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Brexit + Covid 19 : la double peine pour le Royaume-Uni

Publié le jeudi 2 juillet 2020 . 4 min. 26

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Alors même que le Royaume-Uni doit affronter les conséquences négatives à court terme du Brexit, c’est une économie déjà très affaiblie qui subit de plein fouet la crise du Covid-19. Une crise particulièrement mal gérée au plan sanitaire avec le pire bilan de toute l’Europe occidentale. Entré plus tardivement en confinement, le Royaume-Uni donne l’illusion d’une économie plus résistante par rapport aux principales économies européennes selon les chiffres du 1er trimestre. Mais l’économie britannique s’est depuis fait rattraper par la crise. Le PIB a sombré de plus de 20% en avril et la Banque d’Angleterre est très pessimiste pour la suite, avec une chute de la croissance de 14% prévue cette année, suivie d’un rebond insuffisant pour ramener l’activité fin 2021 à son niveau de 2019.


Des revenus d’activité sous pression


Les dommages sur le tissu productif sont d’ores et déjà perceptibles et plus de 21 200 défaillances ont été enregistrées par le Centre de recherche sur les entreprises entre le début mars et la mi-avril soit une envolée de 70% sur un an. Parmi elles, le géant Intu, propriétaire de 17 centres commerciaux. C’est tout un symbole et le révélateur de l’un des talons d’Achille de l’économie britannique : l’hypertrophie de la consommation des ménages dans la formation du PIB qui pèse 65% du total, contre une moyenne de 54% pour la zone euro. Seule l’Italie se rapproche un peu du niveau anglais. En d’autres termes, si la consommation lâche, ce sont des milliers de commerces, d’établissements dans la restauration et plus généralement dans tous les services aux ménages qui seront emportés, des secteurs qui génèrent un peu moins du quart de la richesse créée par le pays. Or, le risque est bien réel. Le nombre de demandeurs d’emploi a fait un bond à 2,8 millions de personnes en mai, soit 1,6 million de personnes supplémentaires en deux mois, une hausse vertigineuse de 126%.


Moins d’effets richesse


Ce nombre devrait continuer à augmenter et il faut s’attendre au pire fin octobre, quand le gouvernement mettra fin au système du chômage partiel. La chute des revenus s’annonce sévère et son impact sera d’autant plus fort sur les dépenses des ménages britanniques qu’ils font partie des plus endettés d’Europe. À près de 125% de leur revenu, ce niveau les place bien au-dessus de la majorité des pays européens. En cause, l’immobilier, mais pas seulement. Les ménages britanniques ont eu un recours massif aux crédits à la consommation pour financer leurs achats et risquent bien de se trouver étranglés.
À la chute des revenus d’activité va s’ajouter aussi celle des effets richesse liés à l’immobilier, toujours très puissant de l’autre côté de la Manche. Si le marché immobilier se grippe, c’est toute une branche d’activité qui pèse près de 19% du PIB et qui peut lâcher.


Des recettes touristiques en berne


Le consommateur britannique au régime sec, il ne faudra pas compter sur les dépenses des visiteurs étrangers pour prendre le relais. L’imposition d’une quatorzaine ajoutée à l’image d’un pays plus durement touché par la pandémie que les autres devraient décourager nombre de touristes. Or, avec près de 40 millions de visiteurs étrangers, le Royaume-Uni est une place forte du tourisme en Europe, derrière la France, l’Espagne et l’Italie. Ce sont près de 44 Md€ de recettes touristiques qui feront défaut cette année.


La crise exacerbe certains déséquilibres


La crise du Covid-19 va aussi exacerber certaines faiblesses structurelles du pays, notamment certains de ses déséquilibres.
D’abord celui de ses comptes extérieurs. Le déficit commercial dépasse les 100 Md£ depuis 2012, représentant près de 6,5% du PIB sur les trois dernières années. C’est considérable et cela risque de s’accentuer encore. Les deux principales branches exportatrices, l’automobile (qui concentre 10% des exports) et l’aéronautique (8%), sont aussi les plus durement impactées par la crise. Lorsque l’on prend un abord plus large des échanges avec l’étranger, le déficit des transactions courantes, qui demeure lui-même impressionnant (de l’ordre de 4% du PIB, c’est un record en Europe), va se creuser encore plus. 


Déséquilibre des comptes publics également. Le redressement graduel du déficit budgétaire a certes permis de stabiliser l’endettement public, mais à près de 90% du PIB. Et c’est sur cette base qu’un plan d’aide de l’État, représentant 7,6% du PIB, a été mis en place pour contenir les effets de la crise du Covid-19. Conséquence immédiate : le déficit public a dérapé et la dette publique a dépassé en mai 100% du PIB pour la première fois depuis 1963. Les déficits publics français et italien sont certes plus élevés, mais les risques de dérapage des taux sont plus faibles grâce au bouclier allemand.


Les Britanniques voulaient faire du Brexit une arme pour leur réindustrialisation et leur redéploiement vers le grand large. Ils doivent maintenant l’assumer. Ils sont rattrapés par une crise de l’économie des services d’une ampleur sans précédent à laquelle s’ajoutent des barrières tarifaires autour du marché européen. Celui-ci pourrait faire figure d’ilot de stabilité dans un monde plus que jamais incertain.


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