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Attention, la France devient une colonie numérique

Publié le jeudi 7 juin 2018 . 4 min. 35

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La France a pris un retard considérable en matière d’intelligence artificielle.  Peut-elle combler son retard ?

 

L’IA est une révolution technologique qui mêle informatique et sciences cognitives et aboutit à l’élaboration d’algorithmes disposant de capacités autonomes d’apprentissage, en s’appuyant notamment sur le traitement d’un grand nombre d’informations, qui leur permettent de résoudre rapidement des problèmes compliqués.

 

Les enjeux du développement de l’intelligence artificielle sont énormes. Pour le député Cédric Villani, c’est « une des clés du monde à venir ». Pour Vladimir Poutine : « celui qui deviendra leader dans ce domaine sera le maître du monde ».

 

Pourquoi ? L’IA confère un avantage militaire stratégique. Elle permet un contrôle des populations. Elle est au cœur des enjeux de domination économique.

 

Les problèmes de Facebook sont l’une des illustrations de la capacité des IA à fournir des outils pour identifier, tracer et contrôler les salariés, les clients, les citoyens en général. Le principal enjeu est ici celui de la protection de la vie privée, chez soi et au travail.

 

Dans le domaine économique, l’IA est, comme Janus, à double face. Côté pile, c’est une source d’efficacité. Par exemple, montrait récemment The Economist, en utilisant l’analyse de données sur les ventes passées et des prévisions météo, l’entreprise française Leroy Merlin a réduit ses stocks de 8 % tout en augmentant ses ventes de 2 %.

 

Côté face, l’IA organise un nouveau partage de la valeur ajoutée. Celle incluse dans les voitures autonomes appartiendra aux entreprises qui vont fournir les algorithmes, telle Google, capables de capter de la valeur dans toutes les industries et services qui vont les utiliser. Cela peut conduire à développer un capitalisme de rente, de concentration des richesses et d’inégalités. D’autant plus que le leader peut remporter le paquet : plus de clients amène plus de données, plus d’IA et une meilleure efficacité.

 

Enfin, il ne faut pas l’oublier : le développement de l’IA vise à économiser du travail humain, du moins qualifié et du plus qualifié.

 

Et la France dans tout ça ? Le récent rapport Villani rappelle quelques épisodes peu glorieux. Lorsque l’éducation nationale a voulu répondre à ses besoins numériques, elle a fait appel à Microsoft. La DGSI, nos services secrets, ont acheté des logiciels à l’entreprise Palantir, une start up liée à la CIA…

 

Au cœur du modèle économique de l’intelligence artificielle, on trouve trois choses : de grosses quantités de données ; des algorithmes sophistiqués pour les traiter ; une grosse puissance de calcul pour le faire vite. Face à l’échec du privé, le rapport Villani propose de bâtir une politique industrielle dans les trois domaines.

 

La France dispose d’une masse de données dans quatre secteurs : la santé, la défense, l’écologie et les transports. Le rapport propose de concentrer les efforts français dans ces domaines prioritaires en y poussant les travaux d’intelligence artificielle par la commande publique.

 

Afin de développer notre puissance algorithmique, le député assume une forme de mercantilisme intellectuel : il faut mettre les moyens financiers pour conserver les matheux et informaticiens que nous formons et qui vont travailler dans les centres de recherche de Samsung, Google ou Facebook qui viennent s’installer en France. Et même attirer les cerveaux étrangers ! Il recommande enfin de construire un supercalculateur public uniquement dédié à l’intelligence artificielle ainsi que du cloud privé pour développer la puissance de calcul.

 

Le président de la République a salué ce travail dont il soutient les propositions mais ne lui affectent que 1,5 milliard d’euros de budget… quand celui de Google est de 13 milliards ! La firme de Mountain View paraît loin devant dans le secteur, Amazon est derrière dont les IA suivent nos achats et contrôle 40 % de l’offre de cloud. Et sans oublier les énormes efforts chinois ; le pays s’est fixé comme objectif de réaliser une rupture technologique dans le domaine d’ici 2025 et s’en donne les moyens.

 

Très, très loin derrière, la France semble vouée à rester une colonie numérique.


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