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Macron, réincarnation économico-politique de Raymond Poincaré

Publié le jeudi 19 octobre 2017 . 4 min. 31

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Il n’est ni de droite, ni de gauche ; il commence sa carrière politique plutôt à gauche mais gouverne la France plutôt à droite ; il est élu en contournant le système des primaires. Il est adepte de l’équilibre budgétaire et son maître mot est « rétablir la confiance ». Avant, il a travaillé pour les grandes entreprises. Ce parcours, reconnaissable entre mille, correspond bien sûr à celui du président de la République. Mais de celui qui a dirigé la France entre 1913 et 1920 : Raymond Poincaré !

 

Les similitudes sont frappantes avec notre président. Et elles n’en restent pas à la trajectoire politique : la fascination l’emporte lorsque que l’on s’aperçoit que leur rapport à l’économie et à ses liens avec la politique rapproche sensiblement, de manière étonnante, les deux chefs d’Etat à un siècle d’intervalle. Pourtant, il subsiste des différences essentielles, et instructives, sur lesquelles Emmanuel Macron pourrait se pencher avec intérêt.

 

Raymond Poincaré croit en une société de liberté : libre de contraintes (étatiques), chacun peut réussir dans la vie. L’Etat providence n’est pas bon car il détruit le goût du risque : remise en cause des contrats aidés, réforme de l’assurance chômage, intensification annoncée de la lutte contre la fraude sociale, etc., Emmanuel Macron est sur la même ligne.

 

La priorité économico-politique de Poincaré est l’épargnant. Il faut le protéger fiscalement - ne pas surtaxer le capital - et politiquement, en lui donnant les moyens de se faire élire. La classe politique doit s’ouvrir à la bourgeoisie moyenne montante, favoriser sa promotion sociale et parlementaire pour la rendre solidaire des efforts en faveur du pays, c’est le garant de la démocratie. Difficile de glisser une feuille de papier à cigarette avec la vision du président Macron et les élus de sa République en marche.

 

Ajoutons que pour ne pas trop taxer les épargnants tout en souhaitant réduire les déficits publics, un problème endémique dans la France de l’après Première Guerre mondiale, la seule solution est de diminuer fortement les dépenses publiques. Là encore, la ressemblance entre les deux dirigeants s’impose.

 

Pourtant, Emmanuel Macron n’est pas la réincarnation parfaite de Raymond Poincaré. Ce dernier a été un élu de base, ministre et premier ministre avant d’accéder à la présidence. Il a su se glisser dans les interstices de la droite et de la gauche pour assurer quelques années de stabilité dans une IIIe République aux majorités fluctuantes, mais sans jamais chercher à détruire les partis de ceux qui ne partageaient pas ses convictions.


Cette acceptation de l’autre se retrouve également en économie. Il ne croyait pas que la fiscalité devait être utilisée pour réduire les inégalités mais on devait faire attention à ce qu’elle ne les aggrave pas, comme le fait notre gouvernement actuel en réduisant drastiquement la fiscalité des plus riches. Poincaré ne voulait pas trop taxer les revenus du capital mais ils devaient à ses yeux l’être plus que les revenus du travail. Et il était partisan de la progressivité de l’impôt. C’est à peine âgé de 30 ans qu’il a prononcé la célèbre phrase, « il faut avoir le courage de voter les impôts nécessaires, il faut avoir le courage fiscal » !

 

Enfin, Poincaré attirait l’attention sur le fait que ceux qui ont réussi ont tendance à monopoliser le pouvoir : il faut toujours s’assurer que les autres, qui sont derrière, puissent, aussi, progresser socialement et être représentés politiquement. Une évolution qui n’a rien de naturelle : s’ils ne partage pas les idées des socialistes, il les remercie de souligner que les évolutions économiques et sociales sont le fruit de rapports de force. 

 

Cette capacité à développer des convictions « et de droite et de gauche » a permis à Poincaré d’être rappelé deux fois au pouvoir comme premier ministre après avoir quitté l’Elysée. Il est resté un homme politique plutôt populaire, même si on l’a aujourd’hui complètement oublié.

 

Son avertissement, contre la confiscation du pouvoir par une élite technocratique mérite, pourtant d’être rappelé aujourd’hui : « le jour où naîtrait une sorte de caste politique et parlementaire sans attache avec les parties les plus vivantes de la démocratie, sans racine dans les profondeurs du sol national, qui sait entre quelles mains inhabiles et inexpérimentées, qui sait peut-être entre quelles mains criminelles tomberaient les destinées de la France ? ».

 

Christian Chavagneux, Macron, réincarnation économico-politique de Raymond Poincaré, une vidéo Xerfi Canal Economie.


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