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À trop se focaliser sur les moyennes nationales, on en oublierait presque que la France est faite de territoires qui connaissent des évolutions démographiques, économiques et de richesses très contrastées depuis le début des années 1990. C’est un fait incontestable, la vitalité démographique du pays s’épuise depuis 2005 et la France vieillit, comme le montre la progression de l’âge médian passé de moins de 34 ans au début des années 90 à plus de 41.


Conséquence de ces évolutions, la structure de la population a considérablement bougé. En 30 ans, la part de jeunes de moins de 20 ans dans la population totale s’est réduite de 4,5 points, celle du nombre de personnes en âge de travailler, dont dépend en partie la croissance potentielle, de 4,1 alors que celle des 60 ans et plus a augmenté de 8,6 points.


Affaiblissement industriel


Autour de ces grandes tendances générales, les dispersions régionales sont importantes. Essoufflement démographique relativement à la moyenne française pour certaines régions (Bourgogne-Franche-Comté, Hauts-de-France, Grand Est, Normandie et Centre-Val de Loire principalement) quand d’autres ont été en plein boum : Corse, Occitanie, Pays de la Loire et à un degré moindre Auvergne-Rhône-Alpes et Bretagne.


Ce contraste porte les stigmates de l’affaiblissement industriel du pays et ses conséquences en matière de fermeture de sites, de perte d’attractivité des centres urbains des régions en perte de vitesse. C’est un peu l’histoire de la poule et de l’œuf : la faiblesse de l’activité industrielle entraine celle de l’emploi, de la démographie qui en retour pèse sur la demande et freine l’activité de tous les autres secteurs (BTP, commerce, services) et ainsi de suite. Ce n’est donc pas un hasard si les 5 régions où la panne démographique est la plus sévère depuis 30 ans sont aussi les territoires où le poids de l’industrie était le plus élevé au début des années 1990. Ce n’est pas un hasard non plus si ces mêmes régions sont celles où la croissance a été la plus faible ces 30 dernières années. Et les écarts sont impressionnants, de l’ordre de 1 à 3 entre le haut et le bas de l’échelle.


Ce n’est enfin pas un hasard si ce sont ces mêmes régions qui se vident de leur population en âge de travailler, notamment les plus jeunes qui vont chercher ailleurs la croissance et migrent vers les zones plus dynamiques.


Bien entendu, il faut mettre un bémol : tous les territoires industriels ne sont pas logés à la même enseigne. Le secteur aérospatial, le cœur de la spécialisation de l’Occitanie, à l’instar de la chimie et de la pharmacie dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, a eu un effet d’entrainement sur le reste de l’économie régionale. À tel point que des services BtoB intégrés dans l’écosystème de l’industrie aérospatiale, comme les activités d’ingénierie et les services techniques et de contrôle, ressortent désormais parmi les principaux domaines de spécialisation et d’entrainement de la région.


Les migrations internes jouent également


Si la spécialisation sectorielle pèse, il est absolument nécessaire d’introduire un autre facteur, celui des migrations internes liées au vieillissement de la population. Selon les régions, une part plus ou moins importante de la population arrivant l’âge de la retraite quitte le lieu où elle exerçait son activité pour s’installer ailleurs. Le cas des seniors franciliens est emblématique. Un peu plus de 35 000 habitants âgés de plus de 60 ans quittent l’Île-de-France chaque année, soit l’équivalent d’une ville comme Auxerre. Cela correspond à un taux de départ de 1,5%, contre 0,6% en moyenne dans les autres régions. Bref, en Île-de-France, les seniors sont quasiment trois fois plus nombreux à quitter leur région et cela au plus grand profit d’une partie du territoire, notamment de la Nouvelle-Aquitaine, de l’Occitanie, de la région PACA et de la Bretagne qui accueillent près d’un partant sur deux.


Le Sud, le littoral et le Massif central sont les grands gagnants de ce transfert de revenus sociaux notamment de retraites, droits qui ont été constitués dans d’autres régions, mais qui joue un effet d’entrainement sur l’activité et de création de richesse des régions de destination, dopant notamment les services et la construction. C’est bien pourquoi si le vieillissement de la population est quelque chose de plutôt homogène au sein du territoire, il faut absolument faire une distinction entre régions qui vieillissent d’abord par assèchement des jeunes générations, notamment des actifs qui partent, et celles qui vieillissent en raison de l’afflux de personnes âgées venues y passer leur retraite.


Et c’est, in fine, l’évolution du PIB par habitant qui sert de juge de paix de l’impact de ces changements de structure démographique : le Nord, un grand quart Nord-Est et une partie du centre du pays, dont la population active s’assèche, se retrouvent en bas de classement. Et l’Ouest, le Sud et l’Île-de-France, grands bénéficiaires des flux soit de main-d’œuvre, soit de retraités-consommateurs, se placent au sommet. La région parisienne demeure pour partie hors concours : le poids de son PIB s’est même renforcé sur la période 1990-2022, passant de 29,8 à 31,6% du PIB métropolitain. Avec des revenus par habitant qui surplombent nettement celles des autres régions.


Des propos à nuancer toutefois, car la différence avec les régions les plus dynamiques tend à se resserrer. Mais cela ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt, d’une inquiétante fracture qui s’aggrave entre les régions de France.


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