalités d’origine migratoire s’estompent. Et chez les jeunes hommes, par exemple, seuls deux traits persistent : la sur-réussite des enfants d’émigrés du Sud-Est asiatique et la sous-réussite des enfants d’immigrés turcs.


Reste l’intégration sur le marché du travail : 58,5% des étrangers d’âge actifs sont en emploi, contre 66,5% des personnes nées dans le pays. L’écart, 8 points, relègue la France en bas de classement à la 27ème place sur les 33 pays de l’OCDE analysés. Le taux de chômage, on s’en doute, est également nettement plus élevé en France du côté des personnes nées à l’étranger : 14,6% contre 8,3%. Un écart de 6,3 points qui place la France une nouvelle fois à la 27ème place.


La France fait face à des défis persistants en matière d’intégration des immigrés. Et si tout n’est pas parfait, la tendance est quand même à l’intégration. Mais, hélas, ce n’est pas la partie la plus visible et mise en avant.


Publié le mardi 11 février 2020 . 4 min. 34

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