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Livret A : les affres de la banalisation

Publié le lundi 25 mars 2013 . 3 min. 48

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Xerfi Canal présente l'analyse de Jean-Baptiste Bellon, directeur de Trapeza et conseiller auprès de Xerfi

Depuis 2008, le livret A a renforcé sa singularité et sa place unique en France. Aujourd'hui, c'est son rendement qui sert de taux directeur à l'ensemble des dépôts d'épargne des banques. Surtout, tous les réseaux proposent désormais ce compte dont la rémunération est sans impôts.
En octobre 2012, le livret A s'est encore banalisé avec la hausse du plafonnement. Résultat : les encours ont fortement progressé, tant pour le Livret A que pour le LDD, à 340Mds€. Au total, la collecte atteint 55Mds€. C'est-à-dire un montant proche de celui de la collecte d'assurance-vie dans une année normale. Notons toutefois qu'en la matière 2012 fait exception, puisque ce chiffre est négatif de 3Mds€ malgré un retour dans le positif au 4e trimestre.
C'est pour le financement du logement social  que cette collecte historique est a priori une bonne nouvelle. Rappelons que les 2/3 de la collecte partent à la CDC (on dit qu'ils sont centralisés). Le Directeur général Jean-Pierre Jouyet a d'ailleurs constaté que les caisses étaient pleines. Pour le dire, il se met en avant le taux de couverture, l'indicateur retenu qui compare les ressources aux emplois. Les règles de gestion de la CDC se basent sur un taux minimum de 125%. Or, on est à 170%...
Mais ce ratio ne fait pas oublier les deux grands problèmes qui grippent la mécanique du logement social. Premièrement, le coût des ressources reste élevé. En 2012, il a fallu rémunérer le livret A a des taux de 2.25% puis de 1.75%. Une rémunération à laquelle il faut ajouter les commissions à verser aux réseaux. Cela coûtait environ 2.7%. Au final, l'Etat paye plus que s'il s'endettait à 10 ans.  Ce problème de cherté des ressources pourrait toutefois devenir moins important ces prochains mois si les taux du A baissent une nouvelle fois sous le coup d'un recul de l'inflation. Ce taux pourrait ainsi  être ramené à 1,5% au mois d'août prochain.  
Deuxième problème du logement social : il faut trouver des projets immobiliers à des prix non prohibitifs. Comme le soulignait ici même Alexandre Mirlicourtois, l'immobilier est trop cher car le foncier, le sol, est rare. De leur côté, les collectivités sont trop protectrices et trop individualistes dans leurs gestions des projets immobiliers. Le blocage est donc préoccupant. Face à ce problème, Bercy a d'ailleurs émis l'idée d'introduire une petite dose d'investissement obligatoire dans ces projets…pour les contrats d'assurance-vie.
Mais il n'y a pas que le logement social qui est impacté par le développement du Livret A. Sa banalisation a aussi des conséquences plus larges sur les circuits de financement de l'économie française. On peut identifier deux conséquences majeures :
Premièrement,  l'Etat subventionne une épargne liquide qui  sort du canal des banques pour ses besoins propres. Cela perturbe tout les circuits de financement, car l'engouement pour le Livret A  réduit de facto les incitations à placer une partie de l'épargne sur des placements plus risqués. L'abondante épargne française qui pour les 2/3 vient du 1/3 des ménages aisés est très adverse au risque. Il faut donc que les banques réinventent des tuyaux compliqués pour s'engager à long terme.
Deuxième conséquence, les banques se font concurrence sur les taux des crédits et non sur les dépôts. Puisqu'elles ont toutes la même offre côté dépôts, les marges sur crédits sont faibles. C'est une bonne nouvelle pour l'emprunteur, mais pas pour les banques. Ces marges faibles réduisent en effet les possibilités de gestion des crédits par la suite.
D'ailleurs, on constate que les titrisations de crédit habitat sont modestes en France. Il s'agit pourtant d'un gisement de plus de 800Mds€ de crédits (soit 40% du total). Les investisseurs s'en détournent en raison de taux souvent très bas. Et puis les marges frôlent souvent le niveau zéro. Autre cause : les banques reconnaissent ces crédits comme des pertes dès qu'ils sortent de leur périmètre. Les bilans des banques sont donc alourdis par la détention de ces crédits alors même qu'ils sont de bonne qualité. Ils pourraient même redonner de la liquidité et de la flexibilité au système bancaire.
Malgré ces évolutions, le livret A reste un bon produit.  A condition de l'utiliser à bon escient, pour l'épargne des ménages modestes. En aucun cas, il ne doit être un Livret A à tout faire.

Jean-Baptiste Bellon, Livret A : les affres de la banalisation, une vidéo Xerfi Canal

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