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Mal logement : la vérité des chiffres

Publié le lundi 7 mars 2016 . 4 min. 41

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Xerfi Canal TV présente l'analyse d'Alexandre Mirlicourtois, directeur de la conjoncture et de la prévision de Xerfi

 

Bidon, bidonville un mot totalement tombé en désuétude sauf à évoquer les favelas brésiliennes ou les townships sud-africains. Mais pas la France. Et pourtant, la DIHAL (c’est-à-dire la délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement) comptabilisait fin 2015, 582 bidonvilles en métropole, appelés « campements illicites » selon la terminologie officielle où vivent environ 18 000 personnes dont près du quart sont des enfants. C’est l’équivalent d’une ville comme Dax en province ou Sceaux en région parisienne. Et c’est sans compter la « jungle » de Calais, sortie des statistiques. Ces chiffres ne sont que l’une des facettes du mal-logement en France. Une notion au contour flou mais qui permet de saisir l’ensemble des difficultés que rencontrent les ménages dans leur rapport au logement. Selon le Centre d’observation de la société, le mal-logement s’articule autour de trois dimensions fondamentales : la qualité de l’habitat, sa taille, et le fait de disposer de son propre logement. Près de 2,3 millions de personnes vivraient en France dans un habitat dégradé selon les données du rapport sur le mal-logement de la fondation Abbé Pierre.

 

A la population des bidonvilles, s’ajoutent les gens du voyage sans accès à une aire aménagée, les migrants en foyers dégradés et toutes les personnes vivant dans des logements inconfortables. L’INSEE comptabilise ainsi plus de 206 000 logements privés de l’un des trois éléments sanitaires de base (eau courante, baignoire ou douche, WC intérieurs). Certes, la situation s’améliore, 39% des habitations étaient concernées en 1973 et encore 15% en 1984 et 0,7% aujourd’hui. La tendance est bonne mais les conditions de logement est une notion relative qui évolue avec les normes sociales et le niveau de vie. Compte tenu du nombre d’individus vivant sous un même toit, cela concerne 332 000 personnes. Surtout, il s’agit là d’une conception assez restrictive de l’inconfort. La fondation Abbé Pierre intègre, elle, tous les logements ne disposant pas de coin cuisine ou de moyen de chauffage rudimentaire ou à la façade très dégradée. La population concernée grimpe alors à près de 1,8 million. Avec cette définition élargie, l’inconfort concerne plus de 2 millions d’habitants. Seconde dimension, la taille du logement. Dans ce cas, être mal-logé c’est manquer d’espace. Pour le mesurer, il existe un indicateur de surpeuplement qui donne l’écart entre le nombre de pièces disponibles et le nombre de pièces considérés comme nécessaire.

 

La norme de peuplement est strictement définie : une pièce de séjour pour le ménage, une pièce pour chaque couple, une pièce pour les célibataires de 19 ans et plus, pour les célibataires de moins de 19 ans, une pièce pour deux enfants s’ils sont de même sexe ou s’ils ont moins de 7 ans, sinon une pièce par enfant. Un logement auquel il manque une pièce est en situation de surpeuplement modéré. S'il en manque deux ou plus, il est en surpeuplement accentué. Aujourd’hui, 218 000 ménages sont en situation de surpeuplement. A plus de 4 personnes en moyenne par foyer, le surpeuplement accentué concerne 934 000 habitants. Et là, contrairement à l’inconfort des ménages, la situation s’est récemment dégradée comme le montre l’augmentation de la part du nombre de résidences principales en surpeuplement entre les deux dernières enquêtes Reste la troisième dimension : la privation de logement personnel. Les SDF (12 700 personnes) en sont la partie émergée. Les enfants majeurs, incapables de décohabiter faute de moyens, les personnes vivant dans des chambres d’hôtels, hébergés par un tiers représentent une masse bien plus importante. Ensemble, plus de 809 500 personnes sont concernées. De fil en aiguille et en enlevant les personnes comptabilisées deux fois, la France compte 3,8 millions de personnes mal-logées. En d’autres termes 6% de la population est actuellement non ou mal-logés.

 

Et c’est un chiffre en hausse. Il faut donc construire des logements sociaux certes, mais aussi réhabiliter et d’optimiser par de bonne incitations la répartition des surfaces existantes sur lesquelles il n’ y a pas pénurie, contrairement à ce qui est dit.

 

Alexandre Mirlicourtois, Mal logement : la vérité des chiffres, une vidéo Xerfi Canal TV


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