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Combien vaut un patron ?

Publié le lundi 20 juin 2016 . 4 min. 48

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Les batailles autour des rémunérations de certains grands patrons d’entreprises privées posent une question simple mais à laquelle il est difficile de répondre : combien vaut un patron ?

 

Sur le plan empirique, selon une enquête publiée par La Tribune, en 2015, un patron du CAC 40 touchait en moyenne 4,2 millions d’euros. Mais entre les 16,8 millions d’Olivier Brandicourt (Sanofi) et les 993 000 euros de Martin Bouygues, il existe un écart de 1 à 17. La diversité des rémunérations est donc grande.

 

Une étude, plus ancienne, de l’Insee pour la CGPME permet de se faire une idée des rémunérations des dirigeants de PME. Les patrons d’entreprises de moins de 20 salariés touchaient en 2010 en moyenne 51 000 euros par an et ceux de plus de 50 salariés 107 000. Dans chaque catégorie – moins de 20 salariés, entre 20 et 50, plus de 50 – les différences de rémunérations selon les secteurs d’activité vont de 1 à 3.

 

On compare souvent les rémunérations du CAC 40 avec le Smic. Il est vrai que les chiffres sont impressionnants puisque le patron moyen du CAC gagne en un an près de deux siècles et demi d’années de travail d’un smicard. Mais sur la base d’un salaire moyen de l’ordre de 36 000 euros dans le secteur privé selon l’Insee, le patron moyen du CAC 40 gagne en un an 120 années d’un salarié moyen et même 70 ans d’un travail de cadre.

 

Existe-t-il des raisons qui permettraient de justifier de telles différences de traitement ? Premier argument, il y aurait un marché mondial du patron et, comme pour les grands sportifs ou les vedettes, les meilleurs empochent les plus grosses mises.

 

Or, comme le fait remarquer le chercheur Hervé Joly, les vedettes du showbiz s’apparentent plus « à des entrepreneurs individuels qui engrangent des bénéfices en fonction des ventes ». Et s’il y a bien une sorte de marché mondial pour certains sportifs, il n’y en pas pour les dirigeants de grandes entreprise qui restent fondamentalement des nationaux. Il n’y a même pas de marché national des patrons : on voit rarement un patron du CAC 40 passer d’une entreprise à l’autre.

 

Une autre justification est avancée : la rémunération suit simplement « la taille de l’entreprise ». D’une part, ce n’est pas toujours vérifié, comme le montre, exemples à l’appui l’enquête de La Tribune citée. D’autre part, on entend alors par « taille » la capitalisation boursière de l’entreprise. On touche là à un élément crucial du débat : un patron qui licencie, qui pollue, qui délocalise, qui sous paient ses employés, etc., mais qui accroît le cours de Bourse par ces pratiques fait monter la taille de l’entreprise et mérite donc d’être largement rémunéré.

 

Ainsi, pour l’avocat Jean-Philippe Robé, ce que touche un dirigeant d’entreprise devrait être lié à sa capacité à créer de la valeur ajouté plutôt que de la valeur actionnariale

 

Face aux dérives actuelles, il apparaît clairement que l’auto-régulation par le secteur privé ne fonctionne pas. Le rapport 2015 de l’Autorité des marchés financiers montre que 75 % des sociétés cotées se sont exonérées d'une ou plusieurs dispositions du code de bonne conduite élaboré par le Medef et l'Association française des entreprises privées (Afep).

 

Les actionnaires peuvent-ils représenter un contre-pouvoir ? Ils jouent de plus en plus ce rôle. A cet égard, on attend avec impatience les nouvelles règles que souhaite imposer le premier fonds souverain mondial, celui du fonds public norvégien présent au capital de 9000 entreprises dans le monde. Selon son dirigeant, après avoir regardé de près la structure de ce que touchent les grands patrons « nous devons examiner de près ce qu’est un niveau adéquat de rémunération pour un dirigeant ».

 

Le gouvernement et le parlement mise sur ce contre-pouvoir en rendant obligatoire pour les conseils d’administration de suivre l’avis des Assemblées générales. Mais cela ne changera rien pour la grande majorité des entreprises où les AG continuent de voter des salaires exorbitants.

 

Chaque société fixe ses propres limites à l’acceptable. En Suisse, en 2013, un référendum visant à fixer un écart maximal de 1 à 12 avec le salaire le plus bas de l’entreprise n’a pas obtenu de majorité. En France, 40 personnalités ont réclamé un plafonnement dont le bon niveau leur paraît être une rémunération de 100 fois le Smic.

 

Si le niveau socialement acceptable reste difficile à mesurer une chose est sûre : il est considéré aujourd’hui en France comme largement dépassé.

 

Christian Chavagneux, Combien vaut un patron ?, une vidéo Xerfi Canal TV


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