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La machine déflationniste infernale de la zone euro

Publié le lundi 4 décembre 2017 . 4 min. 17

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Excès d’épargne, demande atrophiée, surproduction structurelle, fragmentation de l’emploi… Les racines des pressions déflationnistes sont mondiales. Mais c’est pourtant dans la zone euro, si on exclut le Japon, qu’elles sont les plus pesantes.


Et cela remonte au traité de Maastricht. La stabilité des prix étant le premier des quatre critères de convergence à respecter pour entrer dans l’euro, les mauvais élèves s’alignent sur les bons et l’inflation sous-jacente - l’évolution des prix hors composants les plus volatils (produits pétroliers, produits frais) - tombe à 1,5% au 1er janvier 1999. C'est à ce moment-là que la BCE entre en action avec la cible des 2% de hausse générale des prix.


Les pressions sont les plus fortes dans le sud de l'Europe, contrainte à se spécialiser par le bas


L’inflation se ranime avec la fin de la rigueur des critères de Maastricht et les hausses de prix organisées un peu partout avant le coup d’envoi de l’euro fiduciaire le 1er janvier 2002. Mais depuis, la tendance est nettement à la baisse, exceptées deux parenthèses, l’une entre 2006 et 2008, l’autre entre 2009-2011, liées aux effets de seconds tours, c’est-à-dire aux effets en cascades de la flambée des prix des matières premières sur les produits manufacturés et certains services, (notamment les transports).


C’est dans le Sud que ces pressions déflationnistes sont les plus exacerbées. Dans un espace dont le cœur bénéficie des effets d’agglomération, concentre les industries motrices et les compétences, et donc les gains de productivité, la périphérie ne peut jouer la carte de la compétitivité qu’en modérant ses salaires et ses coûts.


Il y a 30 ans l’Italie, l’Espagne, le Portugal, la Grèce, la France même, auraient dévalué sans hésiter pour résorber leurs écarts de compétitivité. Ce n’est plus possible. Le ver est dans le fruit : les gains de productivité globale qui sont le socle de compétitivité des économies du cœur, condamne à la modération salariale les économies périphériques. Et comme cette modération pénalise la demande et par ricochet l’investissement, ces économies se spécialisent dans le bas et moyen de gamme, là où la lutte par les coûts donc la pression sur les prix et les salaires est la plus forte. Le piège se referme.


La valeur de l'euro arrange l'Allemagne, qui en rajoute une couche avec la rigueur budgétaire


Et il est d’autant plus redoutable que l’euro est une monnaie forte. D’après une étude du Cepii, si l’on s’intéresse à la parité d’équilibre vis-à-vis du billet vert, l’euro serait à un juste niveau pour le Portugal s’il cotait 0,91 dollar, 1,18 pour la France ou encore 1,31 pour l’Allemagne. Or, sur les dix dernières années l’euro s’est échangé autour de 1,30 dollar. Autant dire qu’à l’exception des entreprises des pays cœur, toutes les autres ont dû compenser la perte de compétitivité-prix liée au change par une baisse de leur coûts de production, c’est-à-dire en mettant toujours plus la pression sur les tarifs de leurs fournisseurs et en comprimant les salaires.


A cela s’ajoute, sous commandement allemand, une orthodoxie budgétaire implacable qui a notamment conduit depuis 2009 à réduire la hausse des salaires dans le public. Outre l’impact de cette modération sur les employés concernés (18% de l’emploi est public en moyenne dans les pays de l’OCDE), cela a un impact indirect car les salaires publics servent de baromètre pour nombre d’employeurs.


Faute de mécanismes de compensation par des transferts financiers suffisamment puissants entre les différentes régions de la zone euro, et de possibilité de manipuler les taux de change, le levier des dévaluations internes reste actionné. A l’évidence, il y a dans l’ADN de la monnaie unique les germes qui aggravent les pressions déflationnistes, au plan européen mais aussi mondial, lorsque l’on prend conscience du poids économique la zone euro.

 

Alexandre Mirlicourtois, La machine déflationniste infernale de la zone euro, une vidéo Xerfi Canal Economie.


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