Gestion de patrimoine et de fortune : l’heure des grandes manœuvres

Du segment des clients aisés à celui des très grandes fortunes, la compétition bat son plein dans la gestion de patrimoine selon la dernière étude Xerfi Precepta. Dans un contexte de durcissement et de complexification du jeu concurrentiel, les groupes étrangers en particulier anglo-saxons se renforcent, tels Goldman Sachs et Barclays qui ont annoncé leur retour sur les marchés français et européens. Une consolidation des banques privées se précise aussi, encouragée par des acteurs intermédiaires qui ont acquis Meeschaert, Cholet Dupont Oudart et Quilvest Banque Privée. De leur côté, les CGP accélèrent leur rapprochement tandis que les créations de multi-family office prolifèrent.

À l’origine de ces grandes manœuvres : les pressions persistantes sur les marges qui exacerbent la problématique de la taille critique et poussent à l’optimisation des modèles, mais aussi l’impact des investissements pour accélérer la digitalisation. Au-delà, qu’attendre de la situation de sur-épargne exceptionnelle provoquée par la crise sanitaire ? Comment répondre aux enjeux nés d’un environnement réglementaire et financier qui pèse sur la profession ?

Et, finalement, quels leviers privilégier pour tirer tout le parti du potentiel du marché ? Les experts de Xerfi se sont à ce titre penchés sur les quatre grands axes de développement ayant un effet structurant sur le marché à moyen terme :

• D’abord l’enrichissement et l’adaptation des offres à l’environnement financier et aux évolutions sociétales. Des investissements qui se concrétisent par la montée en puissance de l’ISR comme chez Generali, ou encore le déploiement vers les actifs alternatifs à l’instar de l’immobilier ou encore du private equity comme chez CNP Patrimoine.
• 2e axe : l’optimisation des dispositifs « terrain » et les capacités de « sourcing client » pour alimenter les flux d’affaires. Cela passe par un meilleur maillage du territoire, la formation de nouvelles équipes ou la recherche de synergies inter-métiers à l’instar du partenariat entre Swiss Life Banque Privée et Alantra pour développer une offre globale aux chefs d’entreprises.
• 3e axe analysé dans l’étude : l’accélération sur le front de la digitalisation pour optimiser la structure des coûts et capitaliser sur les impacts de la crise sanitaire sur les usages des clients. Ces investissements dans le digital se matérialise par des partenariats avec des start-up, par la mise en place de plateformes, d’outils, de services et de modes de communication digitalisés.
• Enfin l’étude revient sur le calibrage ou le re-calibrage des dispositifs à l’international qui se traduisent par des cessions, des ouvertures de bureaux, des acquisitions opportunistes ou encore des partenariats. BNP Paribas Wealth Management s’est ainsi renforcé en 2021 sur le marché de la gestion de fortune en Chine.