Le marché de l’assurance emprunteur, qui dépend à hauteur de 72% de la bonne santé du crédit immobilier, a bénéficié en 2020 de la formidable résistance de ce marché dans un contexte particulièrement compliqué. Selon nos premières estimations, la production de nouveaux crédits s’est stabilisée et les encours ont progressé de près de 5% sur un an. Une dynamique alignée à celle de la dernière décennie où les cotisations ont affiché un taux de croissance annuel moyen de 4%. À l’opposé, l’effondrement du crédit à la consommation annonce une contre-performance qui pèsera sur le marché de l’assurance emprunteur. À plus long terme, les fondamentaux du marché de l’assurance emprunteur ne semblent pas être remis en cause par la crise.
Si le consommateur sort grand gagnant du processus d’ouverture à la concurrence, le bilan paraît plus mitigé quant à l’équilibre des forces concurrentielles. Face aux évolutions réglementaires de ces dix dernières années, les acteurs alternatifs aux bancassureurs ont entrevu la possibilité d’accroître significativement leurs parts de marché. À ce jour, les résultats ne sont pas réellement au rendez-vous et sûrement pas à la hauteur des efforts et investissements déployés. Les conclusions du rapport du CCSF sont d’ailleurs sur ce point sans équivoque : la domination des banques n’est en rien remise en cause. Tout au plus ont-elles cédé un peu de terrain, mais loin des attentes des acteurs alternatifs. Et force est de reconnaître qu’elles ont fait la preuve de leur capacité de riposte face aux assauts de la concurrence. Des ripostes à géométrie variable : segmentation accrue de leur contrat de groupe, et donc de leur grille de tarifs, dérogation tarifaire en cas de besoin, déploiement de contrats individuels défensifs, voire accords de distribution avec des acteurs alternatifs en sont autant d’exemples. Ces choix différenciés des banques ont semble-t-il porté leurs fruits même si leurs compétiteurs pointent encore du doigt la persistance de dysfonctionnements et de manœuvres dilatoires.
En parallèle, l’assurance emprunteur se digitalise et l’accélération de la diffusion des usages numériques avec la crise sanitaire constitue un terrain fertile à ce phénomène. Les initiatives dans le champ des assurances 100% en ligne se sont ainsi multipliées dans l’ensemble de la profession. Cela permet d’optimiser les coûts face aux pressions sur les marges, mais aussi d’améliorer l’expérience client, un enjeu clé face aux réticences au changement de nombreux Français. Ce travail sur l’expérience client passe également par un allègement des formalités médicales, avec des questionnaires simplifiés ou encore le relèvement des seuils de déclenchement d’examens complémentaires. Autre tendance forte, la personnalisation des offres avec pour objectif de s’adapter toujours plus à des profils de clientèles spécifiques ou à des situations. La distribution massive de prêts garantis par l’État a notamment poussé à l’apparition de solutions d’assurance emprunteur dédiées à ce type de prêts.
Publié le mercredi 21 avril 2021 . 3 min. 08
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