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L’inflation française fait du rase-motte. Tombée nettement en dessous de 1%, elle est revenue, à la virgule près, à son rythme de progression standard d’avant la crise de la Covid, même s’il faut garder en tête que le niveau absolu des prix reste particulièrement élevé. Le repli de l’inflation est toujours perçu comme un signal positif, mais trop marqué, il peut mettre à genoux l’État, fragiliser les entreprises et freiner la consommation.

Des finances publiques sous pression

Pour les finances publiques, un effet de ciseau redoutable se met en place. Moins d’inflation, c’est moins de recettes fiscales. La consommation ralentit, les salaires progressent plus lentement, les bénéfices des entreprises aussi. Résultat : l’évolution de la base taxable est plus faible qu’attendu. La TVA rapporte moins, l’impôt sur le revenu marque le pas (les cotisations salariales aussi) et l’impôt sur les sociétés suit la même tendance. Et pendant ce temps-là… les dépenses continuent d’augmenter car de nombreuses prestations – retraites, allocations, salaires des fonctionnaires – sont indexées sur l’inflation passée. Moins de recettes, des dépenses toujours soutenues : la sanction est immédiate. Le déficit public se creuse.

Les dernières lois de finances ont parfaitement illustré comment l’inflation a agi comme un facilitateur budgétaire – et, a contrario, comment ses effets s’estompent en période de désinflation. L’inflation est passée de 0,5% en 2020 à plus de 5% en 2022, sous l’effet de la sortie de crise sanitaire puis du choc énergétique lié à la guerre en Ukraine. Cette flambée a mécaniquement gonflé les recettes de TVA. En 2023, la tendance s’est prolongée. Mais en 2024, avec le reflux brutal des prix, la TVA a, toute chose égale par ailleurs, décroché à son tour. En parallèle, les dépenses indexées sur l’inflation passée s’alourdissent à nouveau. La suite est connue : dérapage des finances publiques de 17 milliards d’euros et un déficit qui frôle à nouveau les 6% du PIB.

L’effet boule de neige de la dette

Et l’équation budgétaire pour 2025 s’annonce encore plus compliquée : le gouvernement tablait sur 1,4% d’inflation, soit deux fois plus que son niveau actuel. En outre, si l’inflation érode la valeur réelle de la dette, l’absence d’inflation fait planer la menace d’un effet boule de neige : si la croissance nominale du PIB devient inférieure au taux d’intérêt moyen sur la dette, alors la charge d’intérêt à payer chaque année augmente spontanément plus vite que la richesse nationale. Autrement dit, même sans nouveaux déficits, la dette enfle d’elle-même. L’effort nécessaire pour rééquilibrer les comptes publics devient alors colossal.

Entreprises et consommateurs pris en étau

Les entreprises, de leur côté, sont prises entre le marteau et l’enclume : héritage de l’inflation passée, des revalorisations salariales ont été consenties ; héritage de taux d’intérêt élevés, les frais financiers continuent de grimper ; tandis que la désinflation les prive de la hausse des prix comme levier d’ajustement. Résultat : les marges sont sous pression. Quant aux consommateurs, à court terme, ils profitent du décalage entre la progression de leurs revenus et celle des prix, mais cet avantage s’effacera vite. Surtout, la consommation n’en sort pas forcément renforcée. Si la désinflation se transforme en pression déflationniste sur certains produits, les ménages, anticipant de futures baisses, pourraient retarder leurs achats. La désinflation est toujours vécue comme une bonne nouvelle, mais lorsqu’elle devient trop marquée, elle se révèle vite être une fausse bonne nouvelle.


Publié le lundi 16 juin 2025 . 3 min. 52

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