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Lehman Brothers : les magouilles étaient pires que ce que l'on savait

Publié le mercredi 23 mars 2016 . 3 min. 54

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Près de huit ans après les faits, vous croyez tout savoir sur les déboires de la  banque d’affaires américaine Lehman Brothers ? Grossière erreur : un livre enquête, tout juste publié aux Etats-Unis, de l’expert Oonagh McDonald lève le voile sur les véritables raisons des déboires de la banque.

 

Sans conteste, la banque a pris des risques insensés, entretenus par l’hubris de son patron Dick Fuld. Mais c’est loin d’expliquer la chute de la banque.

 

Le livre avance d’abord une idée plutôt contre intuitive sur le rôle des fameux produits dérivés, ces produits financiers à risque. Lehman Brothers, une banque moyenne, c’est alors 1,2 million de contrats dérivés, signés avec 930 000 contreparties et pour une valeur faciale de 39 000 milliards de dollars ! De quoi faire peur ! Mais, au final, les créanciers ne perdront « que » 150 milliards.

 

Cinq semaines après la faillite, 80 % des contrats étaient déjà débloqués.

 

Mais cinq ans après, 1000 contrats sont toujours en négociation. Pourquoi ? En partie parce que le liquidateur de l’entreprise n’arrive toujours pas à déterminer avec laquelle des entités juridiques de Lehman les contrats ont été signés ! L’opacité d’une banque, immatriculée au Delaware, avec ses 8000 entités, enregistrées pour partie au Luxembourg, en Suisse, aux Bermudes et autres paradis fiscaux était au cœur d’une stratégie de dissimulation des risques.

 

La  banque disposait pourtant, sur le papier, de l’un des meilleurs contrôles des risques de la place. Mais le jour où les paris de la banque ont dépassé les limites de risque qu’elle s’était fixée … elle a changé le mode de calcul des limites pour pouvoir les augmenter. Quand le chef du contrôle des risques s’est plaint de ces pratiques, il a été licencié. Quant au régulateur, la SEC, censée surveiller tout cela, elle s’est contentée de demander à Lehman de respecter ses propres modèles de risques, sans chercher à s’assurer de leur qualité.

 

Grâce à une immatriculation au Delaware, Etat aux lois laxistes, les dirigeants de la banque ne peuvent être retenus responsables du fiasco à titre individuel car ils ont agi « de manière loyale et de bonne foi ». Au-delà de la fiscalité, le Delaware est un paradis juridique.

 

Il y a bien pourtant un comportement qui aurait dû conduire les managers devant les tribunaux, c’est celui des magouilles comptables. Les dirigeants de Lehman ont sciemment utilisé le marché du repo à des fins de dissimulation.

 

Les financiers se prêtent entre eux de l’argent sur le marché des repurchase agreements  ou repo. Le principe est simple : une banque qui a besoin d’argent à très court terme vend un titre qu’elle détient, par exemple un bon du trésor, à une autre et promet de lui racheter quelques jours après à un prix un peu plus élevé qui constitue la rémunération du service. Le temps de réaliser l’opération, la banque a moins d’activité (elle en a vendu une partie de son actif) et plus de ressources (elle a renforcé son passif). Elle paraît donc moins risquée qu’elle l’est en vérité. Mais c’est très temporaire.

 

Les dirigeants de Lehman Brothers ont utilisé cette technique juste avant l’arrêté de leurs comptes trimestriels pour dissimiler aux régulateurs et aux investisseurs leur trop plein d’activité et leur manque de ressources. Aucun juriste américain n’ayant voulu valider leurs pratiques, ils ont réalisé tout cela à partir de leur filiale de Londres… où ils ont trouvé des experts bien plus conciliants. Personne ne sera poursuivi pour cela.

 

Lehman Brothers a fait faillite car elle a pris trop de risques, c’est entendu. Mais cela n’a été possible que par des magouilles comptables, la destruction interne de son contrôle des risques et l’utilisation de paradis fiscaux et réglementaires. Qui sont les trois véritables sources de la panique bancaire mondiale de la fin 2008.

 

Christian Chavagneux, Lehman Brothers : les magouilles étaient pires que ce que l'on savait, une vidéo Xerfi Canal TV


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