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Dette de la France : idées fausses et vérités cachées

Publié le samedi 6 janvier 2018 . 4 min. 00

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L'image d'une France en faillite, dont la dette écrasera les prochaines générations, est devenue un cliché. Il est vrai que le taux d’endettement public, qui représentait 20% du PIB au début des années 80, est monté par pallier pour atteindre aujourd’hui près de 100%, soit plus de 2000 milliards d’euros. Chaque enfant français porte environ 32.000 euros de dette publique à la naissance ! Et pourtant, ces données n’ont pas beaucoup de sens.


Le rapport « dette brute sur PIB » n’a aucune signification pertinente en comptabilité car cela revient à rapporter un stock, la dette, à un flux, le PIB. Dans une logique de flux, il serait plus correct de rapporter le PIB annuel de la France à la charge de la dette, c'est-à-dire au montant des intérêts versés chaque année. Pour la France, la somme en jeu est aujourd’hui d’environ 40 milliards d’euros, soit moins de 2% du PIB. Ce n’est pas exorbitant et la tendance est légèrement à la baisse, même si cette baisse est trompeuse car c’est moins la marque d’un effort pour contenir la dette que celui de la baisse des taux. La vigilance s’impose donc mais ce n’est pas non plus le tonneau des Danaïdes.


Un Français ne naît pas seulement avec des dettes, mais aussi avec un patrimoine


En lieu et place d’une logique de flux, il est aussi possible d’adopter un point de vue purement de stock en rapportant la dette (c'est-à-dire le passif) au total des actifs. Sous cet angle la vision de l’endettement de la France change. Le passif est structurellement inférieur à l’actif. En d’autres termes un nouveau-né français ne nait pas avec des dettes mais avec un patrimoine fait d’actifs financiers et non-financiers : maternité, écoles, routes, hôpitaux, monuments et autres infrastructures préexistantes, construits et financés par les générations antérieures.


Il ne faut pas pour autant se voiler la face, la situation est en train de se détériorer. Pour faire court, si l’héritage a quasiment doublé entre 2002 et 2007, il a fondu ensuite de près de 76%.


La France, débitrice vis-à-vis de l'étranger


Mais il existe une autre source de confusion sur la dette. La dette de la France ne peut pas se résumer à celle des administrations publiques. C’est la somme de la dette des entreprises, des ménages et des administrations publiques envers des acteurs situés hors de nos frontières, car la seule partie à rembourser par la France, c'est celle détenue par les investisseurs étrangers. Les dettes internes, elles, s'annulent, puisqu'à la dette d'un agent correspond la créance d'un autre.


La Banque de France publie un « compte des transactions courantes » qui décrit, dans une logique de flux, les échanges de biens, de services, de revenus et de transferts courants avec l'extérieur. Le solde représente ce que la France a emprunté (ou prêté) chaque année. Dans une logique de flux, ce solde courant peut être ramené au PIB.


Quasiment continuellement dans le rouge jusqu’en 1991, le ratio devient positif par la suite pour atteindre son maximum à la fin des années 90. En clair, la France avait troqué son statut de débitrice pour celui de créancière. Mais avec la grande crise, le solde courant a plongé de nouveau dans le rouge et le déficit représente environ 1% du PIB depuis. Clairement la France consomme plus qu’elle ne produit, ce qui n’est pas très sain car un pays ne peut pas vivre indéfiniment au-dessus de ses moyens.


D’ailleurs, dans une logique de stocks, l’accumulation des déficits des transactions courantes a fait plonger la position extérieure nette de la France, qui représente le patrimoine financier net du pays vis-à-vis du reste du monde. La France est ainsi devenue débitrice vis-à-vis de l’étranger et la tendance prise n’est pas bonne. Cela n’est pas soutenable et si l’on veut sérieusement s’occuper de la réduction de la dette, il est prioritaire de s’attacher à rééquilibrer nos comptes extérieurs.


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