Racheter le Groenland, prendre le contrôle du canal de Panama, annexer le Canada. Vues de l’étranger, ces propositions ressemblent à des provocations du nouveau président américain habitué à la surenchère. Mais en regardant de plus près, ces idées illustrent une stratégie économique bien définie dont le premier élément serait de s’accaparer des territoires riches en ressources ou stratégiquement positionnés pour renforcer l’influence commerciale et militaire de l’oncle Sam. Le ton est donné : seule l’Amérique compte, et tant pis pour les autres. Dans cette optique, Donald Trump ambitionne de réindustrialiser, fidèle à son mantra « America First ».
Favoriser l’énergie et les ressources locales
Ce projet s’articule autour de deux idées fortes : faciliter l’approvisionnement des industries nationales à une énergie abondante et bon marché, et leur donner accès aux métaux rares. Le nouveau président s’inscrit dans les pas de ses prédécesseurs, notamment de Barack Obama, à l’origine de l’essor de la production massive de pétrole et de gaz de schiste qui a permis aux États-Unis de redevenir le premier producteur d’or noir mondial. Mais le nouveau président ne s’arrête pas là. Son ambition : l’indépendance énergétique pour aller vers la domination énergétique.
Protectionnisme et réduction des déficits
Deuxième levier d’action pour protéger les entreprises américaines et décourager la concurrence étrangère : rehausser les droits de douane. La Chine et l’Union européenne sont en ligne de mire. L’objectif est clair : favoriser la production locale pour réduire le déficit abyssal du commerce extérieur américain, proche de 1 000 milliards de dollars. En matière de fiscalité, une deuxième vague de baisse d’impôts se profile, aussi bien en direction des entreprises que des ménages. Pour les sociétés, l’impôt sur les bénéfices, déjà abaissé de 35 à 21%, pourrait être ramené à 15%. Cette stratégie vise à booster la compétitivité des entreprises américaines et à attirer les investisseurs étrangers. Pour les ménages, le président mise sur la théorie du ruissellement : l’enrichissement des plus aisés devant se transformer en emplois, augmentations salariales et nouvelles opportunités pour les foyers aux revenus modestes.
Réduire les dépenses publiques
Couper dans les dépenses publiques est une autre préoccupation du président Trump. Cela se résume en un acronyme : DOGE pour « Department of Government Efficiency », le département de l’efficacité gouvernementale en français. L’homme qui le symbolise est Elon Musk. Le projet est de simplifier et d’alléger l’administration fédérale en abaissant les dépenses, ainsi qu’en supprimant des programmes fédéraux et des postes de fonctionnaires afin de réduire la bureaucratie. La cible : économiser 2 000 milliards de dollars de dépenses publiques, soit 31% sur les 6 500 milliards.
Une dérégulation tous azimuts
Le dernier point tient en un mot : dérégulation. Dérégulation financière et bancaire d’abord. Le nouvel hôte de la Maison-Blanche poursuit quatre idées : 1) alléger les régulations bancaires ; 2) réduire, fusionner voire supprimer les organismes de contrôle ; 3) limiter l’indépendance de la Fed ; 4) promouvoir les innovations technologiques dans le secteur financier, et soutenir les cryptomonnaies. Quant à la tech, Trump s’oppose aux règlementations européennes jugées contraignantes pour les entreprises américaines, et soutient une dérégulation accrue aux États-Unis. La feuille de route de Donald Trump est connue : elle est radicale.
Publié le lundi 20 janvier 2025 . 3 min. 34
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