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Une idée largement répandue concernant la production, est qu’elle est due d’une part au travail et au capital, baptisés pour cette raison facteurs de productions, et d’autre part au progrès technique qui rend précisément ces deux facteurs plus efficaces.


On aurait donc un « mélange » de capital et de travail, que les économistes nomment fonction de production. Elle représente aussi bien la production d’une entreprise que de toute l’économie et on parlera alors de fonction de production agrégée.


Passons sur l’impossibilité de justifier l’existence même de cette fonction agrégée à partir des fonctions de production de chaque entreprise au sein de la théorie qui a développé cette représentation de la production, pour s’intéresser à la mesure de la croissance qu’elle permet. Celle-ci se décompose en trois parties, deux dues aux deux facteurs de production et une au progrès technique. L’effet de ce dernier ne pouvant être mesuré que par différence entre le taux de croissance économique global et la somme des dites contributions respectives du travail et du capital.


Avec cette théorie, qui semble marquée du coin du bon sens, chacun pouvant constater que pour produire, il faut bien des machines, c’est-à-dire du capital, et du travail, on justifie que chaque facteur mérite une rémunération à hauteur de sa contribution à la production. Si on suit jusqu’au bout la logique de cette représentation de la production, les deux facteurs étant substituables, moins de travailleurs pouvant être compensés par plus de machines, on en arrive à l’idée que des usines sans travailleurs sont envisageables, entretenant d’un côté le rêve patronal d’un coût du travail nul puisqu’il aurait été rendu inutile, et, d’un autre côté, la peur chez les travailleurs de perdre définitivement leur emploi.


Cette conception d’une production obtenue grâce à des facteurs différents peut être étendue en ne considérant pas seulement du capital et du travail, mais aussi la contribution d’autres facteurs comme la nature, l’éducation ou le savoir-faire. Chacun de ces facteurs, ayant un rôle productif, cela diminue d’autant le progrès technique obtenu par soustraction, ce qui lui retire tout contenu concret. Cette conception conduit deux économistes de l’environnement à justifier que l’eau utilisée dans la tonte de moutons reçoive un salaire à hauteur de sa contribution à la production puisque sans elle cette production serait moins importante.


On se doute que l’eau sera bien en peine de savoir comment utiliser ce revenu. En réalité, ce qui justifie la rémunération du berger et du propriétaire ce sont leurs statuts sociaux respectifs (le rapport social dans lequel ils s’inscrivent). L’eau n’est pas un facteur de production de valeur mais une condition technique pour que cette production soit plus importante et que la nature ait un rôle essentiel dans la production risque fort d’apparaître de plus en plus comme une évidence au fur et à mesure de sa dégradation, sans pour cela qu’elle soit baptisée facteur de production.


Et il en est de même pour les machines. Un peu de réflexion montre qu’elles sont elles-mêmes produites avant de rentrer dans une production particulière et qu’il faut pour cela du travail. C’est d’ailleurs ce que reconnaissait Keynes quand il écrivait qu’il est « préférable de considérer le travail, y compris bien entendu les services personnels de l’entrepreneur et de ses assistants, comme le seul facteur de production ; la technique, les ressources naturelles, l’équipement et la demande effective constituant le cadre déterminé où ce facteur opère. » C’était aussi l’avis de Pasinetti quand il expliquait que si tous les biens capitaux disparaissaient, cela n’empêcherait pas la croissance de redémarrer, une fois la crise passée. A l’inverse si tous les êtres humains disparaissaient, les biens capitaux seuls ne pourraient rien faire.


Finalement, confondre la nécessité des machines physiques pour produire avec le rapport social qu’est en réalité le capital, c’est confondre sous la même dénomination de « capital » un moyen de production concret (les machines) et la place de ce moyen dans l’organisation sociale et c’est s’interdire de comprendre la dynamique de l’accumulation capitaliste.


Publié le mardi 05 novembre 2024 . 4 min. 33

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