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Chine : la croissance insoutenable

Publié le lundi 23 février 2015 . 4 min. 08

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Xerfi Canal TV présente l'analyse d'Alexandre Mirlicourtois, directeur de la conjoncture et de la prévision de Xerfi

 

Si un graphique devait résumer à lui seul le malaise chinois c’est bien celui-ci : (celui qui compare l’évolution de la productivité dans l’industrie et des salaires. Et que nous dit-il ? Que la productivité stagne alors que les salaires s’envolent, bref que l’industrie chinoise perd de sa compétitivité et de son efficacité, avec un coût unitaire du travail qui bondit depuis 2008. Or, on touche là le cœur du modèle de croissance qui a hissé la Chine de puissance économique mineure au début des années 90 au second rang derrière les Etats-Unis. Revenons sur ce qui a fait le succès du pays :D’abord sur une main d’œuvre peu qualifiée et abondante avec le transfert des populations des campagnes vers les zones côtières développées. Alors certes, le manque de qualification limite les gammes de production aux biens peu sophistiqués mais le réservoir de main d’œuvre met la pression sur des salaires déjà très faibles par rapport aux standards des pays avancés. Cela permet d’avoir une compétitivité-coût très forte et donne un avantage déterminant dans les industries intensives en main d’œuvre les moins sophistiquées. Ajoutez-y un yuan sous-évalué et alors on comprend pourquoi les exportations de produits bas de gamme sont devenues le fer de lance de la croissance et pourquoi la Chine a accumulé tant d’excédents extérieurs , surtout avec une consommation limitée par le faible niveau des salaires. Un tel développement a nécessité d’énormes investissements en machines mais aussi en construction avec l’urbanisation croissante qui a généré un véritable boom immobilier, financé à grands coups de crédits.  Bien entendu, ce modèle de base a évolué. Bien entendu, la Chine monte en gamme et quitte son rôle de premier atelier du monde. Mais il faut relativiser sa percée dans les produits à fort contenu technologique car de nombreux composants sont toujours importés. Concrètement : la base industrielle de la croissance chinoise se cherche un second souffle. Et la croissance effrénée des dernières années a laissé quatre sortes de cadavres dans le placard :

1- de nombreux secteurs qui croulent sous les capacités excédentaires : bilan, les prix baissent comme le montre l’évolution des prix des producteurs  dans le rouge depuis des mois. A ce tarif là, les marges ne résisteront pas très longtemps. Difficile dans ces conditions d’être offensifs

2- une bulle immobilière sur le point d’éclater :  les prix baissent dans le neuf et l’ancien. Pour les ménages ce sont des effets richesses négatifs ; pour les administrations locales une source de financement essentielle qui s’assèche ; pour la filière construction une activité qui se dérobe avec des conséquences en cascades sur les secteurs qui y sont liés. 25% environ du PIB est concerné.

3- un endettement critique : pour passer le cap délicat de la crise de 2008, les banques chinoises, contrôlées par l’Etat, ont ouvert les vannes du crédit :  entre 2008 et 2014, l’offre de monnaie chinoise a bondi de 8 000 à 20 000 milliards de dollars. Avec un risque systémique latent.A titre de comparaison,  le QE américain a fait passer le bilan de la Fed de 800 à 4 500 milliards de dollars.

4- le quatrième point plus qualitatif, le coût environnemental de la croissance : selon le Service de coopération de la France en Chine,  la Chine compte 13 des 20 villes les plus polluées au monde. Selon la Banque mondiale,  750 000 décès par an seraient dus à des maladies respiratoires et 70 à 80% des cancers des poumons sont liés à la pollution atmosphériques.

Les failles de l’ancien modèle de croissance chinois apparaissent au grand jour. Alors bien sûr, la croissance sera proche de 7% cette année dans un pays où les données officielles sont gravées dans le marbre par le parti. Mais une certitude : le passage à un nouveau régime de croissance, sur le plan social, financier et de l’environnement,  va créer une longue période de croissance plus faible.

 

 

Alexandre Mirlicourtois, Chine : la croissance insoutenable, une vidéo Xerfi Canal TV


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