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Le crash landing de l'Amérique du Sud

Publié le lundi 21 septembre 2015 . 3 min. 50

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Xerfi Canal TV présente l'analyse d'Alexandre Mirlicourtois, directeur de la conjoncture et de la prévision de Xerfi

 

Il n’y a pas si longtemps, l’Amérique Latine nageait dans l’optimisme. Croissance forte, à peine écornée par la crise financière de 2008-2009, progrès social, réduction des inégalités, émergence d’une classe moyenne. Une véritable success story pour reprendre les termes du FMI qui vire au cauchemar aujourd’hui. Plus précisément, c’est l’Amérique du Sud qui décroche et qui inquiète. Les évolutions de change donnent la pleine mesure du malaise actuel : le real brésilien a perdu plus de 30% de sa valeur face au dollar et les pesos colombien, chilien et argentin cèdent eux respectivement 22, 12 et 10%. C’est finalement le sol péruvien qui s’en sort le mieux avec -7% seulement. Manque le bolivar vénézuélien parmi les grandes monnaies régionales mais Caracas pratique un contrôle strict des changes depuis 2003 avec une monnaie arrimée au dollar sur la parité de 6,29 bolivars le dollar. Cette défiance envers les monnaies a pour cause directe la chute des cours des matières premières et le cycle de resserrement anticipé de la politique monétaire de la Fed. Il suffit de superposer l’évolution du PIB des 6 économies majeures de la région et la variation des cours des matières premières pour mesurer leur forte corrélation. Quelques chiffres pour l’illustrer encore : les produits agricoles, c’est 60% des exportations argentines, le pétrole 50% de celles de la Colombie, les métaux les 2/3 de celles du Pérou, le cuivre, à lui seul, 50% de celles du Chili. Quant aux exportations des produits primaires (produits agricoles, pétrole et autres) c’est 56% du total au Brésil. Réduction des volumes exportés, prix en baisse, c’est donc la double peine pour ces pays. Et le coup est d’autant plus rude qu’ils n’ont pas profité des années de vaches grasses pour diversifier leurs activités ou pour se constituer des fonds souverains susceptibles de lisser les à-coups. Au contraire, les symptômes de la maladie hollandaise sont flagrants avec à la clé une primarisation des économies. Les revenus extérieurs tirés des matières premières sont donc de plus en plus essentiels dans l’équilibre des comptes extérieurs et publics. Le solde courant régional, encore excédentaire courant 2008, a viré au rouge depuis pour plonger à -133 milliards de dollars en 2014 soit 3,3% du PIB régional. Piocher dans les réserves pour financer ses dépenses ne peut être qu’une solution transitoire. Et, compte tenu de la volatilité des capitaux étrangers, l’hypothèse d’une crise de financement n’est pas à exclure. Si c’est au Venezuela que la situation est la plus critique, le Brésil est proche aussi de la rupture financière et sociale. La dégradation de sa note par S&P va encore tendre les conditions de financement de l’Etat alors qu’avec un taux d’intérêt moyen aujourd’hui supérieur à 11% le niveau est déjà insupportable. Et même si la dette publique peut sembler raisonnable, à 60% du PIB, le déficit public (autour de 8,5% cette année) pourrait la faire rapidement déraper et à un coût exorbitant. Conséquence implacable, les finances publiques ne sont pas soutenables. Le financement de l’Argentine, également précaire, ravive encore les inquiétudes. Certes, la Colombie, le Pérou, le Chili, semblent moins vulnérables, en partie parce que commercialement plus liés aux Etats-Unis que leurs puissants voisins. Mais attention, les marchés ne s’embarrassent pas de ce genre de nuances et c’est bien toute l’Amérique du Sud qui s’expose ainsi à une double menace : une fuite des capitaux et un renchérissement insoutenable de sa dette.


 

Alexandre Mirlicourtois, Le crash landing de l'Amérique du Sud, une vidéo Xerfi Canal TV


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