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Que va devenir le magot d'épargne amassé pendant la crise ?

Publié le mardi 16 février 2021 . 4 min. 26

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C’est une cagnotte à 130 milliards d’euros selon la Banque de France. Le surplus d’épargne financière des ménages atteint des niveaux inconnus. De l’argent qui dort sur les dépôts à vue dont la collecte nette (c’est-à-dire les dépôts moins les retraits) a atteint environ 80 milliards d’euros en 2020 (soit près de 40 milliards de plus que la moyenne enregistrée entre 2017 et 2019). Ou de l’argent placé sur des produits sans risques et déblocables à tout moment : livret A, livret de développement durable, LEP et autres ont été abondés à hauteur de 65 milliards d’euros l’année dernière, c’est 38 de plus que ce qui été injectés en moyenne sur les trois années précédentes. Ces flux ne reflètent pas totalement un choix d’épargne des ménages, mais sont en partie la résultante d’une consommation empêchée alors que les revenus ont été en partie préservés. Cette épargne forcée est-elle pour autant de la consommation future ? Cette question à 130 milliards d’euros représente 5,7 points de PIB. C’est plus que le plan de relance.


Les ménages se construisent une assurance anti-chômage


Un premier élément de réponse est donné par la chronologie des flux mensuels des mouvements d’épargne en 2020 : côté dépôts à vue, aucun retrait massif n’a suivi la fin des deux premiers confinements, seuls deux mois, août et octobre, sont marqués par un léger reflux. La tendance est comparable sur le livret A et le LDDS. En d’autres termes, les Français ont très peu puisé dans leurs réserves, même si l’occasion leur était donnée avec le relâchement de mesures sanitaires de consommer beaucoup plus. Certes, une partie de l’offre de services était encore inaccessible ou contrainte, mais cela ne peut expliquer le peu d’engouement. En fait, si les Français ont mis le frein sur leurs achats, c’est qu’ils craignent les conséquences à venir de la crise de la COVID-19 sur le marché du travail. La superposition des courbes correspondant à l’opportunité d’épargner et à l’évolution anticipée du chômage montre un lien très étroit. En d’autres termes, les ménages ont transformé une partie de leur épargne forcée en un matelas de sécurité, une assurance anti-chômage en quelque sorte.


Les Français épargnent aujourd’hui l’impôt de demain


Autre sujet d’inquiétude pour les Français, l’endettement de l’État. Interrogés début février, 76% des Français pensent que le gouvernement n’est pas crédible quand il affirme que les impôts ne seront pas revus à la hausse et ils sont 51% à estimer que la dette supplémentaire générée par la crise de la COVID-19 sera remboursée grâce au levier fiscal.


Les ménages, en quelque sorte, font leur la contrainte budgétaire intertemporelle de l’État et si ce dernier emprunte trop pour financer ses dépenses, alors le consommateur-contribuable épargne aujourd’hui l’impôt de demain. Plus connue en littérature, sous le nom d’« équivalence ricardienne », cette hypothèse est à prendre au sérieux comme le montre l’évolution comparée du solde budgétaire structurel (c’est-à-dire corrigé de l’impact de la conjoncture) et du taux d’épargne financière. Certes, la liaison n’est pas parfaite et la théorie est controversée, mais le lien entre les deux courbes s’est resserré depuis 10 ans environ. La hausse de la pression fiscale pour maîtriser les finances publiques à la suite de la crise des dettes souveraines a marqué les esprits.


La baisse des taux pousse à une hausse de l’effort d’épargne


Il faut enfin évoquer la faiblesse des rendements proposés. Que ce soient les dépôts à terme ou les livrets, comme le livret A, les rendements servis sont descendus à des planchers et corrigés de l’inflation il ne reste quasiment plus rien. L’effet est paradoxal. La baisse des taux aurait dû décourager l’épargne au profit de la consommation ou de l’investissement dans une logique d’effet de substitution. Ce n’est pas le cas. L’épargnant vise bien plus un montant minimum de revenus issus de son épargne, notamment s’il prépare sa retraite. Dès lors, la baisse de rendement est compensée par une hausse de l’effort d’épargne.


Avec, en perspectives pour cette année, le maintien d’une partie des contraintes sanitaires, la hausse du chômage, des comptes publics dégradés, le contexte de rendements bas, pas besoin d’être grand clerc pour tracer le devenir de l’épargne des Français : elle restera en épargne facilement mobilisable et totalement sécurisée. La baisse de la collecte nette de l’assurance vie, seulement la deuxième en 20 ans est là pour le rappeler. Le fait que les assureurs poussent voire imposent une part minimum en unités de compte (c’est-à-dire investie sur des actifs risqués) a visiblement hérissé les épargnants.


Quant à la carotte fiscale pour flécher l’épargne vers l’investissement productif cela tourne généralement au fiasco : assurance vie DSK, Fourgous, Eurocroissance, Perp… la liste des échecs n’en finit pas. Une « super-taxe » pourrait transformer une partie de l’épargne en impôt pour renflouer les caisses de l’État. L’Italie l’a fait en 1992, mais on peut difficilement faire plus impopulaire. Difficile donc un an avant les présidentielles. Le Livret A, les comptes courants ne sont pas près de se vider.


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