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L'accord transatlantique : un marché de dupes

Publié le mardi 18 juin 2013 . 3 min. 57

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Xerfi Canal présente l'analyse de Jean-Michel Quatrepoint, Journaliste-essayiste

En obtenant que la culture et l’audiovisuel soient exclus des négociations commerciales entre l’Europe et les Etats-Unis, la France a gagné une « petite » bataille. Elle est loin d’avoir gagné la guerre. Car cet accord entre les deux rives de l’Atlantique ressemble fort à un marché de dupes pour notre pays. Pour comprendre ce qui est en jeu, il faut analyser la stratégie de tous les acteurs. Commençons par les Etats-Unis. L’intérêt de Washington pour un tel accord est récent. Il correspond au virage stratégique engagé par Barack Obama depuis dix huit mois. Auparavant, l’Amérique et ses multinationales ne juraient que par la Chine. Ils délaissaient la vieille Europe, ils négligeait le Japon et rêvaient de cette Chinamérique et d’un Pacifique nouveau centre du monde. Lorsque les Etats-Unis ont pris conscience que la Chine voulait prendre leur place de numéro un mondial, qu’elle entendait se passer du dollar dans ses transactions commerciales – à commencer par celles avec le Japon – ils ont brusquement changé de stratégie. On oublie la Chinamérique, au profit d’une politique de containment, d’un encerclement de la Chine, en faisant revenir le Japon dans le giron occidental. C’est tout le sens de l’accord partenariat trans-Pacifique en cours de négociation. Un accord qui englobe toute l’Asie du sud-est, sauf bien sûr, la Chine. Un accord qui doit permettre d’abaisser les dernières barrières douanières et d’harmoniser les normes. Un tel marché commun trans-Pacifique, excluant la Chine et dirigé contre la Chine, doit du point de vue de Washington avoir son pendant à l’Est, sur l’Atlantique. Et c’est ainsi que l’on a vu ressurgir l’idée d’un partenariat transatlantique. Les amis de l’Amérique, bien placés en Europe, sont alors entrés en jeu. À commencer par le très libre-échangiste José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne. En Europe, deux pays poussent à cet accord : l’Angleterre et l’Allemagne. Chacun y a, sans doute, intérêt. Les Anglais espèrent que le marché américain va s’ouvrir pour la City et pour le transport maritime. Les Allemands, eux, ont une stratégie encore plus subtile. Ce n’est pas la disparition des droits de douane qui les intéressent. Ils sont déjà voisins de zéro des deux cotés de l’Atlantique. Ce n’est pas non plus la possibilité d’exporter davantage aux Etats-Unis. Ils sont déjà largement excédentaires et leurs constructeurs automobiles fabriquent sur place pour le marché américain. Non, ce qu’ils visent c’est d’avoir les mêmes normes de chaque côté de l’Atlantique. Pour fabriquer dans le futur plutôt aux Etats-Unis à partir d’usines robotisées, avec une main d’œuvre moins chère qu’en Europe et un dollar moins fort que l’euro. Ces matériels, ces voitures made in USA étant réexportés vers l’Europe, et aussi pourquoi pas vers l’Asie. Et comme il faut bien, dans cette négociation, offrir des contreparties aux Américains, Londres comme Berlin sont prêts à donner ce qui ne leur appartient pas, mais ce qui intéresse, en revanche, les Américains : à savoir, l’agriculture, la santé, les OGM, certains secteurs de l’industrie de la Défense, l’entertainment et, d’une façon générale, tout ce qui gravite autour d’Internet et des réseaux. Et, comme par hasard, ce sont des domaines où la France est encore présente. Si on laisse la négociation aller à son terme, même en excluant les industries culturelles, c’en sera fini pour la France de toute politique autonome, indépendante en matière commerciale, en matière de défense, en matière de diplomatie. Le pouvoir sera alors à Washington pour la grande politique et à Berlin pour l’économie.

Jean-Michel Quatrepoint, L’accord transatlantique : un marché de dupes, une vidéo Xerfi Canal


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