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Le grand méchant loup de la dette publique

Publié le mercredi 25 janvier 2017 . 4 min. 10

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Il était une fois la dette publique française. A chaque petit mouvement de hausse des taux d’intérêt, ce monstre, tapi dans l’ombre, voit ses crocs et son appétit grandir. A la fin, il mange la France. Ce petit conte de fée berce depuis des années les commentateurs et économistes libéraux qui nous annoncent régulièrement la faillite de notre pays.

Les mois de janvier sont propices à la reprise de cette petite histoire. Janvier est en effet le mois où les ministères des Finances annoncent leur besoin d’emprunt pour l’année. Nous avons ainsi appris qu’en 2017 la France est en quête de 200 milliards d’euros auprès des investisseurs, 185 milliards en tenant compte des rachats de dettes anciennes que nous annulons. Soit le deuxième plus gros besoin d’argent européen derrière l’Italie. Or, les économistes sont tous d’accord pour dire que les taux d’intérêt sont désormais plutôt orientés à la hausse et montent déjà : le coût de la dette publique va donc croître. Pour finir par nous mettre sur la paille ? Là, c’est aller un peu trop vite en besogne. Et pour trois raisons.

 

1. La France s’endette à coût faible
La dette publique française progresse, c’est indéniable. Autour de 66-67 % du PIB juste avant la crise des subprimes, elle frôle aujourd’hui les 100 %. Mais  son coût ne cesse de se réduire depuis plus de 20 ans : les intérêts sur la dette représentaient l’équivalent de 3,2 % du PIB en 1995, 2 % en 2016.

Certes, les taux d’intérêt commencent effectivement à remonter. La France empruntait à 10 ans à un taux de 0,7 % en novembre dernier et à… 0,8 % début janvier 2017. Le gouvernement les voit monter jusqu’à 1,25 % à la fin de l’année car les taux européens suivent les taux américains, orientés à la hausse en même temps que l’inflation. Une hausse des taux que l’on peut tout de même qualifier de minime et qui ne jouera que sur les nouveaux emprunts. Il n’y a franchement pas péril en la demeure

2. La BCE ne souhaite pas une remontée brutale des taux
Le danger pourrait venir d’une hausse incontrôlée et, surtout, durable des taux d’intérêt. Mais pourquoi privilégier un tel scénario ? La banque centrale des Etats-Unis a plutôt annoncé une politique de hausse modérée et progressive.
Côté européen, en achetant chaque mois 80 milliards de titres de dette, essentiellement publique, la BCE nourrit une forte demande, ce qui permet de maintenir des taux bas. Elle a certes annoncé son intention de diminuer ses achats à 60 milliards à partir d’avril prochain. Mais le montant reste conséquent, surtout face à une offre potentielle de titres qui a plutôt tendance à diminuer.
Ajoutons qu’avec une inflation anticipée de l’ordre de 1,1 % en France pour cette année, le taux d’intérêt réel, une fois l’inflation prise en compte, de l’endettement français sera proche de zéro.

3. On ne laisse pas des dettes aux générations futures
Enfin, les gouvernements ne laissent pas le fardeau de la dette à nos petits-enfants. La durée moyenne de la dette publique française à moyen long terme est de 8 ans, celle de plus de 20 ans en représente moins de 10 %. La dette, c’est nous qui la remboursons. Et de ce point de vue, les contempteurs de la dette publique oublient qu’à chaque fois que quelqu’un s’endette de 1 euro, quelqu’un d’autre gagne une créance de 1 euro. On laisse donc, pour l’avenir, autant de créances que de dettes ! La question principale est celle de savoir qui détient ces créances et si ceux qui touchent les intérêts actuels paient bien leurs impôts sur ce qu’ils touchent. Mais ça, on n’en entend guère parler.

 

On comprend bien la logique politique de ceux qui nous racontent l’histoire du grand méchant loup de la dette publique : la réduire implique de diminuer rapidement nos déficits, mais comme ils veulent également diminuer les impôts, la seule façon de faire consiste à tailler drastiquement dans les dépenses. Le programme de François Fillon a eu le mérite de démontrer que ce n’était possible qu’en remettant violemment en cause notre Etat Providence. Par leurs attaques sur la dette, c’est notre protection sociale que certains aimeraient voir croquer, pour s’en débarrasser.

 

Christian Chavagneux, Le grand méchant loup de la dette publique, une vidéo Xerfi Canal TV.


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