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Energie : la France perd sur tous les tableaux

Publié le lundi 11 mars 2013 . 4 min. 33

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Xerfi Canal présente l'analyse de Jean-Michel Quatrepoint, journaliste-essayiste

La France, disait-on il y a quarante ans, n’a peut-être pas de pétrole, mais elle a des idées. Pour faire face à une facture énergétique qui s’envolait, elle a même eu une grande idée : le nucléaire. Un nucléaire, qui devait assurer notre indépendance énergétique et réduire nos déficits commerciaux. Or, l’effet nucléaire semble bel et bien avoir disparu.
En 2012, le déficit énergétique de la France a dépassé les 70 milliards d’euros. Et c’est la cause principale de notre déficit commercial, comme dans les années 80. Ce déficit énergétique représente 3,5 % du PIB. C’est à peu de choses près le même pourcentage qu’en Allemagne, qui ferme progressivement ses centrales nucléaires. Et même qu’en Italie qui n’a jamais eu de nucléaire.
Pour un peu, on aurait l’impression d’avoir été ramené trente ans en arrière.
De fait, il y a trente ans, on importait en volume sensiblement le même nombre de tonnes d’équivalent pétrole : environ 130 millions de tonnes. En trente ans, toujours en volume, la consommation a augmenté de 80 millions de tonnes ! Elle a été essentiellement absorbée par la montée en puissance de la production d’électricité d’origine nucléaire. Un nucléaire, qui représente un peu plus de 40 % de notre consommation d’énergie primaire.
D’où vient alors cette explosion des déficits en valeur ? D’abord, bien sûr, de l’augmentation des prix du pétrole et du gaz. Ensuite, de l’inadaptation de notre outil de raffinage. Alors que les constructeurs automobiles français et que l’État ont favorisé l’usage des moteurs Diesel, l’outil de raffinage, lui, est resté spécialisé sur l’essence. Résultat : nous importons massivement du gazole et nous exportons un tout petit peu d’essence. Cette grave erreur de politique industrielle, dont la responsabilité incombe aux constructeurs automobiles, aux compagnies pétrolières et à l’État, a coûté, en 2012, 18 milliards d’euros à la France. Les Italiens, eux, ont gagné 10 milliards d’euros, grâce à l’exportation de leurs produits pétroliers raffinés.
Enfin, ce déficit énergétique provient aussi des erreurs stratégiques d’EDF. Nous exportons de moins en moins d’électricité. Nous sommes même déficitaires, depuis un an et demi, vis-à-vis de l’Allemagne. Alors que, grâce au nucléaire, nous aurions dû avoir des soldes très positifs. Que s’est-il passé ? Dans les années 90 et jusque dans les années 2000, les présidents d’EDF ont été nommés pour leur couleur politique ou la qualité de leurs réseaux, et non pour leurs qualités managériales ou leur compétence dans l’énergie. Trois présidents en douze ans !
Des présidents qui ont oublié deux choses : d’abord, que le rôle d’EDF était de produire le maximum d’électricité au meilleur prix pour les consommateurs français, et d’exporter le surplus hors de France. Plutôt que d’investir aux quatre coins du monde, voire sur les marchés financiers, de l’argent qui a le plus souvent été perdu. Ensuite, ces présidents ont oublié qu’il y a une grande règle dans l’industrie et dans l’énergie, c’est que rien n’est jamais acquis. Il faut investir, investir sans cesse si l’on veut ne pas perdre ses compétences et maintenir ses positions.
EDF s’est reposée sur son parc nucléaire ancien. Et a trop tardé pour se lancer dans l’EPR. La guerre avec Areva a, en outre, été destructrice pour l’ensemble de la filière nucléaire française. Pierre Gadonneix, à partir de 2005, a tenté de remonter la pente. Mais on n’efface pas d’un coup une douzaine d’années d’impéritie. Le savoir-faire évaporé ne se retrouve pas du jour au lendemain. Cela explique, en partie, les retards et les dépassements de l’EPR de Flamanville. Et ce sont sans doute les Chinois et les équipes d’EDF en Chine qui vont sortir les premiers EPR. Bien avant ceux de Flamanville et de Finlande. Ce sous-investissement explique aussi que nous ayons désormais une situation électrique tendue et, qu’au fil des ans, la France ait peu à peu perdu l’avantage compétitif que représentait son investissement dans ce qui est encore le premier parc de centrales nucléaires au monde. 

Jean-Michel Quatrepoint, Energie : la France perd sur tous les tableaux, une vidéo Xerfi Canal


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