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France, réduire la dette est un moyen pas une fin

Publié le mercredi 8 septembre 2010 . 5 min. 29

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Fin août, le gouvernement dévoilait son plan d'action pour réduire les déficits publics. La feuille de route est claire. Il faut alléger le déficit budgétaire de 11 milliards d'euros pour le ramener à 4,5% du PIB en 2012 en passant par une cible intermédiaire fixée à 5,7% cette année. Au-delà de l'éparpillement des mesures, le signal envoyé aux agents économiques est clairement négatif. Du côté des entreprises le message est identifié et déjà intégré : le gouvernement n'hésitera pas à remettre en cause son dogme de baisse des charges fiscales et sociales. Un premier coup de canif avait déjà été donné avec l'instauration d'une prime dividende obligatoire pour les entreprises de plus de 50 salariés. Une prime dividende obligatoire pour celles ayant versé un dividende en hausse par rapport à la moyenne des deux années antérieures. Demain s'ajoutera donc la réduction des exonérations de charges sur les heures supplémentaires, la taxation plus forte de l'épargne salariale et le renforcement de la fiscalité sur les complémentaires santé. Et il ne faut pas se faire d'illusion, les entreprises chercheront à s'ajuster pour contenir le ratio masse salariale rapportée à la valeur ajoutée. L'ajustement se fera à la fois sur les quantités et sur les prix, c'est-à-dire les salaires. Ce que l'on peut donc prévoir c'est le gel des rémunérations, la réduction du nombre d'heures supplémentaires travaillées et le resserrement du marché du travail. Autant d'ajustements au pire moment, c'est-à-dire au moment même où les entreprises se sont déjà placées en mode défensif. Car l'environnement économique s'est nettement dégradé depuis le printemps. En France d'abord avec une croissance ramenée à zéro au 2ème trimestre et 36 100 chômeurs de plus dès juillet. Dans le monde ensuite avec l'incertitude grandissante sur les perspectives d'activité et la montée des inquiétudes sur les dettes souveraines. Le brouillard conjoncturel est tel que les entreprises ont déjà le pied sur le frein. Dans ce contexte, la perspective du gonflement des coûts salariaux ne peut qu'inciter les dirigeants à encore plus de prudence. Pour les salariés, le gel des rémunérations, hier hypothèse peu plaisante, est désormais une certitude. Pas de doute possible, les Français dépenseront moins dans les trimestres à venir. Pourtant, le gouvernement table sur le fait que, dans un contexte d'austérité, les ménages iront puiser dans leur épargne pour conserver leur train de vie. Voyant les dépenses publiques baisser, ils anticiperaient une réduction de la fiscalité demain, ce qui les amènerait à consommer plus aujourd'hui. En langage économique, on parle alors « d'équivalence ricardienne ». Une théorie de circonstance. Mais comme on l'observe souvent, les agents économiques n'acceptent pas de respecter la théorie. Les ménages (comme les entreprises) sont soumis à un principe. Ce principe, c'est, le principe de réalité. La montée du chômage, le gel des salaires comme la dérive des finances publiques sont bien plus tangibles que d'hypothétiques baisses d'impôt. Au moment où les principaux débouchés extérieurs de la France s'assèchent avec comme conséquence un déficit de la balance commerciale. Un déficit qui file droit vers 75 milliards d'euros. On peut se demander s'il est opportun de donner un coup de rabot sur la demande domestique : repli de la consommation, coupes dans les dépenses publiques, reports des projets d'investissement, c'est un choc sur la demande auquel il faut désormais s'attendre. Il ne faut pas pour autant confondre tactique et stratégie. Tactiquement à court terme, il est certainement souhaitable d'éviter une dépression de la demande domestique. Le risque d'une politique budgétaire trop restrictive serait de saper la croissance donc de diminuer les rentrées fiscales. Cela rendrait alors impossible l'assainissement des finances publiques sans un nouveau tour de vis. Un nouveau tour de vis qui laminerait encore plus la croissance? C'est ce piège qui s'est refermé sur la Grèce et le Portugal et dans lequel risquent de tomber l'Italie et l'Espagne. La stratégie à long terme ne peut cependant se contenter de colmater les brèches pour éviter que la demande s'enfonce. La France a plus un problème d'offre que de demande. La France a plus un problème avec son tissu de PME et d'ETI, notamment dans l'industrie comme vous pouvez-le voir qu'avec ses grands groupes. Et il ne faut pas se laisser bluffer par les résultats mirobolants du seul CAC 40 quand l'écrasante majorité des entreprises souffre de problèmes de marges. Le rétablissement des équilibres budgétaires et extérieurs ne pourra s'opérer que grâce au développement pérenne de PME et d'ETI. C'est ce qu'il ne faut pas perdre de vue. Rembourser la dette de l'Etat est nécessaire. Mais croit-on vraiment que l'on va mobiliser les Français et les entreprises sur le remboursement de la dette ? Il ne faut pas confondre la fin avec les moyens.


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