Derrière une moyenne se cache souvent une réalité plus contrastée que ne le suggère un seul chiffre. L’inflation en fait partie. En France, elle recule rapidement, passée de plus de 6 à moins de 1% en à peine plus de deux ans, pour retrouver un niveau proche de celui d’avant ses deux flambées successives — à la sortie de la crise sanitaire, puis après le déclenchement de la guerre en Ukraine. On pourrait presque croire à un retour à la normale. Mais ce n’est pas le cas. L’inflation ralentit, certes, mais cela ne signifie pas que les prix baissent ; ils progressent simplement moins vite après leur explosion, sans qu’aucune correction n’ait effacé les hausses passées. Le surplus d’inflation actuel peut être estimé à 13 points par rapport à la tendance qui se dessinait sur la période 2015-2020. Le cadre général étant posé, il faut aller dans le détail.
L’énergie, toujours sous pression, à quelques exceptions près
Le plus simple est de reprendre la segmentation par grandes familles de produits de l’INSEE et d’aller de la moins à la plus inflationniste, ce qui fait commencer par l’énergie. Globalement, elle reste chère et éloignée de son niveau standard d’avant la crise sanitaire, mais la marche arrière est enclenchée. Toutefois, trois cas de figures se présentent où s’entremêlent les cours des matières premières, les taxes et réglementation relative à la transition écologique. Les prix des carburants profitent actuellement de la baisse du cours du pétrole. La hausse de l’offre américaine et celle des pays de l’OPEP devraient prolonger la tendance. En revanche, le prix du gaz de ville historiquement élevé, s’envole à nouveau. Après les conséquences du conflit ukrainien, s’ajoute cette année la hausse de la taxe intérieure sur la consommation de gaz naturel, celle du tarif d’acheminement et, à compter du 1er août, il faudra compter sur le passage de 5,5 % à 20% de la TVA sur l’abonnement, applicable aussi à l’électricité. Cela freinera le reflux de la facture électrique, qui restera élevée compte tenu du coût de la transition énergétique vers le renouvelable.
Tensions sur les prix des produits alimentaires
Le second facteur modérateur de l’inflation générale se trouve du côté des produits manufacturés dont les prix sont en léger recul, notamment en raison de la réduction des prix de l’énergie et des consommations intermédiaires. À cela s’ajoute la baisse des prix des biens de consommation importés, notamment en provenance d’une Chine très agressive. En revanche, dans l’alimentaire, les tensions restent vives. Jamais les prix n’ont reculé depuis leur envolée et ils accélèrent à nouveau. Cela est dû aux coûts des matières premières agricoles, des coûts de production élevés, ainsi qu’aux comportements de marges des industriels, et des hausses de taxes comme celle sur les sodas.
Le cas particulier des services
Mais, c’est dans les services que l’inflation reste actuellement la plus forte, en lien avec l’évolution des salaires qui suivent l’inflation générale. Or, dans les services, c’est le salaire qui fait le prix. Bien entendu, le soufflé va retomber maintenant que l’inflation générale baisse d’intensité avec la mise sous pression des salaires. Mais, contrairement aux biens, dont les prix évoluent de manière relativement homogène, celle des services varie fortement, entre les secteurs soumis à une forte concurrence comme les services de téléphonie mobile ou, à un degré moindre, les salons de coiffure, et les services réglementés, administrés (musées, collecte des ordures ménagères) ou contraints (assurances).
La modération de l’inflation n’équivaut pas à une baisse des prix. Et la poursuite de certaines hausses, gaz de ville, alimentaire, services indispensables frappent dure aux porte-monnaie des ménages.
L’énergie, toujours sous pression, à quelques exceptions près
Le plus simple est de reprendre la segmentation par grandes familles de produits de l’INSEE et d’aller de la moins à la plus inflationniste, ce qui fait commencer par l’énergie. Globalement, elle reste chère et éloignée de son niveau standard d’avant la crise sanitaire, mais la marche arrière est enclenchée. Toutefois, trois cas de figures se présentent où s’entremêlent les cours des matières premières, les taxes et réglementation relative à la transition écologique. Les prix des carburants profitent actuellement de la baisse du cours du pétrole. La hausse de l’offre américaine et celle des pays de l’OPEP devraient prolonger la tendance. En revanche, le prix du gaz de ville historiquement élevé, s’envole à nouveau. Après les conséquences du conflit ukrainien, s’ajoute cette année la hausse de la taxe intérieure sur la consommation de gaz naturel, celle du tarif d’acheminement et, à compter du 1er août, il faudra compter sur le passage de 5,5 % à 20% de la TVA sur l’abonnement, applicable aussi à l’électricité. Cela freinera le reflux de la facture électrique, qui restera élevée compte tenu du coût de la transition énergétique vers le renouvelable.
Tensions sur les prix des produits alimentaires
Le second facteur modérateur de l’inflation générale se trouve du côté des produits manufacturés dont les prix sont en léger recul, notamment en raison de la réduction des prix de l’énergie et des consommations intermédiaires. À cela s’ajoute la baisse des prix des biens de consommation importés, notamment en provenance d’une Chine très agressive. En revanche, dans l’alimentaire, les tensions restent vives. Jamais les prix n’ont reculé depuis leur envolée et ils accélèrent à nouveau. Cela est dû aux coûts des matières premières agricoles, des coûts de production élevés, ainsi qu’aux comportements de marges des industriels, et des hausses de taxes comme celle sur les sodas.
Le cas particulier des services
Mais, c’est dans les services que l’inflation reste actuellement la plus forte, en lien avec l’évolution des salaires qui suivent l’inflation générale. Or, dans les services, c’est le salaire qui fait le prix. Bien entendu, le soufflé va retomber maintenant que l’inflation générale baisse d’intensité avec la mise sous pression des salaires. Mais, contrairement aux biens, dont les prix évoluent de manière relativement homogène, celle des services varie fortement, entre les secteurs soumis à une forte concurrence comme les services de téléphonie mobile ou, à un degré moindre, les salons de coiffure, et les services réglementés, administrés (musées, collecte des ordures ménagères) ou contraints (assurances).
La modération de l’inflation n’équivaut pas à une baisse des prix. Et la poursuite de certaines hausses, gaz de ville, alimentaire, services indispensables frappent dure aux porte-monnaie des ménages.
Publié le mercredi 11 juin 2025 . 3 min. 41
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