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L’Espagne au bord de l’éclatement

Publié le lundi 27 janvier 2014 . 4 min. 45

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Xerfi Canal présente l'analyse de Jean-Michel Quatrepoint, Journaliste-essayiste

À en croire le gouvernement espagnol, la banque d'Espagne et les instances européennes, l'économie espagnole se porte mieux. Sous entendu : la politique de rigueur commence à porter ses fruits. Effectivement, un certain nombre d'indicateurs semblent prouver que le pire est passé. Le commerce extérieur s'est rééquilibré. Le PIB, encore négatif de 1,3 % cette année, devrait, grâce à l'acquis de croissance des derniers mois, redevenir positif en 2014. Les déficits publics se réduisent lentement. Mais les signes les plus encourageants sont dans le domaine financier : les taux d'intérêt pour le financement de la dette baissent. Comme dans le reste de l'Europe. Et l'argent revient. Alors qu'en 2012 plus de 200 milliards d'euros avaient quitté l'Espagne, plus de 50 milliards sont revenus en 2013.

Voilà pour le verre à moitié plein. Reste le verre à moitié vide. Les comptes de la sécurité sociale sont dans le rouge. D'autant que les entreprises ont tendance à détruire les emplois stables des salariés de plus de 45 ans, pour les remplacer par des jeunes à temps partiel. Ce qui entraîne une diminution considérable des cotisations. De même, une partie de la population, pour survivre, a renoué avec les bonnes vieilles pratiques du dinero negro, du travail au noir et sans factures. Résultat : des rentrées fiscales et sociales inférieures aux prévisions (comme en France) d'au moins 8 milliards d'euros. Du coup, la dette publique a augmenté de 100 milliards d'euros en 2013. Enfin, le chômage reste massif. Surtout chez les jeunes.
L'Espagne se trouve dans un de ces moments où tout peut basculer. Pour le meilleur ou pour le pire. Le meilleur peut venir de l'Europe et de la BCE. L'Espagne a besoin d'un euro moins fort. Pour exporter vers ses marchés traditionnels de l'Amérique latine où les devises ont baissé. Pour attirer les touristes et les investisseurs hors zone euro. Alors, l'économie pourra vraiment redémarrer, car le pays a moins de rigidités structurelles que d'autres, à commencer par la France.

Mais, en 2014, l'Espagne peut aussi basculer dans le pire. Le pire, c'est son éclatement. Les indépendantistes catalans ont joué avec le feu. Ils ont allumé la mèche qui risque de tout faire éclater : la Catalogne, l'Espagne et même l'Europe. Les tensions entre les Catalans et le reste de l'Espagne ne datent pas d'aujourd'hui. La Catalogne a été le dernier bastion républicain au temps de la guerre civile. On pensait que tout ceci avait été dissipé après la mort du Caudillo, avec le pacte de la Moncloa. Mais aujourd'hui ? la crise aidant ? les vieux fantômes de la guerre civile resurgissent. Les régions en Espagne ont déjà beaucoup de pouvoirs. Mais la Catalogne, qui s'est toujours crue supérieure aux autres, estime qu'elle est en quelque sorte rançonnée par Madrid et ne veut plus payer pour les autres régions. Elle refuse le principe de solidarité. Pour conserver leur pouvoir sur la région, les indépendantistes de la CIU, qui sont plutôt centristes, ont fait alliance avec l'extrême gauche. Sur un thème simple : obtenir un referendum sur l'autodétermination, ce qu'interdit la constitution espagnole.

Depuis deux ans, le bras de fer avec le gouvernement Rajoy de droite se durcit. Le président catalan, Arturo Mas, vient d'envoyer aux 27 chefs d'État de l'Union européenne ? il a volontairement oublié Madrid ? un memorandum. Il leur explique sa politique et son calendrier avec un referendum le 9 novembre 2014 qui, espère-t-il, décidera d'une indépendance unilatérale. Barcelone demandera immédiatement son adhésion à l'Europe et à la zone euro, ce qui nécessite l'unanimité. Le gouvernement espagnol a déjà annoncé qu'il mettrait son veto.

Pour le moment, tous les gouvernements européens font la sourde oreille. Mais la Catalogne prend l'exemple de l'Écosse qui entend aussi procéder à un referendum sur l'indépendance. Pourquoi eux et pas nous ? On en est là. Apparemment, la situation est bloquée. La tension monte. Et cela n'arrange pas les affaires de la Catalogne. Les entreprises internationales hésitant désormais à s'investir dans une région dont on ne sait pas ce qu'elle va devenir. Cela ne fait pas non plus les affaires de l'Espagne et de son économie qui, en plus de la crise, doivent vivre maintenant avec cette épée de Damoclès que constituerait son éclatement.

Jean-Michel Quatrepoint, L'Espagne au bord de l'éclatement, une vidéo Xerfi Canal


Mots clés :

Europe / Zone euro

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