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Les recettes du succès de l'industrie suisse

Publié le jeudi 20 mai 2021 . 5 min. 10

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Alors qu’elle n’a pas de ressources en matières premières et pas de débouché maritime, la Suisse a su maintenir une base productive plus importante que la France. Pourquoi ?

- L’industrie suisse (y compris l’énergie) pèse 20,3% du PIB contre 12,9% en France en 2020 selon les données de l’OCDE.
- Ses dépenses de R&D étaient de 3,1% en 2017 contre 2,2% pour la France à la même période.
- Elle est dynamique sur le plan de l’innovation qu’il s’agisse du nombre de brevets déposés ou du développement de nouveaux produits.
- Le pays a un taux de chômage faible, ce qui fait qu’il est souvent cité en exemple.

Quelles sont les industries helvètes ?

L’industrie pharmaceutique, principale industrie exportatrice du pays, et le secteur de la chimie. Des grands groupes de la pharmacie sont connus dans le monde entier comme Novartis ou Roche, mais il existe également un tissu de PME œuvrant dans ce secteur ;
La mécanique de précision, d’optique et les équipements électriques ;
L’horlogerie : le pays est le principal exportateur de montres et d'horloges haut de gamme du monde ;
Les machines-outils,
La métallurgie.

Comme en Italie, la Suisse est essentiellement composée de PME, tournées vers l’exportation et spécialisées sur des marchés de niche. La spécialisation sectorielle des industries suisses fait également qu’elles sont dépendantes des débouchés extérieurs et la taille du marché intérieur pousse également à l’exportation. Toutefois, malgré ce dynamisme industriel, de nombreuses TPE/PME ferment faute de repreneurs une fois que leur dirigeant part à la retraite.

Le tissu industriel suisse est dense avec une organisation en écosystème qui n’est pas s’en rappeler l’organisation productive italienne. Cette organisation favorise :

- Les transferts de compétences et de savoir-faire entre les entreprises, notamment par la mobilité des salariés ;
L’attractivité pour des salariés qualifiés en raison de la concentration d’un secteur, ce qui favorise le développement des industries présentes,
La spécialisation des entreprises sur certaines étapes de la chaîne de valeur.

L’industrie suisse bénéficie également d’une image de qualité très élevée, si bien que dans certains secteurs comme l’horlogerie le prix a moins d’importance que la qualité du produit. Toutefois, face à la montée de la concurrence mondiale, les industries doivent œuvrer activement pour préserver marges et avantages comparatifs.

Par ailleurs, la Suisse bénéficie également d’une fiscalité différente des autres pays de l’Union européenne :

- Un taux d’imposition moyen sur les sociétés de 15%, mais qui varie d’un canton à l’autre ;
- Un taux de TVA de 7,7% ce qui en fait l’un des plus bas d’Europe,
- Un taux d’imposition sur les personnes physiques très bas parmi les pays occidentaux.

Si les charges patronales et salariales sont moins élevées en Suisse qu’en France par exemple, les salaires sont bien plus élevés. Le salaire minimum n’est pas le même d’un canton à l’autre ce qui induit une concurrence et des difficultés de recrutements dans certains secteurs. Les différences cantonales faussent la compétitivité entre les entreprises.

En outre, si la Suisse est souvent citée pour sa fiscalité, il est beaucoup moins connu que le pays a mis en place des mesures protectionnistes pour préserver son industrie. Elle a notamment mis en place un certain nombre de barrières commerciales en faveur de l’industrie, mais elle a également un système de quotas dans le domaine agricole.

L’industrie suisse peine également à attirer des compétences en raison :

- D'un déficit d’attractivité du secteur industriel ;
- D'une préférence pour les métiers de service plus valorisés que les métiers de production pour les jeunes générations ;
- D'une évolution de la société qui privilégie des formations plus longues et généralistes,
- De l’inadéquation des formations aux métiers de l’industrie.

Comme les autres pays européens, l’industrie suisse voit ses parts à l’exportation menacées par l’arrivée de nouveaux entrants sur le marché. Dans certains secteurs, les conséquences sont :

- Une érosion des marges pénalisant l’investissement dans la modernisation des unités de production et l’innovation,
- Le risque que le prix devienne le premier critère de choix dans certains secteurs faute de différenciation suffisante.

Écosystèmes de PME, spécialisation sur des marchés de niche, salariés hautement qualifiés et investissement élevé dans la R&D et le système universitaire sont des éléments expliquant la force de l’industrie suisse. Le paradoxal équilibre fiscalité/protectionnisme peut constituer une piste pour favoriser le renouveau de l’industrie française.


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