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Le dollar et le nouvel impérialisme américain

Publié le lundi 23 juin 2014 . 4 min. 00

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Xerfi Canal présente l'analyse de Jean-Michel Quatrepoint, Journaliste-essayiste

 

Pour un peu, on pourrait croire que les Américains ont repris à leur compte la fameuse envolée lyrique de François Hollande lors de son meeting du Bourget : "Mon ennemi, c'est la finance". Et il est vrai que les diverses autorités américaines s'attaquent, depuis quelques années, aux banques. Même si aucun grand nom de Wall Street, ni même aucun trader ne se retrouve derrière les barreaux, les amendes pleuvent. Tous azimuts. Il y en a déjà pour 80 milliards de dollars.


Ces amendes sanctionnent des comportements délictueux sur les marchés, des informations fallacieuses, des saisies abusives de logements et du blanchiment d'argent sale. Les banques étrangères sont également dans le collimateur. À commencer par les Suisses, UBS et le Crédit Suisse notamment. Là, il s'agit d'autre chose : les Américains punissent ces banques, parce qu'elles ont favorisé l'exode fiscal de contribuables américains. Washington a pris la tête de la croisade contre le secret bancaire et – certains -paradis fiscaux. L'objectif ? Faire rentrer de l'argent dans les caisses du Trésor et aux Etats-Unis. Et, accessoirement, affaiblir les concurrents du système bancaire américain. Et c'est là que vient se greffer l'affaire BNP Paribas.


À l'évidence, on a décidé outre-Atlantique d'en faire un exemple. Afin de montrer que les lois américaines s'appliquent partout et à tous.
Qu'a fait BNP Paribas ? Sa filiale suisse, spécialisée notamment sur les matières premières et certaines opérations commerciales complexes, a procédé à des transactions avec des pays sous embargo. Non pas un embargo des Nations Unies, mais des seuls Etats-Unis. Cette filiale gagnait beaucoup d'argent, les marges sur ces opérations frappées d'ostracisme par les Américains étant mécaniquement plus élevées. Ce qui agaçait fort ses concurrents anglo-saxons. Ces opérations, qui ont cessé depuis 2007, n'ont pas été effectuées à partir de la filiale américaine de la banque. Mais elles s'effectuaient en dollars. Or, toute transaction en dollars transite virtuellement par le sol américain.


C'est à l'époque de George W. Bush, que les Etats-Unis ont décidé que leurs lois s'appliqueraient à tous ceux qui exercent tout ou partie de leurs activités sur le sol américain, sont cotés sur une bourse américaine, y effectuent des opérations bancaires ou utilisent le dollar pour leurs opérations financières ou commerciales. Sont ainsi visées la quasi totalité des banques et des grandes entreprises mondiales. Car le dollar est la monnaie dans laquelle se libellent la plupart des contrats commerciaux, ou les achats de matières premières, comme le pétrole.


BNP Paribas a, en fait, commis une erreur d'analyse politique : ne pas avoir compris l'évolution des rapports de force entre les Etats-Unis, l'Europe et le reste du monde. Dans la guerre économique qui fait rage, les Américains veulent imposer leur modèle de régulation juridique. Ils le font à travers un chantage simple : si vous voulez vendre ou produire aux Etats-Unis, si vous voulez utiliser le dollar, vous obéissez à nos lois. Et vous adhérez à notre vision du monde.

 

Un chantage efficace ! Les grandes entreprises européennes et autres préférant payer, et passer sous les fourches caudines d'une justice américaine à géométrie variable, plutôt que de risquer d'être tricardes aux Etats-Unis ou interdites d'opérations en dollars. Voilà pourquoi, personne ne proteste vraiment, voilà pourquoi aucun gouvernement ne s’élève réellement contre ce nouvel impérialisme américain. Comme  si les européens se résignaient à cette vassalisation.  Les sanctions contre BNP Paribas seront donc  particulièrement lourdes. Pour faire un exemple, et que les alliés des Etats-Unis comprennent bien où se trouve le centre du pouvoir.

 

Jean-Michel Quatrepoint, Le dollar et le nouvel impérialisme américain, une vidéo Xerfi Canal


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