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L’économie française doit tout faire pour accroître la compétitivité de ses entreprises ? En fait, une étude des économistes Philippe Frocrain et Pierre-Noël Giraud montrent que les emplois exposés à la concurrence internationale sont minoritaires et en déclin. Entre 1999 et 2015, leur part est passée de 27,5 à 23,6 % de l’emploi total. En volume, le secteur exposé a perdu environ 400 000 emplois sur la période pendant que le secteur abrité en a créé 2,78 millions.

Près d’un emploi sur deux du secteur exposé est un emploi de services. Leur progression est rapide, notamment dans les activités des sièges sociaux, le conseil de gestion, le conseil informatique, la recherche et développement, le tourisme, mais insuffisante pour compenser les destructions d’emplois du secteur manufacturier, par exemple dans l’habillement, le textile ou l’automobile.

Les pertes d’emplois dans ces secteurs sont dues à plusieurs facteurs : la concurrence des pays émergents, une demande des ménages plus orientée vers les services, la sous-traitance des certaines fonctions à des entreprises de service et des gains de productivité. Celle-ci augmente plus vite dans le secteur exposé que dans le secteur abrité.

Résultat, c’est également le secteur où les salaires sont plus élevés, de 27 % en moyenne, par rapport au secteur abrité. Un écart qui ne reflète pas des différences de qualification entre les deux secteurs mais plutôt le constat que les entreprises exportatrices, plus productives, paient plus que les autres.

Pour autant, l’écart de salaires entre les deux secteurs s’accroît beaucoup moins vite que l’écart de productivité. Pour ne pas perdre leurs salariés, les entreprises du secteur abrité sont obligées de suivre les augmentations de salaires du secteur exposé. Comme leur productivité est plus faible, elles se rattrapent en augmentant les prix, ce que l’on constate effectivement.

Tout cela signifie-t-il que la France n’a pas à se préoccuper de sa compétitivité en termes d’emplois ? Non bien sûr. Car la dynamique respective de l’emploi dans les deux secteurs a des répercussions territoriales importantes. La baisse de l’emploi manufacturier touche beaucoup d’économies locales. C’est l’un des nouveaux résultats importants des études économiques actuelles que de montrer que si, globalement, la mondialisation est responsable de peu de pertes d’emplois dans les pays du Nord, les effets locaux peuvent être très importants.

De manière plus positive, les auteurs montrent que la création d’emplois exposés dans un territoire encourage la création d’emplois abrités. Leurs calculs sur la période 2008-2016 aboutissent à l’estimation d’un multiplicateur d’emploi local de 0,8 : 100 emplois exposés créés entraînent la création de 80 emplois abrités. On comprend mieux pourquoi les collectivités locales cherchent à attirer des entreprises internationales sur leur territoire. A l’inverse, quand l’économie mondiale va mal, les effets sur l’emploi local sont plus forts.

Les années 1990 avait vu la montée d’un débat important sur les conséquences de la mondialisation sur l’emploi. Un débat qui s’est éteint à partir du début des années 2000, le changement technologique étant considéré comme le principal facteur structurant de la dynamique des emplois.

Le retour des économistes sur le sujet est une bonne nouvelle : mesurer les impacts, en particulier locaux, de la mondialisation, permet de disposer d’un bilan précis et de mettre en œuvre les politiques publiques nécessaires pour maximiser les effets bénéfiques et contrecarrer les effets négatifs sur les territoires. Une obligation en ces temps de montée des populismes et de tentation de fermeture des frontières.



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