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Les émissions de gaz à effet de serre continuent à croître. Pour inverser la tendance, de nombreux économistes, comme Jean Tirole et Christian Gollier, défendent une taxe carbone universelle, modifiant les comportements des acteurs. Selon eux, une telle taxe renchérissant les prix des biens et services carbonés, incitera les consommateurs à en choisir de moins polluants et les entreprises à changer leurs techniques, sans bureaucratie et au coût minimum.


Ils ne font que répéter un manuel de microéconomie de première année et ce faisant ils oublient le monde réel où se joueront les effets de la taxe.


Car si la modification d’un prix produit des substitutions, si des substituts existent, elle a d’autres effets. Une taxe carbone n’est pas qu’un signal-prix n’affectant que le bien taxé. Elle sera brouillée par bien d’autres signaux changeant le comportement des entreprises qui investiront dans le bas-carbone : volatilité des prix du pétrole, prix de l’immobilier, incertitude sur le climat des affaires, regard des banques si les choses tournent moins bien qu’espérées et des actionnaires qui pourraient faire baisser la valeur de l’entreprise pour se protéger.


Ce brouillage des signaux prix explique qu’aujourd’hui l’essentiel des politiques énergétiques ou de mobilité repose sur des normes, des programmes d’infrastructures et des subventions. Les économistes ont raison d’y voir une source de rentes pour les plus habiles à négocier auprès des administrations et de souligner la tendance à les rendre « illisibles, incompréhensibles et coûteuses ». Mais ils doivent aussi reconnaître que les mêmes qualificatifs s’appliquent aux dispositifs rendant acceptable une taxe carbone.


Car il n'est pas vrai que la coordination sera sans coûts, parce que rien ne dit que la taxe choisie fera suffisamment baisser les émissions. Il faudra donc la réviser (et sans doute pas qu'une fois, d'où l'incertitude pour les firmes). La compensation nécessaire et la prise en compte des effets en chaîne impliquera aussi des coûts et de l'administration. Une taxe ce n'est pas l'énoncé d'un nombre et puis miraculeusement tout le monde se coordonne. Cette conception de la taxation comme signal-prix oublie que la simple modification d’un prix a des effets sur l’ensemble des secteurs économiques, alors même que ceux qui la soutiennent adhèrent à la théorie de l’équilibre général qui formalise cette interdépendance.


C’est donc, comme le répètent les rapports du Giec et le rapport Stern-Stiglitz, une combinaison de taxe carbone, de normes et d’aides publiques sur lesquelles il faut jouer.


La taxe carbone seule est vue comme une rupture d’un contrat implicite passé avec la population.


La justice d'une taxe carbone passe moins par la redistribution de ses revenus que par la révision de la machine à produire des inégalités qu’est devenu le capitalisme moderne. Christian Gollier craint « un monde où les électeurs pensent qu’une transition heureuse est possible, sans réduction du pouvoir d’achat et avec création d’une myriade d’emplois bien rémunérés ». On doit plutôt craindre que trop de Français pensent le contraire et s’enferment dans une attitude de refus tant que ne leur sera pas proposé un contrat social crédible dont la taxe carbone sera un élément à côté de réformes touchant au prix de l’immobilier, à la TVA, à l’impôt sur le revenu, au marché du travail et aux modalités d’intervention de la puissance publique pour un meilleur usage des impôts.


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