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Oui, la pauvreté progresse dangereusement en France

Publié le jeudi 12 mai 2016 . 4 min. 37

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Xerfi Canal TV présente l'analyse d'Alexandre Mirlicourtois, directeur de la conjoncture et de la prévision de Xerfi

 

C’est quoi être pauvre ? La pauvreté progresse-t-elle ? Pour répondre à ces deux questions, je pars du postulat qu’être pauvre c’est disposer d’un revenu 50% inférieur au niveau de vie atteint ou dépassé par la moitié de la population. Pour mettre des balises monétaires, pour une personne seule c’est un revenu après impôt de 833 euros par mois, pour une famille monoparentale avec un enfant de moins de 14 ans, le seuil est à 1 083 euros. Pour un couple sans enfant, il passe à 1 250 euros et atteint 2 000 euros pour un couple avec trois enfants. Sous de ces différentes limites, vous êtes statistiquement considérés comme pauvre.

 

A ce seuil de 50% de la médiane, la France métropolitaine comptait un peu plus de 5 millions de pauvres en 2014 selon notre estimation, une hausse de 22,5% depuis le début des années 2000, avec une nette accélération après la grande récession : entre 2007 et 2014, le nombre de personnes pauvres a augmenté de 823 000 Bien entendu, il y a une composante démographique dans ces chiffres car la population française a augmenté sur cette période,. Il faut donc passer au taux de pauvreté pour mieux appréhender la tendance, c’est dire rapporter le nombre de personnes pauvres à la population totale. Et la situation actuelle montre, ô combien, nous sommes en rupture avec la tendance historique. La pauvreté a fortement reculé des années 70 jusqu’au début des années 90. La crise du début des années 90 qui commence avec la guerre du Golfe et dont l’épicentre se situe en 1993 en France marque une première rupture.

 

 Mais le mouvement reprend sa trajectoire naturelle et le taux de pauvreté descend à son plancher historique en 2002 (6,5%) et reste très bas jusqu’en 2004. Une seconde rupture intervient alors en 2005 et se consolide par la suite avec une nette accélération à partir de 2009. Le taux de pauvreté remonte à 8,2% en 2014. Nous sommes bien là à un tournant de l’histoire sociale de la France. Certes, il y a une composante conjoncturelle dans cette évolution liée à la hausse du nombre de chômeurs avec la crise : depuis décembre 2008, les chômeurs des catégories A, B et C ont explosé de près de 2 millions pour dépasser les 5 millions de personnes. Or parmi la population pauvre, près de 21% sont des chômeurs alors qu’ils représentent un peu moins de 8,5% de la population totale. De même, près de 26% des chômeurs sont pauvres. La faiblesse des indemnités versées aux demandeurs d’emplois, en particulier de ceux arrivés en fin de droits. Mais ce n’est pas l’unique raison.

 

Avec l’enlisement de la crise, le taux de chômage des jeunes, déjà structurellement élevé s’est sensiblement accru et que celui des seniors explose sous l’effet du rallongement de la vie active, notamment parmi les 60-64 ans. Cet allongement des files d’attente pèse in fine sur le chômage de longue durée. L’inversion de la courbe du chômage sera donc primordiale pour réduire la « pauvreté conjoncturelle ». Mais il n’y pas que cela : le plus inquiétant est que l’emploi protège de moins en moins bien de la pauvreté. C’est ce que certains appellent la pauvreté laborieuse, soit les travailleurs pauvres. Le chiffre est en forte progression et s’approcherait de 1,1 million, en hausse de 127 000 depuis 2004. CDD, intérim, en 1990, la France comptait 1,7 millions de postes précaires - soit 7,6% du total - contre 12,6% aujourd’hui. Des emplois précaires qui deviennent de surcroît de plus en plus instables et intermittents. Sans parler du temps partiel ou de l’auto-entreprenariat.

 

Ces formes d’emplois s’imposent comme les formes dominantes d’emplois, pour une frange de la population. On pourrait dans certains cas ajouter les stagiaires, dont le nombre a flambé ces dernières années. Il faudrait aussi ajouter les effets de structures avec le glissement des emplois industriels vers les emplois de services moins rémunérateurs. Les évolutions sociétales avec l’explosion du nombre de familles monoparentales sont également des facteurs aggravants. La conclusion s’impose d’elle-même : dans un pays comme la France dont la richesse s’élève, la pauvreté gagne du terrain.

 

Alexandre Mirlicourtois, Oui, la pauvreté progresse dangereusement en France, une vidéo Xerfi Canal TV


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