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Dette publique française : la faute au libéralisme

Publié le mercredi 5 décembre 2018 . 3 min. 44

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Pour bien comprendre la dynamique de la dette publique française, il faut prendre du recul. Une mise en perspective historique sur un siècle et demi en dévoile les trois déterminants clés : les conflits, les crises et la régulation économique libérale des dernières décennies.

 

Les deux premiers éléments se comprennent facilement. Les guerres entraînent un surcroit énorme de dépenses publiques qui creusent les déficits et les dettes. La faiblesse, voire la chute, de l’activité lors des crises économiques se traduit par une diminution des recettes fiscales, en même temps que les dépenses d’un Etat providence peu développé (les années 1930) ou plus développé (post subprimes) accroît les dépenses. Cela creuse les déficits publics et les dettes en même temps que le PIB s’effondre : le ratio dette sur PIB ne peut qu’exploser.

 

Un regard sur la longue période montre que la France a déjà connu un niveau de dette proche de 100 % du PIB comme aujourd’hui. Du fait des deux guerres mondiales, à cause de la grande crise des années 1930 – aux effets bien plus forts de ce point de vue que ceux de la crise récente – mais aussi au début du XXe siècle.

 

Au-delà de ces évènements exceptionnels, on s’aperçoit que la dette publique française connaît une croissance quasi continue depuis la fin des années 1970. Pour l’économiste de l’université Paris I Bruno Tinel, cette évolution se retrouve dans d’autres pays industrialisés et représente une caractéristique de la période libérale. Il montre d’abord que le taux de croissance en volume de la dépense publique française était bien plus fort dans les années 1960, sans que la dette progresse, et n’a cessé de décroître depuis : ceux qui expliquent la montée de la dette publique française par une explosion des dépenses se trompent. L’explication se trouve ailleurs.

 

D’abord dans la forte montée des taux d’intérêt entre la fin des années 1970 et le milieu des années 1990. La priorité donnée à la lutte contre l’inflation a incité les banques centrales à fortement augmenter le niveau des taux. De ce fait, le coût de la dette a grimpé, une partie croissante de la nouvelle dette servait à rembourser l’ancienne dans un effet boule de neige délétère.

 

Ensuite, les baisses d’impôts inaugurées par le premier ministre Jacques Chirac à la fin des années 1980, seront renforcées au début des années 2000 par le président Jacques Chirac, suivi par Nicolas Sarkozy. L’effet sur la dette ? Selon un rapport remis en 2010 par Paul Champsaur, alors président de l’Autorité de la statistique publique, et Jean-Philippe Cotis, alors directeur général de l’Insee, 400 milliards de recettes ont été perdues et « en l’absence de baisses de prélèvements, la dette publique serait environ 20 points de PIB plus faible aujourd’hui qu’elle ne l’est en réalité ». Un écart énorme.

 

Il faut ajouter qu’avec la montée des inégalités sociales, lorsqu’il y a augmentation de la richesse, cela se traduit par des revenus se dirigeant de manière croissante vers des personnes plus portées vers l’épargne que la consommation et, avec le capitalisme actionnarial, avec des profits se transformant plus en dividendes qu’en investissements. Autant d’éléments qui pèsent sur le rythme de croissance et contribue à faire monter le ratio dette sur PIB.

 

Une politique monétaire très rigoureuse, des coupes dans les recettes fiscales, la financiarisation de l’économie et la montée des inégalités représentent les ferments libéraux de la montée et du niveau actuel de la dette publique française.


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