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L’économie a une part très importante dans nos vies. Croissance, chômage, pouvoir d’achat, conditions de travail, protection sociale, retraites, services publics, dette publique, sont des thèmes qui saturent l’actualité et qui donnent lieu à des décisions politiques qui pèsent fortement sur nos existences. Cette importance donne un rôle majeur aux économistes qui sont, par profession, des spécialistes de ces questions et dont on peut donc attendre qu’ils aident à prendre les meilleures décisions pour le bien-être de tous. Et ils le font, du moins c’est ce qu’ils disent.


Bien sûr, il y en a de plus ou moins bons et comme ils ont tendance à ne pas être avares de recommandations comme conseillers du Prince, il peut être utile de connaître leur réel niveau d’expertise. Or il existe justement un prix Nobel d’économie, décerné tous les ans depuis 1969 dont on peut penser qu’il confère un label d’excellence à ceux qui en sont les récipiendaires. Pourtant, la liste est longue de ces prix Nobel qui ont marqué leur discipline davantage par leurs échecs que par leurs conseils avisés.


Comme Lucas lauréat en 1995 qui déclara en 2003 devant l’American Economic Association, que, je cite : « la macroéconomie a réussi son pari : son problème central, la prévention des dépressions, a pour ainsi dire été résolu, et il l’a même été pour plusieurs dizaines d’années ». Et ce, quatre ans avant le début de la grave crise de 2007-2008.


En 1997 Merton et Scholes ont le prix pour une équation qui permet de gérer le risque financier. Mais bien que dirigeants associés d’un fond de placement, leurs conseils le conduisent en 1998 à la faillite. Fidèle à son rôle d’« expert », Robert Merton soutiendra après la chute qu’il n’y avait aucun risque et que c’était la faute du monde qui ne s’était pas comporté comme par le passé, rendant le modèle inefficace. Une attitude typique d’un « expert » qui s’est trompé.


Les travaux sur le chômage de Diamond, Mortensen et Pissarides Nobels en 2010 n’ont guère contribué à le faire disparaître, mais ce qui demeure, en revanche c’est l’idée forte que relève le comité Nobel que « plus les allocations chômage sont importantes, plus le taux de chômage est élevé et la durée de recherche est longue ». Une idée dont l’idéologie néolibérale a fait un de ses postulats et que tant de gouvernements tentent toujours de mettre en application.


Quant à ceux sur les crises de Sargent et Sims, Nobels en 2011 ils ont été bien inefficaces pour absorber le choc de la crise de 2007-2008.


En 2013, deux lauréats, Fama et Schiller défendent des théories contradictoires. Comme le souligne Le Monde, je cite : « L'économie reste ainsi toujours la seule discipline où deux personnes peuvent partager le même prix Nobel en racontant des choses complètement opposées ». Du coup, on comprend mal en quoi ces théories peuvent aider à « comprendre les fluctuations des prix des actifs ». Il faut bien qu’il y en ait au moins une qui soit fausse.


En 2018 c’est Nordhaus qui considère qu’il est urgent d’attendre pour lutter contre le changement climatique et qui juge que la température optimale est de 3° étant ainsi une caution « scientifique » de l’inaction gouvernementale des États.


Enfin, Jean Tirole, nobelisé en 2014, s’il n’est pas un adepte du laissez-faire comme on le lui a parfois reproché à tort, professe un interventionnisme paradoxal, puisqu’il consiste à corriger les imperfections de marché pour se rapprocher le plus possible du marché parfait. Ainsi, l’intervention de l’État qu’il affirme justement défendre, n’a pour seul objectif que de laisser faire des marchés qui, grâce à ces interventions, pourraient enfin montrer toute leur efficacité. Alors, oui, Jean Tirole est pour l’intervention de l’État, mais au nom d’une croyance aux vertus du marché sur la foi d’une construction théorique qui n’a jamais eu la moindre réalisation dans le monde réel.


C’est finalement un point commun à tous ces économistes de penser que la réalité doit se plier à la théorie appliquant à leur discipline ce que Brecht disait du peuple : « Puisque le peuple vote contre le Gouvernement, il faut dissoudre le peuple ».


Publié le jeudi 12 décembre 2024 . 4 min. 50

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