Un modèle industriel dépassé
Depuis la pandémie et la guerre en Ukraine, l'industrie allemande vacille. La production et les exportations reculent, révélant un modèle industriel vieillissant. Malgré son poids dans le PIB, l’industrie allemand reste centrée sur l'automobile, la chimie et la mécanique, elle a manqué les virages de la microélectronique et du numérique. La transition vers l’électrique menace son avantage compétitif traditionnel, en déplaçant la valeur ajoutée vers les batteries et les logiciels, domaines où l'Allemagne est aussi en retard que le reste de l’Europe.
La codétermination : atout ou frein ?
La gouvernance allemande des entreprises repose sur une forte implication des salariés, avec un pouvoir de veto sur les grandes décisions. Cette cogestion a longtemps favorisé la stabilité et l’engagement des travailleurs dans l’entreprise, mais dans un monde de ruptures technologiques, elle engendre maintenant une inertie handicapante. L’adaptation rapide aux bouleversements actuels est rendue difficile par ce système rigide.
Le pari chinois perdu
Depuis 25 ans, l’Allemagne a misé sur la Chine pour compenser la stagnation européenne. Mais les industriels chinois, après avoir absorbé le savoir-faire allemand, sont devenus de redoutables concurrents, notamment dans l’automobile électrique. Les parts de marché allemandes en Chine se sont effondrées, et les véhicules chinois commencent à dominer le marché mondial.
Les États-Unis : un marché sous pression
Autre pilier des exportations allemandes, les États-Unis représentent un risque grandissant. Avec le retour de Donald Trump, les excédents commerciaux européens, majoritairement allemands, deviennent une source de tension. Par ailleurs, le protectionnisme américain pousse déjà les industriels allemands à relocaliser une partie de leur production aux États-Unis.
Le choc énergétique : un facteur aggravant
La dépendance allemande aux hydrocarbures russes, héritage de l’Ostpolitik, a fragilisé son industrie, notamment la chimie et la sidérurgie. Si la sortie du nucléaire est souvent pointée du doigt, ce n’est pas la cause principale du déclin industriel allemande. L’Allemagne produit encore trois fois plus de voitures que la France, bien sûr que la compétitivité allemande n’a jamais reposé sur le cout de produit. Le coût du travail soit bien inférieur.
Vers une chute inexorable ?
L’industrie allemande a su rebondir par le passé, notamment après la réunification. Mais aujourd’hui, les défis sont lourds : transition technologique, nouvelles concurrences et incertitudes géopolitiques. Contrairement aux crises précédentes, il semble difficile d’identifier des leviers promettant d’inverser la tendance.
Publié le mercredi 12 février 2025 . 4 min. 28
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