Le changement climatique est particulièrement visible en montagne : fonte accélérée des glaciers, éboulements fréquents, crues soudaines comme celle qui a détruit La Bérarde en juillet 2024. L’enneigement devient plus aléatoire, remettant en cause une économie montagnarde largement basée sur le tourisme hivernal. Les territoires de montagne se réchauffent deux fois plus vite que les autres écosystèmes, entraînant une baisse inéluctable de l’enneigement moyen.
Dans les Alpes et les Pyrénées françaises, la température a augmenté de 2°C au 20e siècle, contre 1,7°C pour le reste du pays. Or, en France, l’économie de la montagne repose à 82 % sur le ski, avec des retombées estimées à 10 milliards d’euros par an et 120 000 emplois saisonniers et pluriactifs, dépendant des domaines skiables. Hébergement, restauration, location de matériel et cours de ski structurent ce modèle, largement soutenu par des financements publics représentant déjà 23 % du chiffre d’affaires des stations.
Mais la pérennité de ce modèle est menacée par la diminution et l’irrégularité de l’enneigement. Si quelques stations tentent de diversifier leur économie, la majorité cherche à prolonger l’existant via des investissements lourds : remontées mécaniques modernisées, construction de logements et recours accru à la neige artificielle.
Or, cette stratégie montre des signes d’essoufflement. Sur les 3 millions de lits en station, près de 50 % sont des « lits froids », occupés au mieux un mois par an. Face à la baisse de la clientèle française, les stations misent sur une clientèle étrangère haut de gamme, plus exigeante sur l’hébergement, entraînant une montée des prix qui exclut les travailleurs saisonniers. Cette dépendance accrue aux touristes internationaux aggrave aussi l’impact écologique, le transport représentant déjà 60 % des émissions liées à ce tourisme.
La neige artificielle, censée compenser le manque d’enneigement, pose également problème. Très énergivore, elle mobilise d’importantes ressources en eau. Un rapport de la Cour des comptes en 2024 souligne que son impact est sous-estimé dans de nombreux territoires. La tendance est généralisée : fin 2023-2024, 90 % des pistes italiennes, 75 % des autrichiennes et 54 % des suisses avaient eu recours à cette technologie. En France, la consommation électrique des enneigeurs équivaut à celle de 25 000 foyers par an.
Imaginer remplacer le ski par la luge, le VTT, la randonnée ou des activités culturelles pour compenser les 10 milliards d’euros du marché actuel est une illusion. Comme le souligne Philippe Bourdeau, professeur à l’université Grenoble-Alpes, « l’enjeu, aujourd’hui, c’est de sortir du tout tourisme ». Cela implique de repenser la montagne autrement, avec un tissu économique et social indépendant du tourisme de masse : services médicaux permanents, écoles, commerces ouverts à l’année, transports en commun. Un chantier immense, qui reste largement à entreprendre.
Dans les Alpes et les Pyrénées françaises, la température a augmenté de 2°C au 20e siècle, contre 1,7°C pour le reste du pays. Or, en France, l’économie de la montagne repose à 82 % sur le ski, avec des retombées estimées à 10 milliards d’euros par an et 120 000 emplois saisonniers et pluriactifs, dépendant des domaines skiables. Hébergement, restauration, location de matériel et cours de ski structurent ce modèle, largement soutenu par des financements publics représentant déjà 23 % du chiffre d’affaires des stations.
Mais la pérennité de ce modèle est menacée par la diminution et l’irrégularité de l’enneigement. Si quelques stations tentent de diversifier leur économie, la majorité cherche à prolonger l’existant via des investissements lourds : remontées mécaniques modernisées, construction de logements et recours accru à la neige artificielle.
Or, cette stratégie montre des signes d’essoufflement. Sur les 3 millions de lits en station, près de 50 % sont des « lits froids », occupés au mieux un mois par an. Face à la baisse de la clientèle française, les stations misent sur une clientèle étrangère haut de gamme, plus exigeante sur l’hébergement, entraînant une montée des prix qui exclut les travailleurs saisonniers. Cette dépendance accrue aux touristes internationaux aggrave aussi l’impact écologique, le transport représentant déjà 60 % des émissions liées à ce tourisme.
La neige artificielle, censée compenser le manque d’enneigement, pose également problème. Très énergivore, elle mobilise d’importantes ressources en eau. Un rapport de la Cour des comptes en 2024 souligne que son impact est sous-estimé dans de nombreux territoires. La tendance est généralisée : fin 2023-2024, 90 % des pistes italiennes, 75 % des autrichiennes et 54 % des suisses avaient eu recours à cette technologie. En France, la consommation électrique des enneigeurs équivaut à celle de 25 000 foyers par an.
Imaginer remplacer le ski par la luge, le VTT, la randonnée ou des activités culturelles pour compenser les 10 milliards d’euros du marché actuel est une illusion. Comme le souligne Philippe Bourdeau, professeur à l’université Grenoble-Alpes, « l’enjeu, aujourd’hui, c’est de sortir du tout tourisme ». Cela implique de repenser la montagne autrement, avec un tissu économique et social indépendant du tourisme de masse : services médicaux permanents, écoles, commerces ouverts à l’année, transports en commun. Un chantier immense, qui reste largement à entreprendre.
Publié le lundi 10 mars 2025 . 3 min. 42
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