Confrontés à l’axe formé par Donald Trump et Vladimir Poutine, les Européens sont obligés d’augmenter rapidement leurs dépenses militaires. Dans le débat public on entend souvent dire que pour dégager les moyens financiers nécessaires, il faudrait tailler dans les dépenses sociales et les services publics.
Seul problème : si on voulait à tout prix pousser nos concitoyens dans les bras des forces politiques prêtes à s’aligner sur l’agenda de Trump et de Poutine, on ne s’y prendrait pas autrement. La baisse des dépenses sociales est loin cependant d’être le seul moyen de dégager les ressources supplémentaires indispensables au réarmement européen.
On peut tout d’abord recourir à l’emprunt. Les Etats l’ont toujours fait dans des circonstances analogues. Certes pour des pays déjà très endettés comme la France un tel supplément de dettes est plus compliqué à porter que pour d’autres. Mais on devrait surtout s’endetter de nouveau en commun à l’échelle de l’Union comme on l’avait décidé en 2020 face à la pandémie de Covid-19. L’Union n’a en effet quasiment pas de dettes pour l’instant.
On devrait également mobiliser les 235 Milliards d’euros avoirs russes gelés en Europe et plus seulement les intérêts qu’ils dégagent. Maintenant que les Etats Unis cessent d’être un havre sûr pour les capitaux étrangers, l’argument de la fuite des capitaux hors d’Europe ne tient plus vraiment.
On peut et on doit aussi tordre enfin le bras des paradis fiscaux intra-européens. Si la France et l’Allemagne le veulent, il n’y aurait pas besoin d’envoyer beaucoup de divisions pour mettre le Luxembourg ou l’Irlande au pas. Le scandale que constitue l’existence de tels paradis fiscaux au sein de l’Union n’a que trop duré. Il faut en particulier mettre un terme à la quasi non-fiscalisation des activités européennes des multinationales de la tech américaines.
On peut enfin mettre davantage à contribution les plus riches de nos concitoyens qui ont tiré un grand profit des politiques menées en Europe au cours des dernières décennies et particulièrement de la politique monétaire de la BCE. Pour financer leur effort de guerre, les Etats-Unis de Roosevelt (et non pas l’Union Soviétique de Staline) avaient porté dans les années 1940 le taux marginal de l’impôt sur le revenu des personnes physiques à 94 % (il s’agit du taux auquel les derniers euros de revenus des plus riches sont taxés). On en est à 45 % aujourd’hui en France, il y a donc de la marge.
Bref, la hausse rapide des dépenses militaires indispensable crée bien sûr des contraintes supplémentaires pour les finances publiques des Etats européens mais tailler dans les dépenses sociales est loin d’être la seule réponse possible face à une telle urgence. Et cela d’autant plus qu’une telle « solution » serait contre-productive si on veut éviter que les admirateurs de Trump et de Poutine ne l’emportent aussi en Europe.
Seul problème : si on voulait à tout prix pousser nos concitoyens dans les bras des forces politiques prêtes à s’aligner sur l’agenda de Trump et de Poutine, on ne s’y prendrait pas autrement. La baisse des dépenses sociales est loin cependant d’être le seul moyen de dégager les ressources supplémentaires indispensables au réarmement européen.
On peut tout d’abord recourir à l’emprunt. Les Etats l’ont toujours fait dans des circonstances analogues. Certes pour des pays déjà très endettés comme la France un tel supplément de dettes est plus compliqué à porter que pour d’autres. Mais on devrait surtout s’endetter de nouveau en commun à l’échelle de l’Union comme on l’avait décidé en 2020 face à la pandémie de Covid-19. L’Union n’a en effet quasiment pas de dettes pour l’instant.
On devrait également mobiliser les 235 Milliards d’euros avoirs russes gelés en Europe et plus seulement les intérêts qu’ils dégagent. Maintenant que les Etats Unis cessent d’être un havre sûr pour les capitaux étrangers, l’argument de la fuite des capitaux hors d’Europe ne tient plus vraiment.
On peut et on doit aussi tordre enfin le bras des paradis fiscaux intra-européens. Si la France et l’Allemagne le veulent, il n’y aurait pas besoin d’envoyer beaucoup de divisions pour mettre le Luxembourg ou l’Irlande au pas. Le scandale que constitue l’existence de tels paradis fiscaux au sein de l’Union n’a que trop duré. Il faut en particulier mettre un terme à la quasi non-fiscalisation des activités européennes des multinationales de la tech américaines.
On peut enfin mettre davantage à contribution les plus riches de nos concitoyens qui ont tiré un grand profit des politiques menées en Europe au cours des dernières décennies et particulièrement de la politique monétaire de la BCE. Pour financer leur effort de guerre, les Etats-Unis de Roosevelt (et non pas l’Union Soviétique de Staline) avaient porté dans les années 1940 le taux marginal de l’impôt sur le revenu des personnes physiques à 94 % (il s’agit du taux auquel les derniers euros de revenus des plus riches sont taxés). On en est à 45 % aujourd’hui en France, il y a donc de la marge.
Bref, la hausse rapide des dépenses militaires indispensable crée bien sûr des contraintes supplémentaires pour les finances publiques des Etats européens mais tailler dans les dépenses sociales est loin d’être la seule réponse possible face à une telle urgence. Et cela d’autant plus qu’une telle « solution » serait contre-productive si on veut éviter que les admirateurs de Trump et de Poutine ne l’emportent aussi en Europe.
Publié le mardi 15 avril 2025 . 3 min. 54
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