Connexion
Accédez à votre espace personnel
Recevez nos dernières vidéos et actualités quotidiennementInscrivez-vous à notre newsletter
ÉCONOMIE
Décryptages éco Intelligence économique Intelligence sectorielle Libre-propos Parole d'auteur Graphiques Notes de lecture
STRATÉGIE & MANAGEMENT
Comprendre Stratégies & Management A propos du management Parole d'auteur
IQSOG
RUBRIQUES
Économie généraleFranceEurope, zone euroÉconomie mondiale Politique économique Emplois, travail, salairesConsommation, ménagesMatières premières Finance Géostratégie, géopolitique ComprendreManagement et RHStratégieMutation digitaleMarketingEntreprisesFinanceJuridiqueRecherche en gestionEnseignement, formation
NEWSLETTERS
QUI SOMMES-NOUS ?


La dette, c'est aussi un signe de richesse et de puissance

Publié le lundi 25 avril 2016 . 3 min. 47

Voir plus tard
Partager
Imprimer

La Banque centrale européenne (BCE) annonce qu’elle va acheter la dette des entreprises privées mais le Fonds monétaire international (FMI) se plaint que le désendettement des entreprises n’est pas assez rapide. La doxa nous dit qu’il faut limiter la dette publique française mais les Etats-Unis sont plus endettés que nous et s’en sortent mieux ! L’endettement est-il bénéfique ou néfaste pour l’économie ?

 

D’abord, la dette, c’est pour les riches. D’ailleurs, « On ne prête qu’aux riches », c’est bien connu ! Plus vous avez de revenus, de profits ou de perspectives de revenus ou de profits, et plus on vous prête.

 

Et les subprimes, direz-vous, ce n’était pas une crise d’endettement des pauvres ? Non. La montée des défauts de remboursement a été prioritairement le fait des classes moyennes et des personnes à revenus plus aisés. Les emprunteurs en délicatesse se trouvaient dans les quartiers moyens et riches, là où les prix ont le plus grimpé durant la bulle et se sont le plus effondrés après son éclatement, comme le démontre une remarquable étude.

 

Loan originations and defaults in the mortgage crisis. The role of the middle class”, par M. Adelino, A. Schoar et F. Severino, NBER Working Paper n°20848, janvier 2015

 

Disposer de revenus élevés, c’est pouvoir faire jouer « l’effet de levier », véritable secret de la richesse. Le principe est simple : vous constituez 100 euros d’épargne que vous placez à 10 % par an. Au bout d’un an, vous avez gagné 10 : rentabilité, 10 %. Si maintenant vous placez toujours 100 mais avec 10 d’épargne et en empruntant 90, au bout d’un an, vous avez toujours gagné 10. Mais cette fois, 10 d’épargne vous ont rapporté 10 : rentabilité, 100 % ! Mais il faut pouvoir emprunter…

 

D’où, deuxième constat, la dette est un signe de puissance, pas de faiblesse. En France, la fable de la cigale et la fourmi nous incite à croire que le débiteur, la cigale, est toujours sous le joug des désirs du créancier, la fourmi. Les économistes libéraux en profitent pour appeler à une réduction rapide de la dette publique, donc des déficits, donc des dépenses, en particulier d’Etat providence. La contrainte de la dette est politiquement instrumentalisée.

 

Mais les économistes hétérodoxes réclament également de réduire la dette publique : elle met les gouvernements sous la domination des politiques libérales voulues par les marchés et elle nourrit les rentiers. Pourtant Lionel Jospin a pu créer des emplois publics et passer aux 35 H sans problème pour notre dette. Et ce ne sont pas nos créanciers qui réclament la loi El Khomri, c’est, malheureusement, un choix de nos gouvernants.

 

Certes, il faut payer des intérêts, mais en échange, nous avons des écoles, des hôpitaux, etc. Aujourd’hui, la France emprunte à taux faibles, voire négatifs et cela devrait durer un moment. C’est plutôt le moment de s’endetter !

 

Tout cela revient-il à dire que la dette est toujours positive ? Non, il peut y avoir un excès d’endettement. Des ménages, qui en souffrent. On dispose pour les aider de commissions de surendettement. Des Etats aussi peuvent être surendettés et le payer au prix fort comme l’Argentine ou la Grèce, humiliée l’an dernier par ses créanciers. Mais là, il n’existe pas de mécanisme international permettant de traiter les problèmes de dette souveraine. Un manque. Qui doit conduire les créanciers à abandonner une partie de leurs créances : quand on a trop emprunté, c’est que les créanciers ont trop prêté, ils doivent, aussi, payer le coût de leurs erreurs.

 

Surtout, les banques peuvent trop emprunter : lorsqu’elles ont recours au crédit pour spéculer et qu’elles se trompent dans leurs paris, cela se transforme en risque systémique : cette dette-là est la plus dangereuse.

 

L’excès de dette est nuisible à la santé des économies. Mais une dette maîtrisée, comme celle de la France, est un signe de richesse et de puissance.

 

Christian Chavagneux, La dette, c'est aussi un signe de richesse et de puissance, une vidéo Xerfi Canal TV


x
Cette émission a été ajoutée à votre vidéothèque.
ACCÉDER À MA VIDÉOTHÈQUE
x

CONNEXION

Pour poursuivre votre navigation, nous vous invitons à vous connecter à votre compte Xerfi Canal :
Déjà utilisateur
Adresse e-mail :
Mot de passe :
Rester connecté Mot de passe oublié?
Le couple adresse-mail / mot de passe n'est pas valide  
  CRÉER UN COMPTE
x
Saisissez votre adresse-mail, nous vous enverrons un lien pour définir un nouveau mot de passe.
Adresse e-mail :