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Le télétravail accélère l'ubérisation des cadres

Publié le mardi 17 novembre 2020 . 4 min. 10

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Le développement du travail à distance qui a accompagné la crise de la Covid-19 a soudainement modifié le quotidien de nombreux salariés et certainement donné un grand coup d’accélérateur à une transformation majeure : l’éclosion de l’économie de la prestation généralisée, disons plutôt de la relation client-fournisseur généralisée, où chacun deviendrait entrepreneur de lui-même. Tout cela sur le champ de plus en plus étroit des tâches non automatisables, celles qui ne peuvent être prises en charge par un algorithme ou un robot. Cadres, professions intellectuelles et scientifiques sont directement concernés.


Les plateformes montent dans les services aux entreprises


Et l’on se dit que du télétravail au basculement dans le travail indépendant, il n’y a qu’un pas qui pourrait bientôt être franchi. Une tendance déjà palpable et qui s’esquisse depuis plusieurs années. Dans le cas de la France, on observe bien une augmentation nette de plus de 470 000 personnes de l’emploi indépendant entre 2010 et 2019, ce qui représente près du tiers de l’augmentation nette de l’emploi total sur la période. Il y a là une nette inflexion par rapport à la tendance au reflux que l’on observait jusqu’en 2001.


Cette poussée du travail indépendant se concentre sur des secteurs bien spécifiques. D’abord, les activités de santé, les services aux particuliers, le commerce, l’enseignement, l’hébergement. C’est dans ces secteurs que prolifèrent aujourd’hui les plateformes dans le commerce avec Amazon, l’hébergement avec Airbnb ou Booking, le transport de personnes avec Uber, Blablacar, etc. Une première vague qui tend à polariser la montée de l’emploi indépendant sur les moins qualifiés à ce jour. Mais il y a aussi une vague montante dans les services aux entreprises, essentiellement dans les activités juridiques, comptables, de gestion, d'architecture, d'ingénierie, de contrôle et d'analyses techniques, ainsi que dans les activités scientifiques et techniques.


Des secteurs où les plateformes prennent de plus en plus position dans les métiers du conseil dans le domaine juridique, l’expertise comptable, l’ingénierie, la technologie notamment. Elles y proposent des actes standardisés et proposent une mise en relation entre offreurs et demandeurs ou l’automatisation de certaines prestations. Alors que les cadres se pensaient à l’abri de ce mouvement, ils se retrouvent de fait en première ligne. Le cas britannique donne un avant-goût de ces évolutions. D’abord, en valeur absolue, le nombre de cols blancs indépendants (compris comme étant les cadres et professions intellectuels et scientifiques) a explosé ces dernières années passant d’à peine plus de 1 million à près de 2. Une progression bien plus rapide que dans les autres types de profession si bien qu’ils représentent désormais plus de 4 indépendants sur 10.


Les cadres peuvent travailler de n’importe où


Autre signe que ne trompe pas la montée du nombre de pluriactifs dont le second emploi est un emploi d’indépendant chez les diplômés du supérieur. Même si c’est à moindre échelle, toutes ses transformations se retrouvent en germe en France. Le nombre d’indépendants appartenant aux catégories des cadres et professions intellectuelles et scientifiques dépasse maintenant 1 million de personnes et a progressé de 8% depuis 2005.


Une évolution qui bouleverse la donne en matière de concurrence : car si les gens peuvent travailler de n’importe où, pourquoi se limiter à la France ? Si des chefs d’entreprise installés à Paris peuvent recruter des gens vivant à Saint-Etienne, Clermont-Ferrand ou Brest, pourquoi pas l’Algérie, le Sénégal ou le Maroc ? Si les cols blancs n’ont plus besoin d’être en permanence dans un bureau, il n’y a plus de barrières juridiques ou migratoires pour empêcher le recrutement de travailleurs. Il devient plus intéressant d’employer un informaticien algérien que des développeurs français, même en prenant en charge le coût de quelques visites au bureau central.


Voilà de quoi casser le train de vie des classes moyennes supérieures. Et c’est précisément ce que l’on observe au Royaume-Uni, ou la bascule des colles-blancs dans l’indépendance s’est accompagnée d’une baisse de 25% des rémunérations. Une évolution qui s’auto-entretient aussi. Car le travail à distance encourage l’automatisation et la digitalisation du contrôle au détriment de l’encadrement intermédiaire traditionnel.


Bref, si le mot cadre nous invite à penser la fonction comme un élément stable et structurant de l’entreprise, sa mise en périphérie par le télétravail révèle au grand jour la grande fragilité de son statut aujourd’hui.


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