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La réforme des retraites est maintenant adoptée, mais il n’est peut-être pas inutile de revenir sur un des arguments clés qui la justifiait, mais qui n’a pas fait l’objet d’un débat public : quelle nécessité y-a-t-il à travailler plus longtemps ?


Et si on cherche la réponse à cette question dans les discussions qui ont eu lieu autour de la réforme des retraites, ce qui frappe c’est l’absence d’un dialogue à ce sujet.


Car du côté du gouvernement l’accent a principalement été mis sur la nécessité d’allonger le temps de travail pour tous, indiquant implicitement une indifférence à la nature des productions, tandis que du côté des syndicats ce sont surtout les conditions dans lesquelles ce travail supplémentaire allait s’effectuer qui étaient avancées, ce qui revenait à différencier les types de travaux qui pouvaient ou non être effectués plus longtemps. Les conditions concrètes de ces travaux, et en particulier leur pénibilité différente, était un des arguments que les syndicats avançaient pour justifier leur opposition à la réforme.
Dès lors on ne pouvait qu’avoir un dialogue de sourds, chaque partie n’ayant pas la même interprétation des conséquences de la réforme.


Pour comprendre pourquoi la réforme était nécessaire du point de vue du gouvernement, il faut se placer dans le contexte macroéconomique qui caractérise notre monde, car la France n’est pas la seule à être dans cette situation. Ce fut d’ailleurs un argument avancé par le gouvernement pour justifier sa réforme, à savoir les réformes de même nature que de nombreux autres pays avaient réalisées.


Ce contexte c’est une croissance très faible par rapport aux années 70. Depuis 1980 elle est en moyenne de 1,8% par an contre 4,9% pour les trente années précédentes. Et cette croissance ralentie s’explique par la baisse des gains de productivité limitant la rentabilité des capitaux cherchant à s’investir.


Pour augmenter cette rentabilité en berne il n’y a que deux possibilités.


La première c’est d’augmenter le temps passé au travail, et c’est la remise en cause des 35 heures, l’autorisation du travail le dimanche ou le recul de l’âge de la retraite. En une année, il y a un temps maximum qui peut être consacré au travail pour rentabiliser des capitaux. Il faut bien laisser les travailleurs récupérer, mais le temps global à allouer au travail reste indéterminé a priori, c’est pourquoi, comme le note Marx, « dans l’histoire de la production capitaliste, la réglementation de la journée de travail se présente comme une lutte pour les limites de la journée de travail ».


La seconde c’est, dans une durée du travail fixée, d’augmenter l’efficacité du travail, grâce à la robotisation, à l’informatique, à la chasse aux temps morts, etc.


Mais l’intensification du travail atteint ses limites comme le montre justement la baisse des gains de productivité. Malgré une technologie de plus en plus performante, la productivité stagne. C’est le paradoxe de Solow énoncé en 1987 : « On voit des ordinateurs partout, sauf dans les statistiques de la productivité ».


Il faut donc revenir à la première solution et allonger la durée légale du travail. C’est ce qui s’est passé en France avec ce point d’orgue qu’a été la réforme des retraites où l’âge de départ à 64 ans n’a pas été négociable.


Ce faisant, on rompt avec la baisse continue du temps de travail qui a caractérisé tout le 20ème siècle, pour réactiver la lutte pour la durée légale du travail qui nous renvoie au 19ème siècle et explique sans doute l’opposition massive à la réforme.


Publié le vendredi 31 mai 2024 . 3 min. 38

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