Emmanuel Macron et son gouvernement ont de la chance. L’alignement des planètes va leur être favorable. Voici trois éléments sur lesquels ils vont pouvoir s’appuyer ces prochains mois pour soutenir la croissance.
Pétrole, taux d’intérêt, taux de change restent bien orientés
Côté pétrole, malgré les accords d’Alger et de Vienne, le prix du baril se négocie autour de 50 dollars, soit à peine plus qu’avant la mise en place des quotas de production. Pour les pays producteurs ayant consenti les plus lourds ajustements, c’est la double peine : leurs volumes baissent, sans rattrapage sur les prix, entrainant une chute de leurs recettes pétrolières. Pas sûr donc que les accords tiennent encore très longtemps. Surtout que cela profite au seul grand producteur qui ne les a pas signés : les Etats-Unis, qui inondent le marché de leur pétrole et gaz de schiste. A la manœuvre, l’administration Trump qui a donné carte blanche à l’industrie pétrolière pour multiplier les forages et produire plus.
Le prix du pétrole (et plus généralement des matières premières) restera donc avantageux pour les pays consommateurs nets comme la France, une double bonne nouvelle pour les ménages et les industriels.
Seconde planète toujours bien alignée, celle des taux d’intérêt. Certes, les OAT ont commencé à remonter fin 2016, passant d’un plus bas de 0,15% en août 2016 à environ 0,8%. Le plus probable est que leur niveau reste, malgré la remontée des taux longs américains, très proche de 1% en raison du quantitative easing. Les achats d’actifs par la BCE restent importants, et les investisseurs conservent leur appétit pour les valeurs refuges dans un contexte de fortes incertitudes mondiales et de la réduction du spread avec le Bund allemand. C’est une très bonne nouvelle pour l’Etat mais aussi pour le marché de l’immobilier.
La troisième planète, le taux de change, s’est légèrement désaxée mais cela ne devrait pas être trop pénalisant.
Zone euro : le moral des ménages et des entreprises remonte avec la croissance
Deuxième élément, l’environnement européen. La zone euro va beaucoup mieux et le rythme de la croissance frôle les 2%. La confiance semble revenue comme le montre l’évolution de l’indicateur de climat économique, qui mesure la confiance des entreprises et des consommateurs. A près de 110, il a dépassé son dernier pic de février 2011 pour se rapprocher des valeurs standards de l’avant grande crise, une époque où la croissance de la zone avoisinait, voire dépassait, les 3%.
Une raison majeure de cette amélioration est le retour à des politiques budgétaires plus neutres et parfois légèrement expansionnistes, à rebours des violentes politiques d’austérité menées entre 2011 et 2013 et poursuivies jusqu’en 2016 dans certains pays. L’incertitude s’éloigne, l’horizon se dégage, incitant les entreprises à prendre plus de risques. Et c’est en partie la raison pour laquelle l’investissement a redémarré, laissant espérer une solide croissance.
Le BTP et le tourisme repartent
Enfin, troisième pilier, l’élargissement de la base sectorielle de la reprise à deux secteurs clés de l’économie française : le BTP et le tourisme, deux activités motrices aux forts effets d’entraînement.
Dans le bâtiment, les perspectives ont dépassé leurs derniers pics pour se rapprocher des niveaux d’avant crise. Dans les travaux publics, la remontée est plus impressionnante encore. C’est une excellente nouvelle pour le marché du travail, la construction étant gourmande en main d’œuvre.
Idem pour le tourisme. Le retour de la clientèle étrangère a remis sur les rails de la croissance un secteur clé de l’économie française, qui contribue au rééquilibrage de nos comptes extérieurs. Cette dynamique favorable va donner l’opportunité au nouveau président d’absorber le coût de ses réformes… tout en restant collé à l’objectif des 3%.
Alexandre Mirlicourtois, Macron : la baraka conjoncturelle aussi !, une vidéo Xerfi Canal.
Publié le mercredi 17 mai 2017 . 3 min. 36
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