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Xerfi Risk: Remontée surprise des défaillances d'entreprises

Publié le mardi 31 mai 2011 . 6 min. 21

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C'est le paradoxe du moment. D'un côté, on nous décrit un environnement économique plus favorable, avec une croissance française de 1% au premier trimestre. De l'autre, que voit-on ? Un niveau très élevé de défaillances d'entreprises. C'est ce qui ressort de notre indicateur Xerfi Risk, qui atteindra 62,9 en juin. 62,9, c'est bien plus que 50, qui est le niveau moyen de risque sur longue période. 62,9, c'est aussi plus de 60, c'est-à-dire le seuil d'un niveau de risque élevé. Aujourd'hui, il y a 20% de plus de défaillances qu'avant la crise. D'un niveau déjà élevé, le risque de défaut progresse lui aussi. C'est bien ce que montre l'indicateur Xerfi Risk en hausse depuis janvier et qui a même repris 4 points depuis octobre. Ce qui a mis un coup d'arrêt brutal à l'amélioration des 12 mois précédents. Comment expliquer cette nouvelle fragilité des entreprises ? La principale explication est le choc du coût des matières premières. Je veux parler de la flambée du prix des commodités qui pèse sur la rentabilité des entreprises. Le mécanisme est en réalité assez simple. Sur des marchés très concurrentiels, les entreprises ne peuvent pas répercuter sur leur prix cette hausse des matières premières. Elles sont alors obligées de sacrifier leur marge. Cette menace plane sur de nombreuses entreprises, déjà très fragilisées depuis la crise de 2008. On comprend mieux aussi pourquoi la moitié des entreprises en défaillance appartient à l'industrie et à la construction. L'industrie et la construction, deux filières qui sont donc très exposées aux tensions inflationnistes sur les prix des matières premières. Regardons de plus près le secteur de la construction. Dans la construction, l'indicateur Xerfi Risk est repassé au-dessus de la barre des 80 depuis janvier. C'est un niveau très élevé. La flambée des matières premières comme le cuivre ou le carburant touche durement la profession. Une profession prise en étau entre d'un côté une très forte augmentation de ses coûts de production et de l'autre la baisse des budgets de ses clients. C'est alors le moins-disant qui l'emporte et les marges sont rognées. Les structures les plus faibles n'y résistent pas. Il y a aussi une autre raison au niveau élevé des défaillances dans la construction. Une raison qui tient à l'explosion du nombre d'auto-entrepreneurs. Avec leurs avantages fiscaux, ils viennent concurrencer directement les entreprises existantes. Plus globalement, ce niveau historiquement élevé des défaillances traduit un environnement hésitant. Car le comportement des entreprises est résolument défensif et attentiste. Les deux pieds sur le frein et l'oeil rivé sur leur trésorerie, les entreprises gèlent leur investissement, reportent leur recrutement et réduisent la voilure. Voilà pourquoi les secteurs de sous-traitance se retrouvent alors très exposés. C'est le cas de l'imprimerie où l'indicateur Xerfi Risk dépasse 92, un niveau record. Et même les leaders de la profession sont déstabilisés. Un exemple ? Les filiales de CirclePrinters France. Le nom de CirclePrinters ne vous dit sans doute rien. En réalité, c'est l'ex-Quebecor. En France, c'est plus de 320 millions d'euros de chiffre d'affaires et plus de 1500 salariés. Il s'agit donc bien du géant de l'imprimerie haut de gamme dans l'Hexagone. Un géant qui a été fragilisé par la baisse des paginations et des tirages chez ses clients. Une baisse qui a été notable dans les imprimés publicitaires. Il ne faut pas oublier que le géant est doté d'un outil d'impression très lourd à amortir. Un outil d'impression qui est aussi en sous-capacité. Tout cela dans un contexte de hausse des matières premières, c'est-à-dire de hausse du prix des encres et du papier. C'est pourquoi, malgré 180 millions d'euros investis en 3 ans, les activités françaises sont restées lourdement déficitaires. Ce qui a conduit le holding européen à suspendre son soutien au groupe français. Véritable coup de tonnerre dans la filière graphique, cet évènement est aussi symbolique de la fragilité de notre tissu d'entreprises. Et pour nos PME et nos groupes de taille moyenne, l'horizon pourrait bien encore s'assombrir. Je pense bien sûr à la hausse attendue du SMIC. Une hausse qui va alourdir les coûts des secteurs qui utilisent de la main d'oeuvre à bas salaire comme le commerce ou l'hôtellerie-restauration. Quant à la remontée des taux, ce n'est pas encore un problème. Ce qui est plus inquiétant, c'est la situation des trésoreries qui est en train de se dégrader. Elle annonce une période délicate pour les entreprises les moins capitalisées. Pour finir sur une note plus optimiste, il y a tout de même des secteurs protégés. Sur les 200 secteurs analysés chaque trimestre, Xerfi Risk a identifié les 10 moins risqués. Les 10 secteurs qui offrent de réelles opportunités. Leur point commun à tous ? Ils sont peu sensibles à la conjoncture et ils profitent de soutiens démographique et réglementaire. Prenons l'exemple du vieillissement de la population qui crée de nouveaux besoins. Ce vieillissement de la population bénéficie aux laboratoires d'analyse médicale, aux pharmaciens, aux maisons de retraite, aux opticiens et aux services funéraires. Les activités comptables et juridiques bénéficient elles de contrats quasi-récurrents. Ce qui limite de facto le risque. A regarder ce classement de plus près, on note qu'aucun secteur industriel ne figure dans ce top ten. Rien de surprenant, quand on sait à quel point l'industrie est sensible à la conjoncture. Rien d'étonnant quand on sait combien notre industrie a souffert et continue de souffrir de la concurrence internationale.


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