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Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne, a indiqué récemment qu’« il sera nécessaire de revoir et éventuellement de reconsidérer notre politique monétaire ». Revoir et même reconsidérer mais pour faire quoi ?

 

Le taux directeur, celui auquel la BCE prête aux banques a déjà été abaissé à 0,05 % depuis septembre 2014. Ce crédit bon marché de monnaie centrale n’a pas pour autant relancé les prêts à l’économie en Europe. Et il y a peu de chance qu’une nouvelle baisse, même à 0,01 %, ait un impact significatif.

 

La BCE peut accroître son Quantitative Easing, l’achat de titres financiers financé par la création monétaire en passant de 60 à, par exemple, 80 milliards par mois.

 

Mais pour quel résultat ? L’argent donné aux banques ne se retrouve pas en crédits aux entreprises et aux ménages, faute de demande. Certes, en poussant les taux d’intérêt sur les titres de dette publique à la baisse, la BCE les rend peu attractifs, et espère ainsi inciter les investisseurs à financer directement les entreprises en achetant leurs actions et leurs obligations, plus rentables. Mais ces marchés sont risqués, volatils, et les investisseurs rechignent.

 

Dernière arme : comme les banques ont tendance à être frileuses dans leur volonté de prêter, elles préfèrent garder une partie de leur argent au chaud sur un compte auprès de la BCE. Celle-ci a alors décidé de passer le taux de rémunération de ces dépôts à -0,30 % depuis décembre dernier. En clair, la BCE taxe les dépôts des banques !

 

Mario Draghi peut aller plus loin en plaçant les taux négatifs à -0,50 % par exemple. Il en attend, sans le dire, un effet sur le taux de change. Car les banques sont alors incitées à placer leurs liquidités à l’étranger où les taux d’intérêt sont plus élevés qu’en Europe. Ce qui pousse à la dépréciation de l’euro. Cela a marché au début mais les banques centrales étrangères, en premier lieu américaine, rechigne à laisser leur monnaie trop s’apprécier.

 

Bref, la politique monétaire a permis de sauver la zone euro. Mais elle est aujourd’hui inefficace à la remettre sur pied. Il faudrait trouver de nouvelles voies permettant à la banque centrale de relancer directement l’économie européenne. Lesquelles ?

 

La BCE pourrait acheter directement des actions ou des obligations privées. Mais les variations d’humeur des marchés se retrouveraient dans son bilan. Les entreprises qui bénéficieraient de ses achats verraient leur coût de financement réduit, mais pas les autres. De plus, le marché des dettes privées potentiellement achetables est étroit en Europe : 900 milliards contre 7500 milliards pour les dettes publiques.

 

Reste une dernière possibilité : soit un financement de projets d’infrastructures publiques par la création monétaire, soit une distribution directe d’argent aux Européens. Paul Krugman et Ben Bernanke, John Maynard Keynes et Milton Friedman, Martin Wolf du Financial Times et bien d’autres ont déjà soutenu ce genre d’idée.

 

Dans le premier cas, une rénovation thermique des bâtiments par exemple ferait sens : l’effet macroéconomique -et écologique – serait direct, local et important. Dans le second cas, chaque Européen verrait son compte en banque alimenté chaque mois par la BCE. Nul doute que la mesure serait populaire ! Mais moins efficace : une partie du revenu supplémentaire serait épargné, une partie augmenterait les importations.

 

Surtout, il faudrait dans les deux cas apporter plus d’argent aux Grecs et aux Portugais et moins aux Allemands et aux Français. Bref, procéder à une forme de redistribution des revenus dans la zone euro. Une décision éminemment politique, correspondant à des choix démocratiques, mais dont la maîtrise serait laissée aux techniciens de la banque centrale.

 

On demanderait, en fait, à la BCE, de se substituer à l’absence de politique budgétaire européenne. Et de réussir à relancer la croissance pendant que la politique budgétaire et celle des revenus vont dans l’autre sens. Pas facile. Mais face au risque de déflation qui continue à peser sur l’Europe, il est peut-être temps que la politique monétaire s’aventure, encore plus loin, hors des sentiers battus.

 

Christian Chavagneux, Et si la BCE se substituait à la politique budgétaire..., une vidéo Xerfi Canal TV


Publié le mercredi 09 mars 2016 . 4 min. 13

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