Les matières premières critiques sont des éléments clés pour atteindre les objectifs de décarbonation fixés à l’échelle mondiale. Malgré des objectifs communs :
- Réduction de leur dépendance envers des pays tiers
- Sécurisation des chaînes d’approvisionnement,
Les États-Unis et l’Union européenne ont des approches distinctes pour sécuriser leurs approvisionnements stratégiques.
Les États-Unis concentrent leurs efforts sur la sécurisation des chaînes d’approvisionnement en utilisant des politiques qui stimulent la production et le traitement domestiques pour réduire leur dépendance à la Chine.
L’Infrastructure Investment and Jobs Act de 2021, un programme d’investissement de 1 200 milliards de dollars pour restaurer et améliorer les infrastructures publiques, et l’Inflation Reduction Act (IRA) de 2022 ont pour but de développer leur capacité de production de composants essentiels aux technologies nécessaire à la transition écologique (batterie, véhicules électriques, etc.). Ces textes prévoient des crédits d’impôt pour les entreprises qui fabriquent et utilisent des matières premières critiques extraites aux États-Unis ou dans des pays partenaires, afin de contourner la mainmise de la Chine sur la transformation des minéraux nécessaires aux batteries, comme le lithium et le cobalt.
Les États-Unis s’appuient également sur le développement d’initiatives diplomatiques avec des pays alliés, Australie et Canada par exemple, pour diversifier ses sources d’approvisionnement. Cependant, comme en Europe, l’approbation des projets miniers reste un défi majeur en raison des processus réglementaires complexes et des retards causés par les oppositions environnementales et communautaires.
Les États-Unis tentent également de renforcer leur indépendance par le recyclage et la requalification d’anciennes installations pour traiter les matériaux critiques.
L’Union européenne a une approche plus intégrée et collective, visant à renforcer la résilience des chaînes d’approvisionnement à travers la coopération intra-européenne et des initiatives de diversification. Le Critical Raw Materials Act a pour but de stimuler la production de matériaux essentiels au sein de l’Union et diversifier les sources d’importation. Toutefois, comme l’Union européenne ne met pas de clauses de localisation de production, elle peine à implanter l’ensemble de la chaîne de valeur en Europe. Les usines de batteries européennes sont confrontées à la concurrence accrue des producteurs chinois. Or, si l’amont de la chaîne de valeur ne se localise pas en Europe, il est peu probable que les capacités de recyclage si développent, faute d’exécutoire aux matières recyclées. Tout comme les États-Unis, l’Union européenne souhaite renforcer sa diplomatie en matière.
Là où les États-Unis utilisent des incitations financières et des accords bilatéraux spécifiques, l’Union européenne cherche à institutionnaliser des partenariats économiques durables. Les deux entités se coordonnent toutefois sur certains aspects, par exemple dans le cadre du Conseil du commerce et des technologies UE-États-Unis visant à harmoniser les normes technologiques et à coopérer dans la production de batteries et d’autres technologies vertes.
Ces différences montrent des priorités variées : les États-Unis misent sur des partenariats bilatéraux stratégiques et sur des incitations directes, tandis que l’Union européenne s’efforce de construire une résilience collective et de diversifier les sources d’approvisionnement, notamment dans le cadre de partenariats multilatéraux.
Publié le jeudi 28 novembre 2024 . 3 min. 45
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d'Anaïs Voy-Gillis
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