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Gratuité des transports publics : l'erreur

Publié le mercredi 10 octobre 2018 . 3 min. 37

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La gratuité dans les transports en commun, est-ce vraiment une bonne idée ? Certes, c’est déjà le choix d’une série de villes petites et moyennes comme Gap, Châteauroux, Aubagne, Niort, Dunkerque… Mais avec le projet de gratuité à l’étude pour Paris et l’Ile de France, on change d’univers et de problématique. Qu’est-ce que signifierait la gratuité des transports pour une métropole mondiale comme Paris ?

 
Déjà, on risquerait de basculer d’une saturation à une autre, celle des routes, vers celle des transports collectifs, déjà pleins… La fréquentation des transports collectifs augmenterait de 6 à 10% selon le comité d’experts mandaté par la région. Des transports bondés engendreraient en outre une usure supplémentaire du matériel.

 
Cela impliquerait aussi, et surtout, de renoncer à des ressources, alors même qu’il y a un impérieux besoin d’infrastructures, si l’on veut modifier plus que les comportements, mais aussi la répartition des hommes et des activités.

 

Hausse de la fiscalité

 
Selon le rapport publié par IDF Mobilités, rendre les transports gratuits ferait perdre 2,5 milliards d’euros de recettes, qu’il faudrait compenser par une hausse de la fiscalité. Avec une équité plus qu’incertaine. Aujourd’hui, ce sont 1,1 million de Franciliens qui bénéficient de tarifs réduits voire gratuits. Demain, cette gratuité ne serait plus ciblée et la charge fiscale pourrait davantage encore modifier la donne.

 
La gratuité à Paris obligerait donc à passer par un impôt mal compris, pour un gain mal perçu, ou un péage qui pèserait au final sur celui que l’on prétend soulager, l’automobiliste banlieusard, piégé dans son mode de transport, face à la saturation, à l’insuffisance et aux dysfonctionnements des moyens collectifs qui lui sont offerts. Et un péage urbain serait loin de résoudre l’équation : on en attend moins de 400 millions d’euros de recettes.

 

Des effets limités sur le trafic auto

 
Surtout, l’abandon espéré de l’automobile n’aurait pas lieu. La gratuité vise bien sûr à inciter l’usage d’un mode de transport alternatif à l’automobile personnelle, ce que l’on appelle le report modal, ou au moins à inciter les automobilistes à mixer les modes de transport au cours d’un même trajet : utiliser la voiture jusqu’à un point d’accès à un transport collectif : c’est ce qu’on appelle l’intermodalité.

 
Or, la gratuité des transports collectifs n’entraînerait une baisse du trafic automobile que d’un petit 2%. Et pour cause : 90% des déplacements en voiture ne sont pas reportables sur les transports collectifs sans perte de temps.

 
La gratuité ne résout donc rien. Bien au contraire. Elle ne ferait que peser sur un énorme, colossal enjeu d’investissement. Or le Grand Paris a déjà pris un retard considérable et explose ses enveloppes. Le projet est estimé à plus de 38 milliards d’euros. Sans compter le retard annoncé pour les prolongements de lignes de métro 12, 14, etc.

 
Bref, au lieu de plancher sur la gratuité des transports en commun, mieux vaudrait songer au moyen de réellement :
1- Accroître la capacité et la qualité des transports. Créer de nouveaux axes non centrés sur Paris ; on en est encore loin…
2- Élargir la palette de transport dans la capitale, pour fluidifier le trafic et faire oublier la voiture.

 
C’est ça la priorité. Ce qui veut dire trouver de nouvelles ressources de financement et non s’en passer. Faute de quoi, le transport gratuit sera une nouvelle illustration du vieil adage : « l’enfer est pavé de bonnes intentions ».


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