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Le capitalisme est un rapport social qui repose sur la propriété privée des moyens de production dans les mains d’une minorité et sur l’obligation pour les autres de vendre leur capacité de travail en échange d’un salaire pour vivre, créant ainsi une subordination du travailleur, qu’il soit manuel ou intellectuel, vis-à-vis de son employeur. Et cette subordination, existant maintenant depuis près de trois siècles, a créé l’illusion que le salariat, loin de n’être que la forme prise par le rapport social capitaliste du maintien des travailleurs dans leur situation dominée, apparaît comme la rétribution « normale » de leur contribution à la production, comme le profit ne fait que rétribuer le capitaliste pour l’apport de son capital.

Oubliant ainsi le procès historique de constitution de ce capital qui s’est fait dans la violence des expropriations de terres communes pour créer des travailleurs « libres » et dans la colonisation et l’instauration de l’esclavage pour que les pays européens bénéficient des richesses des pays colonisés. Cet oubli conduit à remercier le capitaliste de sa grande générosité à faire travailler tant de gens, alors même que s’il ne le faisait pas, toute espérance de profits disparaitrait, (c’est ce que la crise sanitaire de 2020 a parfaitement démontré avec le confinement des travailleurs et l’arrêt des entreprises). Le but de ce dernier c’est de réaliser le maximum de profit qu’il voit comme l’excédent de ses recettes sur ses coûts de production, salaires inclus et pas comme la conséquence d’un rapport social historiquement constitué et n’ayant donc pas le statut d’une loi naturelle. Les recettes proviennent de la vente de ses marchandises qui doivent être achetées par les consommateurs. Qu’est-ce qui poussent les consommateurs à rechercher telle ou telle marchandise (bien ou service) ? L’économie néoclassique répond que ce sont ses préférences et elle s’émerveille de ce que, alors que l’homo œconomicus ne s’occupe que de lui, la confrontation des préférences aboutisse à un équilibre économique. C’est le miracle de la « main invisible », tellement invisible que personne ne peut expliquer comment elle agit. Quant à « l’équilibre », il n’existe que dans une démonstration mathématique certes impressionnante, mais sous des hypothèses extrêmement fortes qui ne sont pas vérifiées dans le monde réel. Et les crises qui secouent le fonctionnement de l’économie capitaliste au fur et à mesure de son développement révèlent la vacuité de l’existence de cet équilibre, « démontré mathématiquement ».

Pourtant, un peu de réflexion nous dit que les préférences sont endogènes à la société où elles se forment. Les « besoins » sont sociaux et historiques et doivent d’ailleurs être soigneusement distingués de ce qu’on peut désigner comme des nécessités objectives de développement. Boire et manger en sont pour tout être humain, mais ni le Coca Cola, ni la pizza surgelée. Pourtant Coca Cola inonde aujourd’hui le monde parce qu’il a beaucoup investi pour devenir un « besoin » expression de préférences largement répandues. Et si l’obésité est devenue un problème grave de santé publique, cela n’empêche pas l’agroalimentaire industriel de continuer à la développer à coup d’additifs sucrés, soutenu par de nombreux obèses qui revendiquent leur droit à la différence !

De la même façon, l’industrie automobile cherche aujourd’hui à vendre des SUV, véhicules plus lourds et moins aérodynamiques que les voitures plus anciennes, donc plus consommatrices de pétrole et réduisant les gains d’efficacité à pas grand-chose, malgré une consommation au kilomètre plus faible. Elle le fait à grand renfort de publicité qui tente (et réussit) à convaincre le consommateur que ses préférences le poussent vers ces SUV, au moment où la lutte contre le changement climatique devient de plus en plus urgente.

Le rapport social capitaliste sépare ceux qui produisent de ceux qui décident quoi produire. Et ces derniers ne le font pas pour l’intérêt social de leur production, mais pour le profit qu’ils en espèrent. Et une fois produit, tout est bon pour vendre, même l’inutile.


Publié le mardi 04 février 2025 . 4 min. 21

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